Permaculture - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs est disponible ici.

La permaculture est un ensemble de pratiques et de mode de pensée visant à créer une production agricole soutenable, très économe en énergie (travail manuel et mécanique, carburant...) et respectueux des êtres vivants et de leurs relations réciproques. Elle vise à créer un écosystème productif en nourriture ainsi qu'en d'autres ressources utiles, tout en laissant à la nature "sauvage" le plus de place possible.

Elle utilise des notions d'écologie, de paysagisme, d'agriculture biologique et de pédologie. La permaculture invite à mettre ces aspects théoriques en relation avec les observations réalisées sur le terrain.

La base de la permaculture n'est pas uniquement d'analyser les éléments constitutifs d'un système individuellement, mais aussi de prendre en compte leurs interactions, dans le but de produire une compréhension de l'écosystème dans l'optique d'une utilisation par l'homme.

Origines de la permaculture

Une origine revendiquée

Masanobu Fukuoka est reconnu dans la permaculture comme l'un de ses précurseurs, avec sa thèse " plus les conditions de culture ressemblent au milieu naturel de prédilection de la plante en question, meilleur est le rapport kilojoules dépensés/kilojoules récoltés ". Fukuoka a longtemps expérimenté avec le riz : semé à la période propice (ex. période des pluies), dans un couvre sol (ex. luzerne), sans labourage préalable, la plupart du temps avant de récolter une graine secondaire dans le même champ (ex. blé). Le résultat étant moins de germination et de plantes à terme, mais une production d'après lui supérieure par plante comparée à la méthode agro-industrielle ; et bien sûr, moins d'énergie dépensée (pas de carburant, eau, pesticide, engrais) pour une récolte équivalente par nombre de graines semées.

Autre origine revendiquée

Au milieu des années 70, ce sont deux Australiens : Bill Mollison et David Holmgren qui développent de leur côté l'idée de systèmes d'agriculture stables, qu'ils appellent "permaculture" pour agriculture permanente, puis plus tard pour culture permanente tant l'aspect social/éthique leur semblait essentiel pour qu'un système soit durable.

On notera que la préoccupation principale des permaculteurs (à savoir les interactions entre être vivants) investit alors le terrain social (on pensera par exemple aux références que font Mollison et Holmgren à la pensée de Pierre Kropotkine, anarchiste russe et penseur de l'Entraide).

Méthodes de design

La permaculture est hautement adaptable à l'environnement auquel le permaculteur fait face. Ainsi l'observation de la nature devient son outil majeur, lui permettant de déceler les spécificités notamment de son sol. Ce dernier pouvant varier en acidité, en teneur d'humus, en humidité, etc, il requerra une approche très spécifique. Le but est en somme de travailler avec la nature. Voici certains principes:

  • le problème est la solution
  • le potentiel n'est pas limité (en théorie)
  • moindre effort pour maximum d'effets
  • tout se jardine

Bien sûr, l'idéal serait de travailler sans pesticides, sans mécanique et avec le minimum d'intervention humaine. Mais pour transformer une pente en terrasses, c'est à chacun de décider où mettre ses priorités.

Quelques outils qu'un "designer" en permaculture peut utiliser :

  • Patterns (empreinte visuelle, formes): par exemple, l'eau, le vent, les animaux, etc., nous imposent certains paramètres à considérer en termes de paysagisme architectural (ex. coupe vent, retenues d'eau).
  • Zones : avec l'humain au centre et par rapport au degré de temps et d'énergie qu'il doit consacrer au maintien du système. Donc la maison en zone 1 (chaque jour), puis par exemple le potager ou le supermarché en zone 2 (plusieurs passages dans la semaine), la mare et le verger en zone 3 (chaque mois) etc.
  • Liens : nous devons faciliter les liens utiles entre chaque composant du système, par exemple une poule a des besoins et une production d'énergie qui doit être utilisé (sinon ça pollue), une juxtaposition judicieuse des éléments compagnons remplace le besoin de transport et tout travail inutile.
  • Couches : un vrai jardin d'eden contient au moins 7 couches - de la cime jusqu'aux racines, chaque couche peut nous fournir en nourriture, et entretient aussi des liens symbiotiques avec son voisin, comme dans la nature. La polyculture résultante peut être généreuse au fil des saisons, dynamique, autonome, d'une grande diversité d'espèces donc forte contre les maladies, autorégénérante, et d'une productivité de loin supérieure à n'importe quel champ de blé (pour une consommation d'énergie tendant vers le zéro).
  • Équipes : par exemple un groupe de plantes qui s'entraident comme le maïs, les fèves et les potimarrons. Ils occupent souvent des couches différentes (grimpant, vivace, rampant), les fleurs attirent les pollinisateurs (abeilles), les racines vont chercher en profondeur les nutriments que n'ont pas les rampants, les arbres donnent de l'ombre et de l'humidité,...
  • Augmentation des intersections : la rencontre de 2 systèmes différents multiplie la productivité et la création de liens utiles, par exemple : le bord de mer.

Principes éthiques de la permaculture

La permaculture se base sur trois principes éthiques :

  • Prendre soin de la Terre,
  • Prendre soin des humains,
  • Limiter la consommation et redistribuer les surplus.
Page générée en 0.110 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise