Marche - Définition

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Marcher, tacuinum sanitatis casanatensis (XIVe siècle)
Marcher, tacuinum sanitatis casanatensis (XIVe siècle)

La marche (le quasi-pléonasme marche à pied est également souvent utilisé) est le mode de locomotion naturel de l'être humain. Il consiste en un déplacement en appui alternatif sur les jambes, en position debout et en ayant toujours au moins un point d'appui en contact avec le sol, sinon il s'agit de course.

La marche à pied est un des principaux moyens de transport dans le monde, et fait partie des modes dits doux, avec la bicyclette, la trottinette ou le roller, par opposition aux modes de transport motorisés.

Elle peut également être pratiquée en tant que sport ou loisir.

La marche à pied comme mode de locomotion

On l'oppose ici aux modes de locomotion comme la reptation, la nage et la course.

Psychomotricité

La station debout et le fait que le déplacement de la masse corporelle se fait alors qu'elle n'est supportée que par un seul membre impliquent l'exploitation du sens de l'équilibre. La marche se définit par le fait qu'il y a toujours au moins un appui au sol, par opposition à la course à pied, dans laquelle il peut ne pas y avoir d'appui au sol à un moment donné.

L'ensemble du système musculaire et osseux est mis à contribution (sans excès) lors de la marche, ce qui en fait un sport de maintien en forme apprécié et souvent recommandé (voir ci-dessous).

Acquisition par l'enfant

Après une période pendant laquelle l'enfant explore son univers en rampant, il va progressivement se redresser sur ses jambes, puis tenter quelques pas. Cette étape se déroule généralement entre le 12e et le 20e mois.

Comparaison aux autres modes de locomotion

La marche à pied est le mode de locomotion non assisté le plus économe en énergie et le moins stressant pour l'organisme. Elle permet de se déplacer à une vitesse pouvant atteindre 5 km/h.

Description du mécanisme

La marche est générée par le basculement en avant du corps en position debout, ce qui provoque un mouvement de chute, rattrapé par la projection d'une jambe vers l'avant. Plus en détail, la marche repose sur un mécanisme à double balancier composé des jambes et des bras. Le bassin est en effet soumis naturellement à une rotation lorsqu'une jambe est projetée en avant car ce mouvement se fait en appui sur la jambe opposée. C'est pour contrecarrer cette rotation que les bras effectuent un mouvement inverse à celui des jambes. Ainsi, le bassin conserve le même axe, ce qui permet de marcher droit. Puis, pour rattraper le mouvement de chute tant que dure la marche, la jambe arrière est à son tour projetée en avant en utilisant son énergie potentielle, ce qui permet d'économiser l'effort, pendant que les bras effectuent le mouvement inverse, également en utilisant leur énergie potentielle. La marche est arrêtée par un redressement du corps.

La marche à pied comme mode de déplacement

Elle peut s'opposer à différentes catégories de modes de déplacements :

  • elle est non mécanisée et non motorisée ;
  • elle est individuelle.

Part modale selon les pays

Dans tout déplacement d'un individu apte, la marche constitue la première et la dernière étape du déplacement : pour aller jusqu'à un véhicule et en revenir si le déplacement en comprend un.

On considère en moyenne que dans les pays industrialisés, la distance moyenne d'une marche dans le cadre d'un déplacement avec un objectif est de quelques centaines de mètres (rarement plus de 500). Au-delà, d'autres modes de déplacement deviennent plus intéressants et prennent le pas (vélo, transports en commun, automobile...).

Les déplacements entièrement faits à pied varient donc grandement selon la longueur moyenne des déplacements des individus dans leur cité, et selon la disponibilité de modes de transport alternatifs, motorisés ou non.

La marche à pied comme composante d'un trajet multimodal (par exemple, marche + transports en commun) dépend fortement de l'organisation et de la disponibilité des transports en commun, dans la mesure où ces derniers n'assurent pas un déplacement porte à porte.

Bénéfices individuels et collectifs

L'exercice qu'elle procure favorise la santé par la diminution du risque de maladie cardio-vasculaire. Non polluante, elle ne contribue pas à l'augmentation des gaz à effet de serre.

Ne nécessitant pas de véhicule, ce mode n'implique pas le développement d'infrastructures particulières ni la réservation d'espaces dédiés au stockage (comme les parkings).

La souplesse de la marche en tant que mode de locomotion par rapport à la nature du terrain permet de franchir des passages inabordables par des moyens mécanisés (montée d'escaliers, sentiers de montagne...).

Risques

Le risque d'accident corporel est relativement peu élevé : en milieu urbain, sa fréquence est comparable à celle du vélo et légèrement supérieur à celle de la voiture.

L'exposition aux polluants présents dans l'air est légèrement plus grande que dans les véhicules, ce qui augmente les risques de maladies pulmonaires associées.

La marche à pied comme sport

Marcheur en compétition
Marcheur en compétition "amateurs"

Selon l'article 230 de l'International Association of Athletics Federations (IAAF)

" La Marche Athlétique est une progression de pas exécutés de telle manière que le marcheur maintienne un contact avec le sol sans qu'il ne survienne aucune perte de contact visible (pour l'œil humain). La jambe avant doit être tendue (c'est-à-dire que le genou ne doit pas être plié) à partir du moment du premier contact avec le sol jusqu'à ce qu'elle se trouve en position verticale. Il existe plusieurs distances, (20 et 50km pour les hommes, 20km pour les femmes. " [1]

Ce sport consiste à marcher le plus vite possible et le plus loin possible, la seule contrainte étant d'avoir toujours un appui au sol. Les études menées par les sportifs et leurs entraîneurs ont produit une forme de marche assez différente visuellement de la pratique habituelle de la marche de tous les jours, optimisant la longueur du pas et sa dynamique.

La distance olympique est de 50 km pour les hommes (le record olympique est détenu par Thierry Toutain, 3 h 40'58" en 1996 à Héricourt) et de 20 km pour les femmes. Un des grands champions de la discipline est Vladimir Golubnichy (vainqueur en 1960 et 1968, second en 1972 et troisième en 1964).

Chaque année a lieu la course Paris-Colmar (sur une distance de près de quatre cent cinquante kilomètres).

L'histoire de la marche à pied

Les origines

La marche à pied, distincte de la marche à quatre pattes, est le mode de déplacement des bipèdes. Elle fut utilisée de façon plus ou moins adroite dès l'apparition des premiers hominiens, il y a environ 2 millions d'années. Ce mode de déplacement permit une libération des membres avant, progressivement libérés pour la manipulation d'outils, simultanément à la marche. Dès lors, la marche à pied n'est plus un simple moyen de déplacement, elle devient le moyen par lequel l'homme projette son action. Elle accompagne ainsi l'évolution de l'espèce humaine en créant les conditions d'un développement de ses facultés intellectuelles.

Toutefois, l'homme n'est pas le premier animal à avoir inventé la marche à pied. Elle était déjà apparue chez certains dinosaures il y a 180 millions d'années, notamment chez le tyrannosaure. La plupart des oiseaux ont conservé cette faculté qui se retrouve plus rarement chez les mammifères et les reptiles.

Du paléolithique à l'ère industrielle

La marche à pied est longtemps restée le seul moyen de déplacement de l'homme avec la course. C'est donc à pied que l'homme a conquis les continents africain et eurasiatique où l'on trouve des traces de son passage à l'époque paléolithique et surtout néolithique, c'est-à-dire bien avant l'apprivoisement du cheval. Même après l'invention de la roue, les légions romaines se déplacent à pied, et la marche est encore largement utilisée pour les déplacements d'usage au Moyen Âge alors que la possession d'une monture est un attribut de richesse. À l'apogée de l'empire inca, les messages pouvaient être transmis en quelques jours à travers tout le territoire grâce au réseau de routes et de relais longeant la Cordilière. À la fin du XVIIIe siècle, le découpage du territoire français en communes se fait sur la base de la distance parcourue à pied en une journée.

L'invention de l'automobile

Il faudra attendre la popularisation de l'automobile au XXe siècle pour modifier le rapport de l'homme avec la marche à pied. Cette invention fait alors naître le fantasme d'abolition de la contrainte d'espace et de temps, que l'on retrouve dans la recherche permanente de la vitesse. Sur le plan fonctionnel, la marche est ainsi mise en concurrence avec une automobile accessible à tous, mais aussi avec le vélo et les transports en commun. Toutefois, il demeure malgré tout de nombreux adeptes de la marche à pied, de la promenade, de la flânerie, ainsi des amateurs de nature, cueilleurs de champignons, golfeurs et autres randonneurs.

Histoire militaire

Depuis des temps immémoriaux, les soldats se sont déplacés en groupes homogènes, entre autres pour défiler, et la marche est le mode de déplacement par excellence des fantassins. Ces déplacements obéissent à des règles strictes (manoeuvres à pied, MAP) dont les éléments principaux sont:

  • le style de pas (pas glissé en Grande-Bretagne, pas de l'oie de l'armée allemande sous le IIIe Reich etc.)
  • le rythme qui peut être dicté par un sergent-instructeur ("gauche-gauche...") ou par de la musique (chant entonné par les soldats eux-mêmes ou musique d'accompagnement - voir marche militaire (musique))
  • le maintien des espacements dans les virages (piétinement sur-place des soldats à l'intérieur du virage pour que le rang jusqu'à ceux situés à l'extérieur reste droit et balaie le secteur comme un rayon)
  • etc.
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