Thermodynamique - Définition

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On peut définir la thermodynamique de deux façons simples : la science de la chaleur et des machines thermiques ou la science des grands systèmes en équilibre. La première définition est aussi la première dans l'histoire. La seconde est venue ensuite, grâce aux travaux pionniers de Ludwig Boltzmann.

Avec la physique statistique (La physique statistique a pour but d'expliquer le comportement et l'évolution de systèmes...) dont elle est désormais une partie, la thermodynamique (On peut définir la thermodynamique de deux façons simples : la science de la chaleur...) est l'une des grandes théories sur lesquelles se fonde la compréhension actuelle de la matière (La matière est la substance qui compose tout corps ayant une réalité tangible. Ses...).

Système thermodynamique typique - la chaleur se déplace du chaud (évaporateur) vers le froid (condenseur) et le travail est extrait.
Système thermodynamique typique - la chaleur (Dans le langage courant, les mots chaleur et température ont souvent un sens équivalent :...) se déplace du chaud (évaporateur) vers le froid (Le froid est la sensation contraire du chaud, associé aux températures basses.) (condenseur) et le travail est extrait.

Science (La science (latin scientia, « connaissance ») est, d'après le dictionnaire...) de la chaleur et des machines thermiques

Les notions de chaleur et de température (La température est une grandeur physique mesurée à l'aide d'un thermomètre et...) sont les plus fondamentales de la thermodynamique. On peut définir la thermodynamique comme la science de tous les phénomènes qui dépendent de la température et de ses changements.

Chaleur et température

Chacun a une connaissance intuitive de la notion de température. Un corps est chaud ou froid, selon que sa température est plus ou moins élevée. Mais une définition (Une définition est un discours qui dit ce qu'est une chose ou ce que signifie un nom. D'où la...) précise est plus difficile. L’un des grands succès de la thermodynamique classique au XIXe siècle, est d'avoir donné une définition de la température absolue (L'absolue est un extrait obtenu à partir d’une concrète ou d’un...) d’un corps : elle est mesurée en kelvin (Le kelvin (symbole K, du nom de Lord Kelvin) est l'unité SI de température...), zéro (Le chiffre zéro (de l’italien zero, dérivé de l’arabe sifr,...) absolu = zéro kelvin = -273.15 degrés Celsius (environ).

La chaleur est encore plus difficile à définir. Une ancienne théorie (Le mot théorie vient du mot grec theorein, qui signifie « contempler, observer,...), défendue notamment par Lavoisier, attribuait à un fluide (Un fluide est un milieu matériel parfaitement déformable. On regroupe sous cette...) spécial, (invisible, impondérable ou presque) les propriétés de la chaleur, le calorique, qui circulerait d’un corps à un autre. Plus un corps est chaud, plus il contiendrait de calorique. Cette théorie est fausse au sens (SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) est un projet scientifique qui a pour but...) où le calorique ne peut pas être identifié à une quantité physique (Une grandeur physique est un ensemble d'unités de mesure, de variables, d'ordres de grandeur et de...) conservée. Mais la thermodynamique donne quand même un sens à la notion de chaleur : il s'agit de la quantité (La quantité est un terme générique de la métrologie (compte, montant) ; un scalaire,...) d'énergie (Dans le sens commun l'énergie désigne tout ce qui permet d'effectuer un travail, fabriquer de la...) échangée par un système, avec un autre système ou le milieu extérieur.

Machines thermiques

La thermodynamique classique a pris son essor comme science des machines thermiques ou science de la puissance (Le mot puissance est employé dans plusieurs domaines avec une signification particulière :) motrice du feu (Le feu est la production d'une flamme par une réaction chimique exothermique d'oxydation...).

Sadi Carnot a initié les études modernes des machines thermiques dans un mémoire (D'une manière générale, la mémoire est le stockage de l'information. C'est aussi le souvenir...) fondateur, Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance (1824). Le cycle de Carnot (Le cycle de Carnot est un cycle thermodynamique idéal constitué de quatre processus...), étudié dans ce mémoire, reste le principal exemple théorique d’étude des machines thermiques. Plutôt que "puissance motrice", on dit aujourd’hui que les machines thermiques fournissent un travail et, on s’interroge sur la façon d’utiliser la chaleur pour produire du travail continu.

Le mouvement des corps macroscopiques, qui à l'échelle du millimètre et bien plus petit, peut produire de la chaleur, au sens où il rend les corps plus chauds. Il suffit de frotter ses mains pour s’en rendre compte. Inversement la chaleur peut mettre des corps macroscopiques en mouvement.

Les exemples sont très nombreux. On peut les appeler des machines à feu, ou machines thermiques. Elles sont des systèmes macroscopiques, qui conservent leur mouvement tant qu’une différence de température entre une partie chaude et une partie froide est maintenue.

Exemples

  • Une simple bougie (La bougie est un objet servant en général à éclairer, composé d'un corps...) met en mouvement l’air qui l’entoure. Un courant ascendant est créé au dessus de la flamme. Il est perpétuellement renouvelé par un courant d’air froid arrivant par en dessous. On peut les observer dans une pièce calme avec une plume (Une plume est, chez les oiseaux, une production tégumentaire complexe constituée de...) de duvet ou en approchant une autre flamme. Il s'agit d'un courant de convection (La convection est un mode de transfert d'énergie qui implique un déplacement de...).
  • L’eau dans une casserole sur le feu se met en mouvement comme l’air au dessus de la bougie et comme tous les fluides au dessus de surfaces suffisamment chaudes. Si on met un couvercle, un nouveau phénomène se produit. La vapeur () soulève le couvercle, qui retombe ensuite pour être à nouveau soulevé, sans cesse jusqu’à épuisement du feu ou de l'eau (L’eau est un composé chimique ubiquitaire sur la Terre, essentiel pour tous les...), donc de la production de vapeur. On raconte que cette simple observation (L’observation est l’action de suivi attentif des phénomènes, sans volonté de les...), que l’on peut faire dans toutes les cuisines, est liée à l’invention des machines à vapeur. Le mouvement du couvercle est trop petit pour être intéressant. Il s’arrête aussitôt commencé, car la vapeur qui le pousse (Pousse est le nom donné à une course automobile illégale à la Réunion.) s’échappe tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) de suite. Mais si on met le couvercle dans un cylindre (Un cylindre est une surface dans l'espace définie par une droite (d), appelée...), on obtient un piston qui peut être poussé par la vapeur ou tout autre gaz (Un gaz est un ensemble d'atomes ou de molécules très faiblement liés et...) sur une longue course (Se dit d'un moteur à explosion dont la course (le déplacement du piston) est supérieure à...). Les machines à vapeur et les moteurs thermiques ne sont pas toujours construits sur le principe du piston et du cylindre mais très souvent. Les autres solutions ne sont pas très différentes. On peut considérer que l’expérience du couvercle de la casserole est à l’origine des inventions de tous les moteurs thermiques.
L'Éolipyle d'Héron d'Alexandrie
L'Éolipyle d'Héron d'Alexandrie (Alexandrie (grec :?λεξ?νδρεια, Copte :...)
  • Les anciens connaissaient un exemple de turbine (Une turbine est un dispositif rotatif destiné à utiliser la force d'un fluide (eau, vapeur, air,...) à vapeur. Une boule de métal (Un métal est un élément chimique qui peut perdre des électrons pour former des...) est mobile en rotation sur un axe. L’eau qu’elle contient est chauffée par en dessous. Deux jets de vapeur tangentiels et opposés mettent alors la boule en mouvement. Mais ce système n’a pas vraiment été amélioré avant les temps (Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le...) modernes, pour en faire un moteur (Un moteur est un dispositif transformant une énergie non-mécanique (éolienne, chimique,...) efficace. Les réacteurs des avions d’aujourd’hui (turbines à gaz) fonctionnent en grande partie sur le même principe que cet ancêtre de la turbine.
  • La puissance motrice du feu a été beaucoup plus développée (En géométrie, la développée d'une courbe plane est le lieu de ses centres de...) pour faire des armes. La balle, l’obus, ou tout autre projectile, est poussé dans le canon par le gaz très chaud produit par la combustion (La combustion est une réaction chimique exothermique d'oxydoréduction. Lorsque la...) de la poudre (La poudre est un état fractionné de la matière. Il s'agit d'un solide présent...) ou de tout autre explosif (Un explosif est un composé chimique défini ou un mélange de corps susceptibles lors...). La chaleur du gaz sous pression (La pression est une notion physique fondamentale. On peut la voir comme une force rapportée...) ne fait pas la différence entre un obus dans un canon et un piston dans un cylindre.
  • Les fluides de la surface (Une surface désigne généralement la couche superficielle d'un objet. Le terme a...) terrestre, l’atmosphère et les océans (Océans stylisé Ωcéans est un documentaire français réalisé par...), sont mis en mouvement par la chaleur du Soleil (Le Soleil (Sol en latin, Helios ou Ήλιος en grec) est l'étoile...). Pour les océans, la gravitation (La gravitation est le phénomène d'interaction physique qui cause l'attraction...) joue (La joue est la partie du visage qui recouvre la cavité buccale, fermée par les...) aussi un rôle, les marées. La puissance du vent (Le vent est le mouvement d’une atmosphère, masse de gaz située à la surface...) est donc une forme de la puissance motrice du feu.
  • Et beaucoup d’autres encore.

Science des grands systèmes en équilibre

Définir la thermodynamique comme la science de l’équilibre des grands systèmes est une approche à la fois très rigoureuse et très générale.

Équilibre statistique (Une statistique est, au premier abord, un nombre calculé à propos d'un échantillon....) et loi des grands nombres (En statistiques, la loi des grands nombres exprime le fait que les caractéristiques d'un...)

Si l’on jette un même dé, bien équilibré, un grand nombre (La notion de nombre en linguistique est traitée à l’article « Nombre...) de fois, on est sûr par avance que les fréquences d’apparition de chacune des faces seront proches de un sixième. Plus le nombre de lancers est grand, plus les fréquences sont égales parce que le dé explore également toutes les possibilités qui lui sont offertes. La même chose se produit si on verse une goutte de colorant (Un colorant est une substance utilisée pour apporter une couleur à un objet à...) dans un verre (Le verre, dans le langage courant, désigne un matériau ou un alliage dur, fragile...) d’eau. Si on attend assez longtemps, le verre est devenu uniformément coloré parce que toutes les molécules ajoutées explorent également toutes les possibilités, les régions à l’intérieur du verre, qui leur sont offertes.

Ces observations peuvent être généralisées. Lorsqu’un système est très grand, et lorsqu’il y a un sens à parler de l’équilibre du système, on peut prédire avec certitude la destinée de l’ensemble alors même que les destinées des nombreux individus sont indéterminées.

Petitesse des atomes (Un atome (du grec ατομος, atomos, « que l'on ne peut...)

On sait aujourd’hui que les atomes existent vraiment et qu’ils sont très petits. Autrement dit, dans chaque échantillon (De manière générale, un échantillon est une petite quantité d'une matière, d'information, ou...) de matière il y a un très grand nombre d’atomes, des milliards de milliards dans un minuscule grain (En météorologie maritime: Un grain est un vent violent et de peu de durée qui s'élève...) de sable (Le sable, ou arène, est une roche sédimentaire meuble, constituée de petites...). La physique (La physique (du grec φυσις, la nature) est étymologiquement la...) des corps macroscopiques est donc toujours une physique des grands systèmes.

Équilibres thermiques

L’étude des équilibres thermiques a une immense portée. Toutes les formes de la matière (gaz, liquides, solides, semi-fluides,...) et tous les phénomènes physiques (mécaniques, électriques et magnétiques, optiques,...) peuvent être étudiés en raisonnant sur l’équilibre des grands systèmes. La thermodynamique, que l’on identifie alors plutôt à la physique statistique, est une des bases les plus solides sur laquelle est édifiée notre compréhension de la matière.

Lois de la thermodynamique

Les deux principes les plus importants sont le premier et le second. On leur en ajoute parfois deux autres (n°0 et n°3).

  • Le premier principe affirme que l'énergie est toujours conservée. Autrement dit, l’énergie totale d’un système isolé reste constante. Les événements qui s’y produisent ne se traduisent que par des transformations de certaines formes d’énergie en d’autres formes d’énergie. L’énergie ne peut donc pas être produite ex nihilo ; elle est en quantité invariable dans la nature. Elle ne peut que se transmettre d’un système à un autre. On ne crée pas l’énergie, on la transforme.
    Le premier principe de la thermodynamique est aussi une loi générale pour toutes les théories physiques (mécanique, électromagnétisme, physique nucléaire (La physique nucléaire est la science qui étudie non seulement le noyau atomique en tant...),...) On ne lui a jamais trouvé la moindre exception, bien qu'il y ait parfois eu des doutes, notamment à propos des désintégrations radioactives. On sait depuis le théorème (Un théorème est une proposition qui peut être mathématiquement démontrée, c'est-à-dire une...) de Noether que la conservation de l'énergie est étroitement reliée à une uniformité de structure de l'espace-temps (La notion d'espace-temps a été introduite au début des années 1900 et reprise...).
    On attribue à Lavoisier la citation suivante : " rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ".
  • Le second principe concerne la notion d'irréversibilité (La réversibilité et l’irréversibilité sont des concepts importants en physique et tout...) d'une transformation et introduit la notion d'entropie (En thermodynamique, l'entropie est une fonction d'état introduite en 1865 par Rudolf Clausius...). Il dit que l'entropie d'un système isolé augmente, ou reste constante. Il est associé à l'impossibilité du passage du désordre à l'ordre sans intervention extérieure. Mais cette interprétation pose des difficultés.

Le second principe a une origine statistique : à la différence du premier principe, les lois microscopiques qui gouvernent la matière ne le contiennent qu'implicitement et de manière statistique. En revanche, il est assez indépendant des caractéristiques mêmes de ces lois, car il apparaît également si l'on suppose des lois simplistes à petite échelle.

  • Le principe zéro concerne la notion d'équilibre thermique (La thermique est la science qui traite de la production d'énergie, de l'utilisation de...) et est à la base de la thermométrie. Si deux systèmes sont en équilibre thermique avec un même troisième alors ils sont aussi ensemble (En théorie des ensembles, un ensemble désigne intuitivement une collection...) en équilibre thermique.
  • Le troisième principe, ou principe de Nernst est plus controversé. Il est associé à la descente vers son état quantique (En mécanique quantique, l'état d'un système décrit tous les aspects du système physique. Il...) fondamental d'un système dont la température se rapproche d'une limite qui définit la notion de zéro absolu. Il n'est pas nécessaire pour la thermodynamique classique et n'est donc pas vraiment un principe de la thermodynamique.

Grandeurs extensives et intensives

Parmi les grandeurs physiques qui déterminent l'état thermodynamique d'un système on distingue les grandeurs extensives et intensives.

Un système peut toujours être divisé - par la pensée - en parties qui occupent des régions disjointes de l'espace.

Une grandeur est extensive lorsque sa valeur pour le système entier est la somme de ses valeurs pour chacune de ses parties. Exemples :

  • Le volume (Le volume, en sciences physiques ou mathématiques, est une grandeur qui mesure l'extension...)
  • La masse (Le terme masse est utilisé pour désigner deux grandeurs attachées à un...)
  • Le nombre de particules d'une espèce (Dans les sciences du vivant, l’espèce (du latin species, « type »...) déterminée
  • L'énergie et l'entropie - dans de nombreux cas
  • La charge électrique (La charge électrique est une propriété fondamentale de la matière qui respecte le principe de...) (il faut alors entendre somme au sens de somme algébrique)

Une grandeur est intensive lorsque dans un système homogène sa valeur est la même pour le système entier et pour chacune de ses parties. Exemples :

  • La pression
  • La température
  • La masse volumique (La masse volumique est une grandeur physique qui caractérise la masse d'un matériau par...), l'énergie par unité de volume, ou de masse - dans de nombreux cas - et tout quotient de deux grandeurs extensives

Une grandeur peut n'être ni extensive ni intensive, le carré (Un carré est un polygone régulier à quatre côtés. Cela signifie que ses...) du volume par exemple. On définit ce genre de grandeur pour trouver des relations entre celle-ci qui auront des propriétés différentes selon qu'une grandeur soit extensive ou intensive d'où l'intérêt de les distinguer.

Paramètres d'états: les variables d'état sont des grandeurs (indépendantes) qui servent (Servent est la contraction du mot serveur et client.) à définir le système et dont il suffit de fixer la valeur pour reconstituer un système exactement identique. Grandeurs intensives: indépendants de la quantité de matière (La quantité de matière est une grandeur de comptage d'entités chimiques ou physiques...): la pression, la température, la viscosité (La viscosité (du latin viscum, gui) peut être définie comme la résistance...), etc. Grandeurs extensives: proportionnelles à la quantité de matière: volume; énergie interne (En France, ce nom désigne un médecin, un pharmacien ou un chirurgien-dentiste, à la...), enthalpie (L'enthalpie (du préfixe en- et du grec thalpein: chauffer) est une fonction d'état de la...), etc.

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