Le site nucléaire de Sellafield (anciennement nommé “Windscale”) est situé sur la côte de la Mer d'Irlande dans le comté de Cumbrie au Nord-Ouest de l'Angleterre. C'est le principal complexe de la filière électronucléaire britannique. Ce site nucléaire comprend aujourd'hui 400 bâtiments répartis sur 10 km².
Ce site abrite plusieurs usines :
Le site est, entre autres, exploité par le British Nuclear Group (la branche démantèlement de British Nuclear Fuels, BNFL).
Le complexe de Windscale/Sellafield a été lieu de plusieurs accidents nucléaires, notamment en 1957 et en avril 2005. Il est considéré comme le site le plus radioactif d'Europe occidentale.
L'accident se produit dans l'un des réacteurs graphite gaz à uranium naturel du site. Lors d'une opération d'entretien du graphite, un incendie se produit et dure plusieurs jours, pendant lesquels des produits de fission, essentiellement 740 téra-becquerels (740 mille milliards de becquerels) d'iode 131, sont rejetés à l'extérieur. Le nuage radioactif parcourt ensuite l'Angleterre, porté par les vents, puis touche le continent sans que la population ne soit avertie. L'accident de Windscale se classe au niveau 5 sur l'échelle internationale des événements nucléaires (INES). Voir liste des accidents nucléaires.
Après cet accident, Windscale est débaptisé et devient Sellafield.
Le 19 avril 2005, 83 000 litres de matière radioactive furent découverts dans une pièce en béton armé (conçue afin de recueillir les fuites) à l’usine de retraitement de Thorp suite à une fuite dans une canalisation. Étant donné la quantité de 200 kg de plutonium présente, il y avait un risque élevé de déclenchement d'un accident de criticité.
L'enquête a montré que cela faisait probablement 9 mois que la fuite avait commencé : une incohérence entre la quantité de matière entrant et sortant du système de traitement ayant été notée pour la première fois en août 2004, mais n’a pas été transmise au gestionnaire approprié. Par la suite, l’augmentation de la température et la découverte de liquide radioactif dans le puisard indiquèrent aussi un problème, mais cela fut ignoré. L’épanchement ne fut formellement détecté qu’après un autre audit qui suggéra que de la matière manquait, amenant les opérateurs au bout de quelques jours à envoyer une caméra robotisée sur la canalisation défectueuse afin de mesurer le volume du liquide dans le puisard.
Les gestionnaires responsables ont été sanctionnés. Quelques 19 tonnes d’uranium et 160 kilogrammes de plutonium dissous dans de l’acide nitrique ont été pompés du puisard dans un réservoir hors de l’usine désormais fermée de Thorp. Les niveaux de radiation dans le réservoir empêche toute entrée d’humains et la réparation de la fuite par un robot serait trop difficile. Les responsables envisagent un détournement afin d’éviter le réservoir pour continuer l’exploitation.
Selon les experts français de l'IRSN, il semble qu’un "excès de confiance" dans la conception de l’usine et qu’une culture de sûreté insuffisante soient à l’origine de ces défaillances."
Un centre d'accueil a été mis à disposition des visiteurs à côté du site de Sellafield.
Ce centre permet d'assister à des expositions interactives, à des démonstrations scientifiques et à des films en immersion. Il a aussi été équipé par le Science Museum (Musée de la Science) de Londres sur le thème des sources d'énergie qui seront disponibles au XXIe siècle.