Article de la série Histoire des sciences |
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Histoire des sciences (L'histoire des sciences est l’étude de l'évolution de la connaissance...) (discipline) |
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Méta |
Projet (Un projet est un engagement irréversible de résultat incertain, non reproductible a...) |
La science, en tant que corpus de connaissances mais également comme manière d'aborder et de comprendre le monde (Le mot monde peut désigner :), s'est constituée de façon progressive depuis quelques millénaires. C'est en effet aux époques protohistoriques qu'ont commencé à se développer les spéculations intellectuelles visant à élucider les mystères de l'univers (L'Univers est l'ensemble de tout ce qui existe et les lois qui le régissent.). L'histoire des sciences en tant que discipline étudie le mouvement progressif de transformation de ces spéculations, et l'accumulation des connaissances qui l'accompagne. Nous présentons ici quelques grandes lignes de cette évolution de la connaissance scientifique (Un scientifique est une personne qui se consacre à l'étude d'une science ou des sciences et qui...), ce qui constitue une histoire des sciences.
L'histoire des sciences n'est pas la chronique d'une série de découvertes scientifiques. C'est l'histoire de l'évolution d'une pensée, mais aussi d'institutions qui offrent à cette pensée les moyens de se déployer, et de traditions qui viennent l'enrichir.
L'histoire des sciences n'est pas l'histoire des techniques, bien moins encore des techniques artisanales. Les unes et les autres sont bien sûr liées, mais ne peuvent être identifiées. Lorsque l'homme (Un homme est un individu de sexe masculin adulte de l'espèce appelée Homme moderne (Homo...) maîtrise (La maîtrise est un grade ou un diplôme universitaire correspondant au grade ou titre de...) le feu (Le feu est la production d'une flamme par une réaction chimique exothermique d'oxydation...), taille des silex ou invente l'agroculture, il ne fait pas oeuvre de science. Et les connaissances qu'il eut accumuler ne sont pas des connaissances scientifiques, mais des savoirs artisanaux traditonnels.
Historiquement la technique précède la science. En s'appuyant sur une démarche empirique, l'homme invente très tôt des outils et découvre le feu, c'est la période du paléolithique (qui commence il y a environ 2,5 millions d'années et s'achève vers 10 000 ans avant notre ère). Aucune science à proprement parler n'existe à cette époque.
La science et la magie ont été durant plusieurs millénaires très liées l'une à l'autre [1].
Le développement de l'agriculture et de l'élevage ne sont pas non plus sans rapport avec l'émergence de certaines protosciences, le calcul et astronomie en particulier[réf. nécessaire]. Il faut par exemple compter les animaux, mesurer les quantités de grains, ce qui implique un certain art mathématique (Les mathématiques constituent un domaine de connaissances abstraites construites à l'aide...), et aussi ce préoccuper de l'ordre des saisons pour les semailles et les récoltes, et la naissance de l'astronomie n'est peut-être pas étrangère à ces impératifs.
Si ces grandes étapes de l'histoire de l'humanité (élevage, agriculture, ...) participent à la construction de ce qui deviendra, bien des siècles plus tard, une pensée scientifique il est essentiel, pour comprendre l'histoire des sciences, de les tenir non pour des explications de l'apparition de la science, mais bien pour des éléments d'une histoire complexe. De manière générale, l'histoire des sciences n'est ni linéaire, ni réductible aux schémas causaux simplistes qui se retrouvent parfois dans certains livres de vulgarisation[2]
L'homme pense son environnement (L'environnement est tout ce qui nous entoure. C'est l'ensemble des éléments naturels et...) depuis la nuit des temps (Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le...), comme en témoigne les fresques préhistoriques. Mais ce n'est que quelques siècles avant l'ère chrétienne, tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) au plus un millénaire (Un millénaire est une période de mille années, c'est-à-dire de dix siècles.), qu'a commencé à se former une véritable pensée scientifique, au croisement de diverses traditions : Grecque bien sûr, mais également Mésopotamienne, Égyptienne, voire Indienne ou Chinoise.
C’est le sumérien qui devient pour la première fois une langue écrite, vers 3300 av. J.-C.. Cette écriture fut utilisée au début pour le commerce. Des pictogrammes représentaient des objets et petit à petit, le besoin (Les besoins se situent au niveau de l'interaction entre l'individu et l'environnement. Il est...) s’est fait sentir d’étendre le système. L’étape suivante, qui fut le début de l’établissement d’une véritable langue écrite, fut d’associer les sons à des pictogrammes et enfin de ne les associer qu’à des sons, offrant ainsi l’équivalent écrit d’une langue parlée. L’invention de l’écriture est une chose très importante pour la préservation et la transmission des idées. Le support d’écriture en Mésopotamie était l’argile présente sous de nombreuses formes, en tablette bien sûr, mais aussi en forme de cylindres ou de prismes.
C’est sur des tablettes d’argile babyloniennes qu’on trouve la trace (TRACES (TRAde Control and Expert System) est un réseau vétérinaire sanitaire de...) des premières mathématiques. Les quatre opérations de base se faisaient à l’aide de tables et la résolution de problèmes pratiques à l’aide de mots détaillant toutes les étapes. Bien que ces méthodes n’étaient pas pratiques à l'usage (L’usage est l'action de se servir de quelque chose.), elles avaient le mérite de fonctionner et de permettre de résoudre des équations allant jusqu’au troisième degré (Le mot degré a plusieurs significations, il est notamment employé dans les domaines...). Pas plus qu’en Égypte il ne semble y avoir eu de théorisation de ces algorithmes. On ne donnait que des exemples empiriquement constitués, certainement répétés par les élèves et les scribes. À ce titre, il s’agit donc d’un savoir-faire empirique, transmis comme tel, et non d’une science mathématique rationnelle. Cependant, cet algèbre (L'algèbre, mot d'origine arabe al-jabr (الجبر), est la branche...) ne sera pas étendu et il faudra attendre les travaux des mathématiciens musulmans pour développer cet aspect des mathématiques.
Toujours pour le commerce, il était nécessaire de nommer les animaux et les plantes. Mais ils ne se limitèrent pas à une simple énumération, ils les classifièrent et cela dépassait le domaine simplement marchand. C’est ainsi que des centaines d’animaux et plantes sont classifiés en " règnes " (les poissons (Les Poissons sont une constellation du zodiaque traversée par le Soleil du 12 mars au 18...), les crustacés (Les crustacés (Crustacea) sont des arthropodes, c'est-à-dire des animaux dont le corps...), les serpents, les oiseaux ou encore les quadrupèdes).
Les mésopotamiens connaissaient plusieurs maladies et avaient des remèdes pour chacune d’entre elles. Des textes et manuels médicaux avaient même été écrits, mais il semblerait que l’expérience du médecin (Un médecin est un professionnel de la santé titulaire d'un diplôme de docteur en...) était la plus importante. Les remèdes, à base de drogues végétales comme des racines mais aussi de minéraux comme le sel, côtoyaient la magie. À cette époque, on pensait par exemple que certaines plantes devaient être cueillies à certaines dates, administrées un certain nombre (La notion de nombre en linguistique est traitée à l’article « Nombre...) de fois (des chiffres comme le 3, le 7 et leurs multiples étaient très prisés). La récitation d’incantations faisait aussi partie du remède. Tout cela s’explique très logiquement par le fait qu’en ces temps, on pensait que les maladies étaient d’origine divine. Ainsi, si l’on désirait soigner le malade, il fallait apaiser les dieux.
Des cartes géographiques sont également réalisées, comme celle de la ville (Une ville est une unité urbaine (un « établissement humain » pour...) de Nippour (qui fut même utilisée par les archéologues explorant les vestiges de la cité). Une carte du monde fut même retrouvée, plaçant Babylone au centre et les distances représentées par la durée du voyage (Un voyage est un déplacement effectué vers un point plus ou moins éloigné dans un but personnel...) et non par les distances réelles.
L'Égypte ancienne, tout comme la Mésopotamie, est issue de la lointaine civilisation du Néolithique. Son existence et son maintien s'étendent sur plus de 3 000 ans. La civilisation égyptienne est liée à un lieu géographique unique qui la fonde entièrement : la vallée (Une vallée est une dépression géographique généralement de forme...) du Nil. C’est le Nil qui, par sa crue, apporte l’eau et le limon, c’est-à-dire la vie (La vie est le nom donné :). L’irrigation/ drainage, technologie (Le mot technologie possède deux acceptions de fait :) sophistiquée pensée à l’échelle du pays (Pays vient du latin pagus qui désignait une subdivision territoriale et tribale d'étendue...) tout entier, permet le contrôle (Le mot contrôle peut avoir plusieurs sens. Il peut être employé comme synonyme d'examen, de...) de l’inondation. L’existence d’une alternance entre années de bonnes et de mauvaises crues nécessite le stockage et la redistribution à l’échelle du pays, donc, dès 3000 av. J.-C., l’écriture. L’État s’organise à partir de nombreux fonctionnaires (scribes, prêtres, militaires) formés dans des écoles (l'école d'élite du kep fournit même un enseignement (L'enseignement (du latin "insignis", remarquable, marqué d'un signe, distingué) est une...) de haut niveau). Certains fonctionnaires, dans les Maisons de Vie, sont de véritables chercheurs pluridisciplinaires, en mathématiques, en astronomie, en médecine. Les scribes ne se cantonnent pas à l’empirisme, ils procèdent à une certaine conceptualisation des problèmes.
En mathématiques, le nombre pi est utilisé, depuis le Moyen Empire et probablement bien avant sous l'Ancien Empire, pour calculer le périmètre (Le périmètre d'une figure plane est la longueur du bord de cette figure. Le calcul du...) du cercle (Un cercle est une courbe plane fermée constituée des points situés à égale...) et sa surface : on lui attribue la valeur de 4 × (8 / 9) × (8 / 9), soit 3,16, ce qui donne sur pi une précision de 0,6 % (voir mathématiques égyptiennes). Les pyramides sont orientées par rapport à la course (Course : Ce mot a plusieurs sens, ayant tous un rapport avec le mouvement.) du Soleil (Le Soleil (Sol en latin, Helios ou Ήλιος en grec) est l'étoile...) (équinoxe) avec une précision de quelques minutes ( Forme première d'un document : Droit : une minute est l'original d'un acte. ...) d’arc. C’est à Alexandrie (Alexandrie (grec :?λεξ?νδρεια, Copte :...), justement, que viendront se former les scientifiques grecs, et Euclide (Euclide, en grec ancien Εὐκλείδης...) passera sa vie en Égypte, Thalès et Pythagore (Pythagore (en grec ancien Πυθαγόρας /...) y étaient venus, Platon (Platon (en grec ancien Πλάτων / Plátôn),...) aussi semble-t-il. Mais les Égyptiens ne développent les sciences que dans une perspective pratique (construction architecturale, administration), et ne s'engage pas dans un examen "scientifique" du monde. De surcroît, ce n’est qu’avec les Grecs qu'apparaîtront les démonstrations. Certains auteurs[3] remettent cependant en question l'idée d'une rupture nette (Le terme Nette est un nom vernaculaire attribué en français à plusieurs espèces...) entre science égyptienne et science grecque, et attribuent aux égyptiens une véritable pensée scientifique. Ces thèses sont encore assez peu reconnue par la communauté des historiens des sciences.
L’ingénierie égyptienne atteint une impressionnante efficacité : les Égyptiens ne mettent que trente ans à construire chacune des grandes pyramides. Le nombre d’ouvriers nécessaires, le volume (Le volume, en sciences physiques ou mathématiques, est une grandeur qui mesure l'extension...) de pierre à amener, le transport (Le transport est le fait de porter quelque chose, ou quelqu'un, d'un lieu à un autre, le plus...) depuis les carrières, l’infrastructure nécessaire à la réalisation (rampes), la quantité (La quantité est un terme générique de la métrologie (compte, montant) ; un scalaire,...) de nourriture à apporter aux ouvriers, tout est calculé. La précision de la technique de taille des pierres, aussi, est réellement impressionnante et on ne comprend toujours pas comment les 20 000 ouvriers de la pyramide (Une pyramide (du grec pyramis) à n côtés est un polyèdre formé en reliant...) de Khéphren (que nous connaissons désormais par les fouilles) sont parvenus à rendre parfaitement jointifs des blocs aussi énormes en les montant là où ils se trouvent. Les temples, les obélisques et les tombeaux sont tout aussi impressionnants. Les scribes calculaient vite et bien, les ouvriers travaillaient vite et bien. Contrairement à une croyance tenace, l’esclavage n’existait pas en Égypte[4] : ces ouvriers, détenteurs d’une haute technicité, sont particulièrement choyés[5] par les pharaons.
Du fait de la pratique de l’embaumement, les médecins égyptiens ont une connaissance approfondie de l’intérieur du corps humain (Le corps humain est la structure physique d'une personne.). Ils ont identifié et ont décrit un grand nombre de maladies dont ils ont trouvé ainsi les traces. Ils sont compétents en médecine cardiologique, gynécologique, des yeux, des voies intestinales et urinaires. Ils pratiquent avec succès des opérations. Ils sont les plus réputés de leur époque et on fait largement appel à eux, y compris depuis l'étranger. Comme pour les mathématiques, ils ont enseigné leur savoir oralement et au moyen d’un certain nombre de papyri (papyrus Ebers, papyrus Edwin Smith, papyrus Carlsberg). Ce n’est pas un hasard (Dans le langage ordinaire, le mot hasard est utilisé pour exprimer un manque efficient, sinon...) si les médecins grecs, comme leurs collègues mathématiciens ou astronomes, sont venus se former dans la maison de Vie de la célèbre bibliothèque d’Alexandrie.
L'astronomie égyptienne, outre la cartographie (La cartographie désigne la réalisation et l'étude des cartes géographiques. Le...) du ciel (Le ciel est l'atmosphère de la Terre telle qu'elle est vue depuis le sol de la planète.), maîtrise la description précise du mouvement du Soleil et le calcul exact des éphémérides. Le zodiaque (Le zodiaque est la zone du ciel autour de l'écliptique où, vus depuis la Terre, le...), dont nous avons hérité, n'est autre que le calendrier (Un calendrier est un système de repérage des dates en fonction du temps. Ces systèmes ont été...) des saisons égyptiennes[6]. Le calendrier pratique de 365 jours 1/4 est différent du calendrier administratif civil de 365 jours, le moment le plus important en est le lever héliaque de Sothis (Sirius), qui coïncide avec le début de la crue du Nil (le Verseau). Il s'agit bien d'astronomie, sans aucune arrière-pensée liée à l'astrologie (L‘astrologie est l'ensemble des systèmes de croyances organisés en vue d'obtenir des...), pratique qui sera introduite sur le tard par les Grecs.
La science égyptienne a nourri la science grecque à Alexandrie. Les Égyptiens sont, via les Grecs, une des source de la science moderne.
Les sciences grecques héritent du savoir babylonien et, directement à Alexandrie, des connaissances scientifiques égyptiennes. Elles s'organisent autour (Autour est le nom que la nomenclature aviaire en langue française (mise à jour) donne...) des centres d'échanges que sont les grandes villes des colonies grecques, qui entourent alors le bassin méditerranéen. Les sciences grecques entretiennent un lien étroit avec la spéculation philosophique : la logique (La logique (du grec logikê, dérivé de logos (λόγος),...) est née de la question de la cohérence du discours ; la physique de celle du principe de toutes choses.
Il n'y a d'ailleurs pas de frontière (Une frontière est une ligne imaginaire séparant deux territoires, en particulier deux...) nette entre la science et la philosophie. La plupart des savants sont à la fois scientifiques et philosophes, pour la simple raison que la science n'est pas encore formalisée. Tout comme la philosophie, elle utilise exclusivement la langue naturelle pour s'exprimer. Ce n'est que plusieurs siècles plus tard avec Galilée (Galilée ou Galileo Galilei (né à Pise le 15 février 1564 et mort à Arcetri près de Florence,...) que la science se formalisera, et commencera à se détacher de la philosophie. Cependant, on distingue deux grands mouvements de pensées, engendrés par deux écoles dont les influences s'entrecroisent :
Les deux courants portent en eux un attachement très fort à l'expérience. On parle de science " contemplative " pour désigner l'attitude antique des scientifiques grecs. L'astronomie en est l'exemple parfait.
Les Grecs sont considérés comme les fondateurs des mathématiques, car ils ont inventé ce qui en fait l'essence même : la démonstration (En mathématiques, une démonstration permet d'établir une proposition à partir...). Thalès est parfois considéré comme le premier philosophe qui eut l'idée de raisonner sur les êtres mathématiques en eux-mêmes, sans plus s'aider de figures empiriques. L'arrivée de la preuve mathématique est certainement liée à l'installation de la démocratie et à la nécessité de démontrer la véracité de son discours, mais c'est avec Euclide qu'elle apparaît comme une composante intrinsèque de la pensée mathématique. On notera aussi que les mathématiques grecques sont avant tout de la géométrie (La géométrie est la partie des mathématiques qui étudie les figures de l'espace...) et de l'arithmétique (L'arithmétique est une branche des mathématiques qui comprend la partie de la...). Sur les treize livres des Éléments d'Euclide, qui constituent une somme des connaissances mathématiques du IIIe siècle av. J.-C., neuf sont consacrés à la géométrie et quatre à l'arithmétique. Il est donc essentiel de comprendre que, pour les Grecs, le calcul ne fait pas partie des mathématiques. C'est l'affaire des comptables — les " logisticiens " suivant le mot grec — et les Grecs sont d'ailleurs de très piètres calculateurs. Le calcul sera avec l'algèbre l'une des grandes avancées des mathématiques arabes (Dans l'Histoire des mathématiques, on désigne par l'expression de mathématiques...).
On peut retenir parmi les savants Grecs les plus connus, dans l'ordre chronologique, Thalès, Pythagore, Hippocrate (Hippocrate le Grand ou Hippocrate de Cos (en grec :...), Aristote, Euclide et Archimède (Archimède de Syracuse (en grec ancien :...).
Si la science moderne est née dans l'Europe (L’Europe est une région terrestre qui peut être considérée comme un...) du XVIIe siècle, bon nombre d'inventions et découvertes scientifiques ont été faites en Chine et font aujourd'hui partie de notre quotidien.
C'est le cas par exemple de la circulation sanguine (La circulation sanguine est un type de système circulatoire en circuit fermé qui assure...), attribuée à William Harvey, de la Première loi de mouvement redécouverte par Isaac Newton (Isaac Newton (4 janvier 1643 G – 31 mars 1727 G, ou 25 décembre...), ou de l'imprimerie à caractères mobiles, réinventée par Johannes Gutenberg. Un des scientifiques les plus importants de la Chine était Shen Kuo (Shen Kuo (chinois : 沈括, pinyin : Shěn Kuò), Shen K’uo,...) (1031-1095), et il bien avant lui Zhang Heng (78-139).
Ainsi, les fruits de près de trente siècles de développements technologique et scientifique chinois, ont été transmis de l'Orient (L'orient correspond au point cardinal est, et s'oppose à l'occident (l'ouest).) à l'Occident (L'Occident, ou monde occidental, est une zone géographique qui désignait initialement...) par de nombreuses voies (comme de l'Inde vers le monde arabo-musulman pour venir vers l'Europe). Durant plusieurs années, ces découvertes ont été soient minimisées, soient amplifiées à l'excès. Mais depuis les années 1960, la barrière de la langue est franchie et permet ainsi à l'Occident de mieux connaître l'Histoire de la Chine et son évolution scientifique.
Tout comme en Chine, l'histoire des sciences hindoues est mal connue.
L'astronomie, comme pour les autres civilisations, a permis de définir les calendriers et de s'intéresser à l'astrologie. Mais ils n'allèrent guère plus loin. Ainsi, contrairement aux grecs et chinois, ils ne cartographièrent pas le ciel.
En ce qui concerne les mathématiques, ils furent dans un premier temps purement pratique. Ainsi, pour le commerce, il fut nécessaire d'établir des étalons de mesures identiques, comme ceux découvert à Mohenjo-daro. Il est ainsi probable que de telles unités de mesures furent également utilisées par d'autres villes. Ils développèrent une série de mots pour exprimer les très grands nombres, jusqu'à 10¹². Ils maîtrisèrent les nombres irrationnels et les racines carrés de 2 et 3 avec plusieurs décimales. Ils découvrirent également ce que l'on appelle le théorème de Pythagore (Le théorème de Pythagore est un théorème de géométrie euclidienne qui...). Mais ce qui reste le plus dans les esprits aujourd'hui est le zéro (Le chiffre zéro (de l’italien zero, dérivé de l’arabe sifr,...) représenté par un point (Graphie). La notation décimale que l'on appelle couramment chiffre arabe (Les chiffres arabes, qui furent d'abord utilisés en France puis dans toute l'Europe et enfin dans...) est également leur œuvre et fut adoptée plus tard dans le monde arabe par Al-Khwarizmi. Les principaux mathématiciens hindous furent Âryabhata qui notamment calcula les quatre premières décimales de Pi, et Brahmagupta qui travailla sur les séries de nombres et la définition (Une définition est un discours qui dit ce qu'est une chose ou ce que signifie un nom. D'où la...) du zéro.
En chimie (La chimie est une science de la nature divisée en plusieurs spécialités, à...) ils réalisèrent de remarquables travaux dans la fusion (En physique et en métallurgie, la fusion est le passage d'un corps de l'état solide vers l'état...) du fer (Le fer est un élément chimique, de symbole Fe et de numéro atomique 26. C'est le...). Ce qui leur permit notamment de fondre de grands objets comme le pilier (Un pilier est un organe architectural sur lequel se concentrent de façon ponctuelle les...) de fer de Delhi, qui mesurent plus de sept mètres de haut pour un poids (Le poids est la force de pesanteur, d'origine gravitationnelle et inertielle, exercée par la...) de plus de six tonnes. La particularité de ce pilier est qu'il ne présente aucune altération ou trace (TRACE est un télescope spatial de la NASA conçu pour étudier la connexion entre le...) de rouille. Il a fallut attendre 2002 et les travaux du professeur R. Balasubramanian pour en connaître l'origine[7].
En médecine, ils découvrirent que certaines maladies étaient dues à des changements dans l'environnement (changement de saisons, mauvaise hygiène (L'hygiène est un ensemble de mesures destinées à prévenir les infections et...), etc.), mais ils ne cherchèrent pas à classifier les maladies. Le traité fondamental de la médecine hindoue est l'Ayurveda (L'Ayurveda ou Ayurvéda ou encore « médecine ayurvédique » (en...). Ce dernier expliquait que les maladies sont dues à un déséquilibre et qu'ainsi pour guérir un malade il faut remplacer les éléments nuisibles par ceux qui sont harmonieux. Des explications sur diverses opérations chirurgicales sont également présentes.
Au Moyen Âge, les sciences grecques et indiennes sont préservées, notamment par la traduction en arabe de nombreux livres, présents dans la Bibliothèque d'Alexandrie. Ces sciences sont alors enrichies et diffusées par la civilisation arabo-musulmane qui vit alors un âge d'or (Al-Khwarizmi, Avicenne (Abū ‘Alī al-Husayn ibn ‘Abd Allāh ibn Sīnā (en...), Averroès).
On lui doit notamment de nombreux travaux en astronomie, en géographie (La géographie (du grec ancien γεωγραφία...), en optique (L'optique est la branche de la physique qui traite de la lumière, du rayonnement...), en médecine, mais aussi en mathématique (algèbre, analyse combinatoire (En mathématiques, la combinatoire, appelée aussi analyse combinatoire, étudie les...) et trigonométrie (La trigonométrie (du grec τρίγωνος /...) principalement).
Dans le haut Moyen Âge, les sciences se structurent autour des arts libéraux, dont la partie scientifique est constituée par le quadrivium, défini par Boèce (Boèce ou Anicius Manlius Torquatus Severinus Boetius ou Boëthius ou Boethius est un...) au VIe siècle. Bède le Vénérable le reprit (avec le comput), puis Alcuin, principal conseiller de Charlemagne, l'introduisit dans les écoles de l'empire carolingien.
Après les invasions viking, arabes, et hongroises, l'occident médiéval (latin) s’approprie ensuite l'héritage grec et arabe. Vers l'an mil, Gerbert d'Aurillac (qui deviendra le pape Sylvestre II) rapporte d’Espagne le système décimal avec son zéro et réintroduit le quadrivium dans les écoles d'occident.
Au XIIe siècle, de 1120 à 1190 environ, un travail systématique (En sciences de la vie et en histoire naturelle, la systématique est la science qui a pour...) de traduction des œuvres des scientifiques et philosophes grecs et arabes est effectué à Tolède et dans quatre villes en Italie (Rome, Pise, Venise, Palerme (Palerme (Palermu en sicilien, Palermo en italien) est une ville italienne, chef-lieu et plus grande...), voir par exemple Al Idrissi (Al Idrissi ou Al-Idrīsī ou encore Charif Al Idrissi, de son nom complet Abu Abdallah...) dans cette dernière ville), s'appuyant aussi sur les écrits philosophiques grecs (Platon, Aristote), eux aussi transmis par les arabo-musulmans (sauf Platon qui n'avait pas été perdu).
La diffusion (Dans le langage courant, le terme diffusion fait référence à une notion de...) progressive de ces connaissances au XIIe siècle dans tout l'occident aboutit à leur intégration par Albert le Grand (Albrecht von Bollstädt connu sous l'appellation saint Albert le Grand, était dominicain,...) dans les universités alors en création : Bologne (Bologne est une ville italienne d'environ 375 000 habitants, située dans le nord-est du...), Paris (Paris est une ville française, capitale de la France et le chef-lieu de la région...) (Sorbonne), Oxford, Salamanque, etc.), avec les disciplines du droit (voir Renaissance du XIIe siècle).
Au XIIIe siècle, la théologie de Thomas d'Aquin, à l'université de Paris (L’Université de Paris était l’une des plus importantes et des plus...), s’appuie sur les écrits d'Aristote qui vont longtemps faire autorité en matière (La matière est la substance qui compose tout corps ayant une réalité tangible. Ses...) de méthode scientifique (On appelle méthode scientifique l'ensemble des canons guidant ou devant guider le processus de...) et philosophique (on ne faisait pas vraiment la différence entre ces deux domaines). Paris acquiert un grand prestige pour son université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...) très réputée, et devient une sorte de capitale (Une capitale (du latin caput, capitis, tête) est une ville où siègent les pouvoirs,...) de l'occident.
On note à cette époque certaines critiques sur les livres de physique d'Aristote (de la part de Roger Bacon notamment), qui cependant ne portent en aucune manière sur la méthode philosophique.
La grand peste (La peste (du latin pestis, maladie contagieuse) est une maladie à multiples facettes qui est...) qui ravage l'occident (1347-1351, qui se répète ensuite par vagues successives) puis la guerre de Cent Ans en France interrompent cette Renaissance, qui néanmoins reprend assez vite en Italie et à Avignon. Le Moyen Âge tardif annonce déjà, aux XIVe et XVe siècles, la Renaissance, et apporte encore beaucoup de connaissances en géographie et cartographie, disciplines où l'occident avait accumulé un grand retard. Pierre d'Ailly, au tournant des XIVe et XVe siècles écrit l'Imago mundi (1410), qui servira à un certain Christophe Colomb, et Fra Mauro alimente en connaissances cartographiques les premiers navigateurs portugais au milieu du XVe siècle. Ils préparèrent les grandes découvertes par les navigateurs européens de la Renaissance.
La Renaissance en Europe (qui commença en Italie), fut une période qui se termina par une véritable révolution scientifique. Des théories tout à fait nouvelles sont apparues, remettant en cause la façon dont l'homme voyait le monde et sa place dans ce dernier.
En fait, ce que l'on appelle couramment la Renaissance commença beaucoup plus tôt en Italie et à Avignon, que dans le reste de l'Europe (ce mot commença seulement à se répandre), et surtout en France, qui resta longtemps affectée par les soubresauts de la guerre de Cent Ans. Dès le XIVe siècle (Trecento), on vit des foyers de Renaissance apparaître à Venise, Sienne (Sienne (Siena en italien) est une ville italienne, chef-lieu de la province du même nom, dans...), Florence (Florence (en italien Firenze) est une ville d'Italie, capitale de la région de Toscane et...), Rome et encore davantage au XVe siècle (Bruges et les cités flamandes, Rhénanie, Alsace, Bourgogne, Portugal, Castille, Bourges, etc.).
Les raisons de cette Renaissance sont multiples, comme :
Copernic vécut pendant la Renaissance, mais les possibilités de diffusion de l'information n'étaient pas encore telles que ses idées, pas toujours si mal acceptées au départ, pussent être diffusées largement. On ne peut pas parler de révolution copernicienne (La révolution copernicienne est la transformation des méthodes scientifiques et des...) au sens (SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) est un projet scientifique qui a pour but...) propre pour la Renaissance (elle fut un peu postérieure). Toutefois, il y eut bien un changement radical de vision du monde, qui portait davantage sur la prise de conscience par le plus grand nombre de la rotondité de la Terre (La Terre est la troisième planète du Système solaire par ordre de distance...) (on le savait depuis le XIIe siècle au moins dans les milieux cultivés), dès l'instant (L'instant désigne le plus petit élément constitutif du temps. L'instant n'est pas...) que les navigateurs eurent traversé l'Atlantique. En particulier, les voyages de Christophe Colomb eurent un retentissement considérable.
Les progrès scientifiques et techniques de la Renaissance, ainsi que le renouveau dans les autres domaines (art) furent l'une des causes de l'extraordinaire période d'explorations par les navigateurs européens, d'abord portugais, et italiens, puis espagnols et français, qualifiée de grandes découvertes, qui permit à l'Europe de s'assurer la suprématie mondiale.
Dans l'Antiquité et jusqu'au XVIIIe siècle, la science est indissociable de la philosophie (on nommait d'ailleurs la science, la philosophie naturelle) et étroitement contrôlée par les religions. Sous la pression (La pression est une notion physique fondamentale. On peut la voir comme une force rapportée...) du savoir qui s'accumule, elle vient sans cesse heurter les dogmes religieux. Le contrôle de la religion sur les sciences va progressivement diminuer avec l'apparition de l'astronomie et de la physique modernes, faisant des sciences un domaine autonome et indépendant.
La transition entre les sciences médiévales et la Renaissance est souvent confondue avec la révolution copernicienne. En réalité, la révolution copernicienne, au sens propre, correspond plutôt à la transition entre la Renaissance et le siècle (Un siècle est maintenant une période de cent années. Le mot vient du latin saeculum, i, qui...) des Lumières, car il fallut un certain laps de temps pour que la découverte de l'héliocentrisme (L'héliocentrisme est une théorie physique qui place le Soleil au centre de l'Univers, ou...) soit partagée et acceptée.
Du point de vue (La vue est le sens qui permet d'observer et d'analyser l'environnement par la réception et...) scientifique, c'est en effet l'astronomie qui déclenche le changement à cette époque. Après Copernic qui vécut avant la guerre de Trente Ans (l'année (Une année est une unité de temps exprimant la durée entre deux occurrences d'un évènement lié...) 1543 correspond à la parution de son principal traité), d'autres astronomes reprirent les observations astronomiques : Tycho Brahé, puis Kepler, qui effectua un travail considérable sur l'observation (L’observation est l’action de suivi attentif des phénomènes, sans volonté de les...) des planètes du système solaire (Le système solaire est un système planétaire composé d'une étoile, le...), et énonça les trois lois sur le mouvement des planètes (lois de Kepler).
Voir l'article : Révolution copernicienne
On parlait depuis quelques décennies de l'héliocentrisme, mais on cherchait à la concilier avec l'ancienne théorie (Le mot théorie vient du mot grec theorein, qui signifie « contempler, observer,...).
Cependant, il manquait encore à Kepler l'instrument, la lunette, qui, inventée en Hollande en 1608 à des fins de lunette d'approche simple, et perfectionnée par Galilée en 1609 pour des usages en astronomie, permit à ce dernier de réaliser des observations qui confirmaient une fois de plus que la théorie géocentrique était réfutable. L'apport de Galilée fut aussi très important en sciences (cinématique, observations astronomiques, etc.). Il était moins porté sur la scolastique, et considéra que, d'un point de vue épistémologique, il était nécessaire d'expliquer en quoi l'héliocentrisme expliquait mieux le monde que la théorie des anciens (dialogue sur les deux grands systèmes du monde, 1633). Il eut des cas de conscience au sujet de l'interprétation de la Bible (lettre à Christine de Lorraine). Son traité de 1633 lui valut le fameux procès avec les autorités religieuses (juin 1633), qui reçurent mal la théorie, jugée incompatible avec le texte de la Bible. Condamné à mort (La mort est l'état définitif d'un organisme biologique qui cesse de vivre (même si...), son ami Urbain VIII commua sa peine en assignation à résidence (Le nom de résidence est donné à un ensemble de voies souvent qui forment une boucle ayant la...).
René Descartes (René Descartes, né le 31 mars 1596 à La Haye en Touraine (localité...) fit d'abord une carrière de scientifique (travaux en analyse, géométrie, optique). Apprenant l'issue du procès de Galilée (novembre 1633), il renonça à publier un traité du monde et de la lumière (1634), et se lança dans la carrière philosophique que l'on connaît (discours de la méthode, 1637), cherchant à définir une méthode permettant d'acquérir une science juste et exacte, son principe de base étant le doute et le cogito. Critiquant la scolastique, il poussa par la suite le doute jusqu'à remettre en cause les fondements mêmes de la philosophie de son époque (méditations sur la philosophie première, 1641).
L'héliocentrisme fut confirmé par les modèles mathématiques de Newton (1687), et d'autres observations le firent finalement accepter par l'Église catholique (Benoît XIV) en 1714 et 1741, écrits de Galilée retirés de l'Index).
Blaise Pascal (Blaise Pascal, né le 19 juin 1623 à Clairmont (aujourd'hui Clermont-Ferrand),...) fit des découvertes en mathématiques (probabilités), et en mécanique des fluides (La mécanique des fluides est la branche de la physique qui étudie les écoulements de fluides...) (expériences sur l'atmosphère).
D'autres scientifiques marquèrent cette époque : Leibniz est considéré, avec Newton, comme l'inventeur du calcul infinitésimal (Le calcul infinitésimal (ou calcul différentiel et intégral) est une branche des mathématiques,...) et intégral, qui fonde la mécanique (Dans le langage courant, la mécanique est le domaine des machines, moteurs, véhicules, organes...) classique.
Francis Bacon est considéré, avec le physicien (Un physicien est un scientifique qui étudie le champ de la physique, c'est-à-dire la...) et chimiste (Un chimiste est un scientifique qui étudie la chimie, c'est-à-dire la science de la...) irlandais Robert Boyle, comme le fondateur (Le Fondateur (titre original : Founding Father) est une nouvelle de science-fiction d'Isaac...) de la méthode expérimentale (Une des bases de la démarche scientifique est l'expérimentation, c'est-à-dire le recueil de...). En outre, Robert Boyle est considéré comme le fondateur de la philosophie de la nature (voir la Wikipedia anglophone : en:Robert Boyle). Quoique empirique, la méthode expérimentale ( En art, il s'agit d'approches de création basées sur une remise en question des dogmes...) est extrêmement importante pour valider des théories, elle constitue l'un des fondements de la méthode scientifique moderne.
Au XVIIIe siècle, les sciences de la vie et de la terre connurent aussi un grand développement à la suite des voyages en Afrique (D’une superficie de 30 221 532 km2 en incluant les îles,...) et dans le Pacifique : on doit citer Georges Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788), Carl von Linné (Carl Linnæus, puis Carl von Linné après son anoblissement, né le...) (1707-1778), Jean-Baptiste Lamarck (1744-1829).
Au XIXe siècle, la science continue à se développer à un rythme soutenu :
La biologie connaît également de profonds bouleversements avec la naissance de la génétique (La génétique (du grec genno γεννώ = donner naissance) est...), suite aux travaux de Gregor Mendel (Johann Gregor Mendel (22 juillet 1822 - 6 janvier 1884), moine dans le...), le développement de la physiologie (La physiologie (du grec φύσις, phusis, la nature, et...), l'abandon du vitalisme suite à la synthèse de l'urée (L'urée ou carbamide (DCI) est un composé organique de formule chimique CO(NH2)2. C'est...) qui démontre que les composés organiques obéissent aux mêmes lois physico-chimique que les composés inorganiques. Et enfin, l'opposition entre science et religion apparaît une nouvelle fois avec la parution de L'Origine des espèces en 1859 de Charles Darwin.
Toujours en biologie, les travaux de Ernst Haeckel (Ernst Heinrich Philipp August Haeckel (Potsdam, le 16 février 1834 - Iéna, le...) voient la naissance de l'écologie, avec l'étude des liens entre les êtres vivants et leur environnement.
Sur un plan purement philosophique, Auguste Comte (qui n'exerça jamais en tant que scientifique), dans sa doctrine positiviste, formule la loi des trois états qui, selon lui, fait passer (Le genre Passer a été créé par le zoologiste français Mathurin Jacques...) l'humanité de l'âge théologique (connaissances religieuses), à l'âge métaphysique, puis à l'âge positif (connaissances scientifiques). Dans la deuxième partie de sa carrière philosophique, sa pensée se transforme en une sorte de religiosité.
L'enseignement a une part capitale dans le développement important que connaît la science, ainsi que les techniques, à partir de cette époque[8]. Les États qui ont démocratisé l'enseignement, lui ont fourni (Les Foúrnoi Korséon (Grec: Φούρνοι...) un contexte (Le contexte d'un évènement inclut les circonstances et conditions qui l'entourent; le...) et des moyens favorables à la recherche scientifique (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) ont été ainsi à l'avant garde durant plusieurs années. L'exemple de la France est assez emblématique, qui suite à la Révolution fait de la science un des piliers de l'enseignement et où une véritable politique de la science voit le jour (Le jour ou la journée est l'intervalle qui sépare le lever du coucher du Soleil ; c'est la...) avec le développement d'institutions existantes (Collège de France, Muséum (Salle d'exposition du Muséum Provincial (1908) à Toronto (Ontario, Canada) ...) national d'histoire naturelle (La démarche d'observation et de description systématique de la nature commence dès...), etc.) ou la création de nouvelles (École polytechnique, Conservatoire national des arts et métiers, etc.). Alors que l'enseignement était principalement donné par l'Église, le développement de l'enseignement pris en charge (La charge utile (payload en anglais ; la charge payante) représente ce qui est effectivement...) par l'État servait également à laïciser le pays et accentue de ce fait encore plus la séparation de l'Église et de la science. Cette séparation de l'Église et de l'enseignement sera également présente dans d'autres pays comme au Royaume-Uni, mais quelques décennies plus tard.
C'est au XIXe siècle que la science se professionnalise véritablement[9]. Les institutions (universités, académies ou encore musées), bien qu'existant auparavant, deviennent les seuls centres scientifiques et marginalisent les apports des amateurs. Les cabinets de curiosités disparaissent au profit des musées et les échanges qui étaient courants entre savants, amateurs et simples curieux deviennent de plus en plus rares.
Pourtant, il reste bien certains domaines où les travaux des amateurs sont importants pour la science. C'est le cas de plusieurs sciences naturelles, comme la botanique, l'ornithologie (L'ornithologie (du grec ancien ορνις [ornis],...) ou l'entomologie, avec la publication d'articles dans des revues de références dans ces domaines. L'astronomie est également un domaine où les amateurs ont un certain rôle et ont ainsi découvert des comètes comme Hale-Bopp ou encore Hyakutake.
Tout comme le XIXe siècle, le XXe siècle connaît une accélération (L'accélération désigne couramment une augmentation de la vitesse ; en physique,...) importante des découvertes scientifiques. On peut citer plusieurs raisons à cela :
De part le manque de recul, il est difficile de voir la science au XXe siècle de manière historique. Il est donc délicat de déterminer les découvertes charnières, mais on peut tout de même noter plusieurs théories et découvertes d'importances :
Plus les sciences avancent dans la compréhension du monde qui nous entoure, plus elles ont tendance à se " nourrir " les unes des autres. C'est ainsi que, par exemple, la biologie fait appel à la chimie et à la physique, tandis que cette dernière utilise l'astronomie pour confirmer ou infirmer ses théories, entraînant au passage une meilleure compréhension de l'Univers. Et les mathématiques, un corps scientifique plus ou moins à part, deviennent la " langue " commune de bien des branches de la science contemporaine.
La somme des connaissances devient telle qu'il est impossible pour un scientifique de connaître parfaitement plusieurs branches de la science. C'est ainsi qu'ils se spécialisent de plus en plus et pour contrebalancer cela, le travail en équipe devient la norme (Une norme, du latin norma (« équerre, règle ») désigne un...). Cette complexification rend la science de plus en plus abstraite pour ceux qui ne participent pas aux découvertes scientifiques. Comme le souligne René Taton[10], ces derniers ne la vivent qu'à travers le progrès technique, occasionnant ainsi un désintéressement vis à vis de certaines branches de la science qui ne fournissent pas d'application concrète (La concrète est une pâte plus ou moins dure obtenue après extraction d’une...) à court terme.
Le XXe siècle a connu plusieurs philosophes et scientifiques qui ont voulu définir avec précision ce qu'est la science et comment elle évolue. C'est ainsi qu'est née l'épistémologie.
On peut citer deux philosophes des sciences, qui ont marqué de leur empreinte ce domaine :