Un tsunami (japonais : ? tsu, " port " et ? nami, " vague ") est une onde provoquée par un rapide mouvement d'un grand volume (Le volume, en sciences physiques ou mathématiques, est une grandeur qui mesure l'extension...) d'eau (L’eau est un composé chimique ubiquitaire sur la Terre, essentiel pour tous les...) (océan ou mer). Ce mouvement est en général dû à un séisme, à une éruption volcanique sous-marine de type explosive ou bien à un glissement de terrain sous-marin (Un sous-marin est un navire capable de se déplacer dans les trois dimensions, sous la surface de...) de grande ampleur. Un impact météoritique peut aussi en être la cause, de même qu'une explosion atomique (Une explosion atomique ou explosion nucléaire est le résultat de l'explosion d'une bombe...) sous-marine. Ainsi, contrairement aux vagues, un tsunami (Un tsunami (japonais : ? tsu, « port » et ? nami, « vague ») est une...) n'est pas créé par le vent (Le vent est le mouvement d’une atmosphère, masse de gaz située à la surface...).
Bien que les tsunamis atteignent une vitesse (On distingue :) de 800 km/h quand le fond de l'océan (Océans stylisé Ωcéans est un documentaire français réalisé par...) est profond, ils sont imperceptibles au large car leur amplitude (Dans cette simple équation d’onde :) n'y dépasse que rarement le mètre (Le mètre (symbole m, du grec metron, mesure) est l'unité de base de longueur du...) pour une période (temps entre deux vagues successives) de plusieurs minutes à plusieurs heures ; il ne faut donc pas les confondre avec les vagues scélérates qui provoquent des naufrages en haute mer (Le terme de mer recouvre plusieurs réalités.). En revanche, ils peuvent provoquer d'énormes dégâts sur les côtes où ils se manifestent par :
Dans certains cas assez rares, le tsunami peut prendre la forme d'une vague déferlante ou, sur un fleuve (En hydrographie francophone, un fleuve est un cours d'eau qui se jette dans la mer ou dans...), d'un mascaret (Le mascaret est un phénomène de brusque surélévation de l'eau d'un fleuve ou d'un estuaire...). 75 % des raz-de-marée se produisent dans l'océan Pacifique (L'océan Pacifique, qui s'étend sur une surface de 180 000 000 km², est l'océan le...), la plupart des autres dans l’océan Indien, en raison de la plus forte activité (Le terme d'activité peut désigner une profession.) tectonique (La tectonique (du grec « τ?κτων » ou « tekt?n »...) et sismique.
En fonction de l'intensité de l'action mécanique (Dans le langage courant, la mécanique est le domaine des machines, moteurs, véhicules, organes...) qui les génère et de la géométrie (La géométrie est la partie des mathématiques qui étudie les figures de l'espace...) de l'océan (Un océan est souvent défini, en géographie, comme une vaste étendue d'eau...), ils se propagent sur des milliers voire une dizaine de milliers de kilomètres et peuvent toucher (Le toucher, aussi appelé tact ou taction, est l'un des cinq sens de l'homme ou de l'animal,...) plusieurs continents, dans des zones où le séisme ou l'éruption volcanique ne sont pas détectés. Lors d'un fort tremblement (Les tremblements sont des mouvements anormaux involontaires, rythmiques et oscillatoires, de faible...) de terre (La Terre est la troisième planète du Système solaire par ordre de distance...) en zone côtière, ils sont généralement plus meurtriers et destructeurs que la secousse elle-même.
Le terme tsunami (kanji : ??) est un mot japonais composé de tsu (?), " port ", " gué ", et de nami (?), " vague " ; il signifie littéralement " vague portuaire ". Elle fut nommée ainsi par les pêcheurs qui, n'ayant rien perçu d'anormal au large, retrouvaient leur ville (Une ville est une unité urbaine (un « établissement humain » pour...) portuaire ravagée. Le mot est francisé, il prend donc un s au pluriel (des tsunamis).
Dans l'expression française " raz-de-marée ", le terme " raz " désigne un courant rapide. C'est un mot d'origine viking qui a été importé lors de l'invasion de la Normandie, puis est passé (Le passé est d'abord un concept lié au temps : il est constitué de l'ensemble...) dans le breton avant de passer (Le genre Passer a été créé par le zoologiste français Mathurin Jacques...) dans le français. Il a également donné le nom à la Pointe du Raz, et le mot anglais race (course), qui évoque également la rapidité, a la même étymologie.
Le problème du terme " raz-de-marée " est que le phénomène n'a rien à voir avec les marées, qui sont provoquées par l'attraction de la lune (La Lune est l'unique satellite naturel de la Terre et le cinquième plus grand satellite du...) et du soleil ; le raz de marée (La marée est le mouvement montant (flux ou flot) puis descendant (reflux ou jusant) des eaux...) est provoqué par des événements d'origine terrestre. L'association avec les marées fait référence à son apparence, comme une crue extrêmement rapide du niveau de la mer (Le niveau de la mer est la hauteur moyenne de la surface de la mer, par rapport à un niveau de...), plutôt que comme une vague géante (Une étoile géante est une étoile de classe de luminosité II ou III. Dans le...). Par ailleurs le terme de raz-de-marée reste imprécis car il ne préjuge pas de l'origine sismique du phénomène : le passage d'un ouragan peut également élever le niveau de l'eau d'un à deux mètres et provoquer des inondations similaires.
Pour éviter l'association fausse avec les marées et pallier l'imprécision du terme de raz-de-marée, les scientifiques préfèrent le mot tsunami, officialisé en 1963. Le terme est passé par ailleurs dans la langue courante.
Sources : voir Bibliographie thématique: étymologie.
Un tsunami est créé lorsqu'une grande masse (Le terme masse est utilisé pour désigner deux grandeurs attachées à un...) d'eau est déplacée. Cela peut être le cas lors d'un séisme important, d'une magnitude de 7 ou plus, lorsque le niveau du plancher océanique le long d'une faille s'abaisse ou s'élève brutalement (voir Fig. 1), lors d'un glissement de terrain côtier ou sous-marin, ou lors d'un impact par une météorite (Une météorite est un corps matériel provenant de l’espace...). Il est notable qu'un fort séisme ne produit pas nécessairement un tsunami : tout dépend de la manière dont se modifie le niveau du plancher océanique aux alentours de la faille.
Le déplacement ( En géométrie, un déplacement est une similitude qui conserve les distances et les angles...) d'eau se propage de proche en proche et crée un mouvement de grande longueur (La longueur d’un objet est la distance entre ses deux extrémités les plus...) d'onde (Une onde est la propagation d'une perturbation produisant sur son passage une variation réversible...) (généralement quelques centaines de kilomètres) et de grande période (quelques dizaines de minutes). Lorsque la cause du tsunami a lieu près d'une côte, celle-ci peut être atteinte en moins d'une heure ; on parle alors de tsunami local.
Certains tsunamis sont capables de se propager sur des distances de plusieurs milliers de kilomètres et d'atteindre l'ensemble (En théorie des ensembles, un ensemble désigne intuitivement une collection...) des côtes d'un océan en moins d'une journée. Ces tsunamis de grande étendue sont généralement d'origine tectonique, car les glissements de terrain et les explosions volcaniques produisent généralement des ondes de plus courte longueur d'onde (Une onde est la propagation d'une perturbation produisant sur son passage une variation...) qui se dissipent rapidement.
Il faut garder à l'esprit que ce n'est pas principalement la hauteur du tsunami qui en fait sa force destructrice mais la durée de l'élévation du niveau de l'eau et la quantité (La quantité est un terme générique de la métrologie (compte, montant) ; un scalaire,...) d'eau déplacée à son passage : si des vagues de plusieurs mètres de hauteur, voire d'une dizaine de mètres, sont légion sur les côtes pacifiques, elle ne transportent pas assez d'eau pour pénétrer dans les terres. Au contraire, un tsunami d'une hauteur d'un ou deux mètres peut s'avérer ravageur, car la quantité d'eau qu'il transporte lui permet de déferler jusqu’à plusieurs centaines de mètres à l'intérieur des terres si le relief est plat et sans obstacles naturels (arbres). On peut voir le phénomène sous un autre angle : une vague classique, d'une période d'au plus une minute ( Forme première d'un document : Droit : une minute est l'original d'un acte. ...), n'élève pas le niveau de l'eau suffisamment longtemps pour qu'il pénètre profondément, tandis que le niveau des eaux s'élève au dessus de son niveau normal pendant 5 à 30 minutes lors du passage d'un tsunami.
Sources : voir Bibliographie thématique: dossiers généraux.
Les dangers liés aux tsunamis sont dus à l'inondation (Le terme inondation fait traditionnellement référence au débordement d'un cours d'eau qui...) qui en résulte, à la force du courant qu'ils engendrent tant lors du flux (Le mot flux (du latin fluxus, écoulement) désigne en général un ensemble d'éléments...) que du reflux et à sa capacité à happer les personnes au large.
Les victimes emportées par un tsunami peuvent recevoir divers coups par les objets charriés (morceaux d'habitations détruites, bateaux, voitures (Une automobile, ou voiture, est un véhicule terrestre se propulsant lui-même à l'aide d'un...), etc.) ou être projetées violemment contre des objets terrestres (mobilier urbain, arbres, etc.) : ces coups peuvent être mortels ou provoquer une perte des capacités menant à la noyade (Une noyade est une mort par immersion prolongée dans un liquide, généralement de...). Certaines victimes peuvent aussi être piégées sous les décombres d'habitations. Enfin, le reflux du raz-de-marée est capable d'emmener des personnes au large, où elles dérivent et, sans secours, meurent de noyade par épuisement ou de soif (La soif est la sensation du besoin de boire et caractérise un manque d'eau chez l'organisme....).
Dans les jours et semaines suivant l'événement, le bilan peut s'alourdir, en particulier dans les pays (Pays vient du latin pagus qui désignait une subdivision territoriale et tribale d'étendue...) pauvres. L'après raz-de-marée peut être plus mortel que la vague elle-même. Les maladies liées à la putréfaction de cadavres, à la contamination de l'eau potable (Une eau potable est une eau devant satisfaire à un certain nombre de caractéristiques la rendant...) et à la péremption des aliments sont susceptibles de faire leur apparition. La faim (La faim désigne la sensation, apparaissant après un certain temps sans manger, qui pousse...) peut survenir en cas de destruction des récoltes et des stocks alimentaires.
Pour exemple, le Tsunami du 26 décembre 2004 a fait plus de 300 000 morts.
Les tsunamis sont susceptibles de détruire habitations, infrastructures et flore (La flore est l'ensemble des espèces végétales présentes dans un espace...) en raison :
De plus, dans les régions plates, la stagnation d'eaux maritimes saumâtres peut porter un coup fatal à la faune et à la flore côtières, ainsi qu'aux récoltes. Sur les côtes sableuses ou marécageuses, le profil du rivage peut être modifié par la vague et une partie des terres, immergées.
Les récifs coralliens peuvent également être disloqués et mis à mal par le tsunami lui-même et par la turbidité de l'eau qui peut s'ensuivre les semaines suivantes, ainsi que par les polluants (engrais, pesticides..) que l'eau a pu ramener.
La présence d'un système d'alerte permettant d'alerter la population quelques heures avant la survenue d'un tsunami, la sensibilisation des populations côtières aux risques et aux gestes de survie, et la sécurisation de l'habitat permettent de sauver la plupart des vies humaines.
Il suffit généralement de s'éloigner de quelques centaines de mètres à quelques kilomètres des côtes ou d'atteindre un promontoire de quelques mètres à quelques dizaines de mètres pour être épargné. La mise à l'abri ne prend donc que quelques minutes à un quart d'heure (L'heure est une unité de mesure :), aussi un système d'alerte de tsunami permet-il d'éviter la plupart des pertes humaines.
Un système de bouées adaptées à la réception des mouvements peut être installé le long des côtes et ainsi prévenir du danger.
Un dispositif de surveillance et d'alerte, utilisant une maille de sondes sub-océanique et traquant les séismes potentiellement déclencheurs de tsunamis, permet d'alerter les populations et les plagistes de l'arrivée d'un tsunami dans les pays donnant sur l'océan pacifique : le Centre d'alerte pacifique de tsunami, basé sur la plage (La Plage est un film anglo-américain réalisé par Danny Boyle en 2000 et adapté...) d'Ewa à Hawaii, non loin d'Honolulu.
Sources : voir Bibliographie thématique: prévention.
À Hawaii, où le phénomène est fréquent, les règlements d'urbanisme (L’urbanisme est à la fois un champ disciplinaire et un champ professionnel recouvrant...) imposent que les constructions proches du rivage soient bâties sur pilotis (Les pilotis désignent l'ensemble de pieux traditionnellement en bois enfoncés dans le sol...).
À Malé (Malé (divehi : މާލެ) est la capitale, la ville la plus...), la capitale (Une capitale (du latin caput, capitis, tête) est une ville où siègent les pouvoirs,...) des Maldives (Les Maldives, officiellement la République des Maldives, sont un pays d'Asie du Sud-Ouest...), une rangée de tétrapodes en béton (Le béton est un matériau de construction composite fabriqué à partir de...) dépassant de 3 mètres le niveau de la mer est prévue pour diminuer l'impact des tsunamis.
La sensibilisation au phénomène et à ses dangers est également un facteur déterminant pour sauver des vies humaines, car toutes les côtes ne possèdent pas de système d'alarme - les côtes des Océans Atlantique et Indien en sont notamment dépourvues. De plus, certains tsunamis ne peuvent être détectés à temps (Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le...) (tsunamis locaux).
Deux indices annonçant la survenue possible d'un tsunami sont à reconnaître et impliquent qu'il faut se rendre en lieu sûr :
Si l'on est surpris par le raz-de-marée, grimper sur le toit (Le toit est la structure couvrant la partie supérieure d'un édifice, permettant...) d'une habitation ou la cime d'un arbre (Un arbre est une plante terrestre capable de se développer par elle-même en hauteur, en...) solide, tenter de s'accrocher à un objet (De manière générale, le mot objet (du latin objectum, 1361) désigne une entité définie dans...) flottant que le tsunami charrie sont des solutions de dernier recours. En aucun cas, il n'est sûr de revenir auprès des côtes dans les heures suivant le raz-de-marée, car celui-ci peut être composé de plusieurs vagues espacées de quelques dizaines de minutes à plusieurs heures.
Sources : voir Bibliographie thématique: prévention.
Un rapport publié par le PNUE suggère que le tsunami du 26 décembre 2004 a causé moins de dégâts dans les zones où des barrières naturelles, telles que les mangroves, les récifs coralliens ou la végétation (La végétation est l'ensemble des plantes (la flore) sauvages ou cultivées qui...) côtière, étaient présentes.
Au XXe siècle, dix tsunamis par an furent enregistrés, dont un et demi par an a provoqué des dégâts ou des pertes humaines. Sur cette période d'un siècle (Un siècle est maintenant une période de cent années. Le mot vient du latin saeculum, i, qui...), sept provoquèrent plus d'un millier de morts, soit moins d'un tous les dix ans.
80% des tsunamis enregistrés le sont dans l'océan Pacifique ; parmi les huit tsunamis ayant causé plus d'un millier de victimes depuis 1900, seul le tsunami du 26 décembre 2004 n'a pas eu lieu dans l'océan Pacifique.
Sources : voir Bibliographie thématique: statistiques sur les tsunamis.
En pleine mer, le tsunami se comporte comme la houle : c'est une onde à propagation elliptique, c'est-à-dire que les particules d'eau sont animées d'un mouvement elliptique à son passage. Il n'y a (presque) pas de déplacement global de l'eau, une particule retrouve sa position initiale après le passage du tsunami. La figure 2 illustre le déplacement des particules d'eau au passage de la vague.
Mais, contrairement à la houle (La houle est un mouvement ondulatoire de la surface de la mer. C'est une oscillation sinusoïdale...), le tsunami provoque une oscillation (Une oscillation est un mouvement ou une fluctuation périodique. Les oscillations sont soit à...) de l'eau aussi bien en surface (Une surface désigne généralement la couche superficielle d'un objet. Le terme a...) (un objet flottant est animé d'un mouvement elliptique à son passage, cf. point (Graphie) rouge (La couleur rouge répond à différentes définitions, selon le système chromatique dont on fait...) du haut sur la Fig. 2) qu'en profondeur (l'eau est animée d'une oscillation horizontale dans le sens (SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) est un projet scientifique qui a pour but...) de la propagation de l'onde, voir le point rouge du bas sur la Fig. 2). Ce fait est lié à la grande longueur d'onde du tsunami, typiquement quelques centaines de kilomètres, qui est très supérieure à la profondeur de l'océan - une dizaine de kilomètres tout au plus. Il en résulte que la quantité d'eau mise en mouvement est bien supérieure à ce que la houle produit ; aussi le tsunami transporte-t-il beaucoup plus d'énergie (Dans le sens commun l'énergie désigne tout ce qui permet d'effectuer un travail, fabriquer de la...) que la houle.
Un tsunami possède deux paramètres fondamentaux :
Ces paramètres sont sensiblement constants au cours de la propagation du tsunami, dont la perte d'énergie par friction est faible du fait de sa grande longueur d'onde.
Les tsunamis d'origine tectonique ont des périodes longues, généralement entre une dizaine de minutes et plus d'une heure (L’heure est une unité de mesure du temps. Le mot désigne aussi la grandeur...). Les tsunamis générés par des glissements de terrain ou l'effondrement d'un volcan (Un volcan est un relief terrestre, sous-marin ou extra-terrestre formé par l'éjection et...) ont souvent des périodes plus courtes, de quelques minutes à un quart d'heure.
Les autres propriétés du tsunami comme la hauteur de la vague, la longueur d'onde (distance entre les crêtes) ou la vitesse de propagation sont des quantités variables qui dépendent de la topographie (La topographie est l'art de la mesure puis de la représentation sur un plan ou une carte des...) et/ou des paramètres fondamentaux E et T.
La plupart des tsunamis ont une longueur d'onde supérieure à la centaine de kilomètres, bien supérieure à la profondeur des océans qui ne dépasse guère 10 km, de sorte que leur propagation est celle d'une vague en milieu " peu profond ". La longueur d'onde λ dépend alors de la période T et de la profondeur de l'eau h selon la relation :
où g = 9,81 m?s-2 est la gravité (La gravitation est une des quatre interactions fondamentales de la physique.), ce qui donne numériquement
La période spatiale ou longueur d'onde est le plus souvent comprise entre 60 km (période de 10 min et profondeur de 1 km), typique des tsunamis locaux non tectoniques, et 870 km (période de 60 min et profondeur de 6 km), typique des tsunamis d'origine tectonique.
Pour les tsunamis de période suffisamment longue, typiquement une dizaine de minutes, soit la plupart des tsunamis d'origine tectoniques, la vitesse v de déplacement d'un tsunami est fonction de la seule profondeur d'eau h :
Cette formule peut être utilisée pour obtenir une application numérique :
ce qui signifie que la vitesse est de 870 km/h pour une profondeur de 6 km et de 360 km/h pour une profondeur d'un kilomètre (Le mètre (symbole m, du grec metron, mesure) est l'unité de base de longueur du Système...). La figure 4. illustre la variabilité de la vitesse d'un tsunami, en particulier le ralentissement (Le signal de ralentissement (de type SNCF) annonce une aiguille (ou plusieurs) en position déviée...) de la vague en milieu peu profond, notamment à l'approche des côtes.
De la variabilité de cette vitesse de propagation, il résulte une réfraction (La réfraction, en physique des ondes — notamment en optique, acoustique et sismologie...) de la vague dans les zones peu profondes. Ainsi, le tsunami a rarement l'allure d'une onde circulaire centrée sur le point d'origine, comme le montre la Fig. 5. Toutefois, l'heure d'arrivée d'un tsunami sur les différentes côtes est prévisible puisque la topographie des océans est bien connue. Cela permet d'organiser au mieux l'évacuation lorsqu'un système de surveillance et d'alerte est en place.
Pour des tsunamis de longue période, qui présentent peu de dissipation d'énergie même sur de grandes distances, l'amplitude A du tsunami est donnée (Dans les technologies de l'information, une donnée est une description élémentaire,...) par la relation :
Pour les tsunamis de faible période (souvent ceux d'origine non sismique) la décroissance avec la distance peut être beaucoup plus rapide.
Lorsque le tsunami s'approche des côtes sa période et sa vitesse diminuent, son amplitude augmente. Lorsque l'amplitude du tsunami devient non négligeable par rapport à la profondeur de l'eau, une partie de la vitesse d'oscillation de l'eau se transforme en un mouvement horizontal global, appelé courant de Stokes. Sur les côtes, c'est davantage ce mouvement horizontal et rapide (typiquement plusieurs dizaines de km/h) qui est la cause des dégâts que l'élévation du niveau de l'eau.
À l'approche des côtes, le courant de Stokes d'un tsunami a pour vitesse théorique
soit
Cependant, contrairement à la propagation en haute mer, les effets d'un tsunami sur les côtes sont difficiles à prévoir car de nombreux phénomènes peuvent avoir lieu. Contre une falaise (Une falaise est un escarpement rocheux créé par l'érosion le long d'une côte. On peut...), par exemple, le tsunami peut être fortement réfléchi ; à son passage on observe une onde stationnaire (Une onde stationnaire est le phénomène résultant de la propagation simultanée dans des...) dans laquelle l'eau a essentiellement un mouvement vertical (Le vertical (rare), ou style vertical, est un style d’écriture musicale consistant en...).
Les magnitudes des séismes dans la liste ci-dessous ne sont donnés que pour les événements récents. Le nombre (La notion de nombre en linguistique est traitée à l’article « Nombre...) de victimes des tsunamis est arrondi ; il s'agit d'estimations pour les catastrophes d'avant le XXe siècle.
Sont reportés ci-dessous les tsunamis ayant fait plus de 1 000 victimes estimées, ainsi que quelques autres moins meurtriers, mais d'amplitude ou d'étendue considérables :
Sources : voir Bibliographie thématique: statistiques sur les tsunamis.
On définit comme mégatsunami un tsunami dont la hauteur au niveau des côtes dépasse cent mètres. Un mégatsunami, s'il se propage librement dans l'océan, est capable de provoquer des dégâts majeurs à l'échelle de continents entiers. Les séismes étant incapables a priori d'engendrer de telles vagues, seuls des événements cataclysmiques, tels un impact météoritique de grande ampleur ou l'effondrement d'une montagne (Une montagne est une structure topographique significative en relief positif, située à la...) dans la mer, en sont la cause possible. Au-delà du fantasme, on notera les faits suivants :
Le risque de mégatsunami reste cependant médiatisé et surévalué. Des modèles controversés prédisent en effet deux sources possibles de mégatsunami dans les prochains millénaires : sont envisagés un effondrement le long des flancs du Cumbre Vieja aux Canaries (mettant la côte est du continent (Le mot continent vient du latin continere pour « tenir ensemble », ou continens...) américain en danger) et un autre au Kilauea à Hawaii (menaçant la côte ouest de l'Amérique (L’Amérique est un continent séparé, à l'ouest, de l'Asie et...) et celles de l'Asie). Des études plus récentes remettent en cause le risque d'effondrement sur les flancs de ces volcans, d'une part, et le caractère non local des tsunamis engendrés, d'autre part.
Sources : Bibliographie thématique: mégatsunamis.
On ne doit pas confondre le phénomène avec celui de la vague scélérate (Les vagues scélérates sont des vagues océaniques très hautes, soudaines, qui...) créée localement et fugitivement en pleine mer par le vent par un phénomène de résonance (La résonance est un phénomène selon lequel certains systèmes physiques...) et d'amplification (On parle d'amplificateur de force pour tout une palette de systèmes qui amplifient les...) de la houle accompagné de la réfraction des vagues sur des obstacles terrestres, l'ensemble créant des interférences dont l'amplitude peut temporairement dépasser très largement celle de la seule houle.
Toutefois, certains raz-de-marées causés par le creusement et l'atténuation (Perte d'intensité et amplitude d'un signal...) brutale de cyclones les plus violents peuvent avoir un comportement similaire au tsunami (y compris dans son intensité, sa propagation sous forme d'onde sur de grandes distances, ou ses effets dévastateurs sur les côtes).
Dans certains cas, l'origine sismique ou cyclonique du raz-de-marée ne peut parfois pas être complètement (Le complètement ou complètement automatique, ou encore par anglicisme complétion ou...) déterminé avec certitude, tel que les vagues géantes qui ont touché les îles de la Réunion (La Réunion est une île française du sud-ouest de l'océan Indien située...) et Maurice vers le 13 mai 2007. En effet, l'onde de houle provenait du Sud de l'Océan Indien, dans la région des îles Kerguelen où sévissait un violent cyclone subtropical (Un cyclone subtropical ou dépression subtropicale est un système météorologique...), mais aussi une région connue pour son activité sismique fréquente. Il n'est pas exclu que les deux phénomènes se soient combinés, bien qu'aucun séisme important n'ai pu être détecté dans cette région où l'on dispose de très peu d'instruments de mesure.