Chemin de fer de la Suisse Normande - Définition

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Le Chemin de fer de la Suisse Normande est une ligne ferroviaire reliant Caen à Flers en Normandie. La ligne fut construite afin de désenclaver la ville en voie d'industrialisation de Condé-sur-Noireau. Elle est exemplaire des lignes secondaires qui préfiguraient dès la fin du XIXème siècle les lignes actuelles de trains régionaux. En outre, cette ligne bénéficie d'un environnement paysager remarquable offert par la Suisse normande.

Histoire

La construction de la ligne commença en 1862 avec une main d'œuvre importante venue de Bretagne.

La gare de Condé-sur-Noireau ouvrit ainsi ses portes en 1868. Cinq ans plus tard, le 15 mai 1873, c'était la ligne de Caen à Pont-d'Ouilly via Berjou qui était ouverte suivie de sa prolongation vers Falaise le 15 avril 1874.

Au meilleur de son activité, alors que la ligne avait été reprise en 1908 par la Compagnie des chemins de fer de l'État, la gare de Pont-Erambourg eut à gérer plus d'une douzaine de trains de marchandises par jour, tandis que 15 trains de voyageurs s'y croisaient quotidiennement.

Après l’utilisation de rames comportant des voitures "Etat" à essieux surnommées "cages à poules" pour le service voyageur, les premiers autorails circulèrent à partir de 1931 pour la déserte Caen-Laval.

Pendant la seconde guerre mondiale, la ligne souffrit des bombardements de l'été 1944, principalement aux villes et gares de Condé-sur-Noireau et de Thury-Harcourt. Par ailleurs, c'était la seule ligne encore utilisable par les occupants au matin du 5 Juin. Suite à un message codé émis le 5 au soir sur la BBC : Le champ du laboureur dans le matin brumeux, plusieurs résistants du maquis Saint-Clair firent sauter la voie dans la nuit, près du passage à niveau de Grimbosq. La voie fut toutefois rapidement remise en service. En 1946, elle permit l'arrivée en gare de Mutrécy de deux wagons d'aide humanitaire offerte par les habitants d'Yverdon-les-Bains, en Suisse Romande, pour les sinistrés d'Évrecy.

A partir des années 1950, le service voyageur fut assuré par les célèbres autorails X 3800 dits "Picasso".

Le service voyageur fut supprimé en 1970 avec le dernier voyage des Picasso le 3 mai. Le tronçon Berjou-Pont-d'Ouilly avait déjà été fermé le 3 novembre 1969 (et le tronçon Pont-d'Ouilly-Falaise l'avait été le 1er mars 1938). Quant aux trains de marchandises, ils roulèrent encore jusqu'en décembre 1979.

On tenta d'exploiter la ligne pour des trains touristiques, de 1991 à 1993, avec un autorail RPG2 (X2719). Mais sans grand soutien des autorités, malgré un succès populaire de 40000 voyageurs en deux ans (6ème train touristique de France), cette expérience fut vouée à l'échec.

Depuis, l'amicale pour la mise en valeur de la ligne Caen-Flers (ACF) a assuré l'entretien de la voie. Elle a développé de plus une animation à Pont-Erambourg avec l'exploitation de cyclo-draisines (vélos-rail) et la présentation de matériel ferroviaire ancien.

Finalement, le 12 décembre 2006, le Conseil Régional de Basse-Normandie a pris la décision de sauver la ligne (Ouest-France du 13 décembre 2006). Dans un premier temps, elle servira à l'exploitation d'un train touristique. Par la suite, une exploitation TER periurbaine sera assurée. L'expérience Regiorail fournit de nombreux exemples avec des matériels performants et particulièrement bien adaptés à ce type de ligne comme l'automotrice Alstom LHB Coradia LINT.

Plan de la ligne de Caen à Flers.
Plan de la ligne de Caen à Flers.

Les gares

Sur la ligne Caen-Flers

  • Gare de Caen
  • Gare de Feuguerolles Saint-André
  • Gare de Mutrécy
  • Halte de Grimbosq
  • Gare de Thury-Harcourt
  • Gare de Saint-Rémy-sur-Orne
  • Gare de Clécy-Bourg
  • Gare de La Lande Clécy
  • Gare de Berjou (embranchement)
  • Gare de Pont-Erambourg
  • Gare de Condé-sur-Noireau
  • Gare de Caligny
  • Halte de Cerisi-Belle-Etoile
  • Gare de Flers

Sur la ligne Berjou-Falaise

  • Gare de Berjou
  • Gare de Pont-d'Ouilly
  • Gare du Mesnil-Villement
  • Gare du Mesnil-Vin
  • Gare des Loges Saulces
  • Gare de Bafour
  • Gare de Falaise

Infrastructures

Les deux lignes de chemin de fer de la Suisse-Normande comportent divers ouvrages d'art remarquables. Particulièrement :

  • le pont de fer ;
  • le pont de Feuguerolles ;
  • le viaduc de Pouquet ;
  • le viaduc de Sainte-Anne ;
  • le tunnel du Hom (longueur 160 m) ;
  • le viaduc de La Lande (Clécy) ;
  • le tunnel des gouttes (longueur 1791 m)
  • le viaduc des bordeaux
  • le pont ferroviaire de Pont-d'Ouilly ;
  • le viaduc du Mesnil-Villement ;
  • le viaduc de Rapilly.

Particularités

  • Juste avant le tunnel depuis Pont-Érambourg vers Pont-d'Ouilly se trouve un viaduc maçonné dénommé le pont des bordeaux. Au pied de ce viaduc se trouve la route qui longe donc cette voie en passant aussi sur un pont. Pont qui fut détruit lors de la Seconde Guerre mondiale et, lors de la reconstruction de ce pont routier, on utilisa l'un des morceaux du port artificiel d'Arromanches afin de rétablir la circulation.
  • Le dépôt-musée de Pont-Erambourg présente une locomotive à vapeur mythique : la 030 TU 13. Cette locomotive américaine de la dernière guerre mondiale est présentée de manière statique. Elle se cherche un mécène pour financer sa remise à neuf et sa remise en chauffe. Ainsi pourrait-elle être mise en tête de trains touristiques.

Bibliographie

  • Le chemin de fer de la Suisse normande : au travers de la vallée de l'Orne et du Noireau, de Serge Leclerc, aux éditions Charles Corlet, 1991. ISBN 2-85480-358-2
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