Le skateboard, également appelé skate ou —terme vieilli— planche à roulettes (d'après le Petit robert), est une planche de bois sous laquelle sont fixés deux essieux (dits aussi trucks ou axes) tenant quatre roues (La roue est un organe ou pièce mécanique de forme circulaire tournant autour d'un axe passant par...). Elle peut servir à se déplacer, mais surtout à réaliser des figures (tricks) de toutes sortes, en environnement (L'environnement est tout ce qui nous entoure. C'est l'ensemble des éléments naturels et...) urbain ou dans des parcs spécialisés, les skateparks. On appelle également " planche à roulettes " ou plus couramment skateboard la discipline concernée. On appelle skater tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) adepte de cette discipline.
La planche à roulettes (Le skateboard, également appelé skate ou —terme vieilli— planche à roulettes...) a été inventée en été 1961 par deux surfeurs californiens (Mickey Muñoz et Phil Edwards) qui étaient lassés des jours sans vagues. Pour combler leur ennui, ils décidèrent de créer la " planche à roulettes ", qui leur permettrait de pratiquer leur discipline sur la terre (La Terre est la troisième planète du Système solaire par ordre de distance...) ferme, sans que cela ne nécessite de conditions météorologiques particulières. Ainsi était née la planche à roulettes.
Après une perte de vitesse (On distingue :), due au peu d'innovations pendant les années 1970, la planche à roulettes revient à la mode dans les années 1980, avec le freestyle. Cette " sous-discipline " -la planche à roulettes étant une discipline en tant que telle- voit son apogée (Un apogée (du grec apogeios : loin de la terre ; apo : loin + gê :...) dans les années 1975-1985, mais caractérise également la plupart des figures actuelles. À ce moment, beaucoup d'adeptes redescendent dans la rue (La rue est un espace de circulation dans la ville qui dessert les logements et les lieux...), essayant et créant de nouvelles figures, comme le boneless, le no-comply, les footplants, etc. Ces figures sont aujourd'hui catégorisées comme faisant partie de la vieille école même si elles sont toujours courantes. C'est également à cette époque qu'apparaît la pratique en rampe.
La planche à roulettes connait ensuite une seconde ( Seconde est le féminin de l'adjectif second, qui vient immédiatement après le premier ou qui...) période creuse. Une diminution significative de la médiatisation et un manque de nouvelles recrues en sont sans doute les causes. Toutefois, certains pionniers —comme Steve Caballero, Rodney Mullen ou encore Natas Kaupas— continuèrent pourtant à pratiquer et inventer de nouvelles figures.
Vers 1988, le skateboard revient une nouvelle fois à la mode. La discipline s'étant un peu essoufflée, l'innovation, facteur très important, est plus que jamais à l'ordre du jour (Le jour ou la journée est l'intervalle qui sépare le lever du coucher du Soleil ; c'est la...). Des stars tels que Natas Kaupas ou Mark Gonzales voient très loin : les mains courantes, les rails, etc. Ils poussent leurs boards dans une nouvelle direction, plus folle. La pratique reste essentiellement urbaine, mais cette fois les skateurs utilisent au maximum la configuration de la ville (Une ville est une unité urbaine (un « établissement humain » pour...). Si cette époque fait l'apanage de l'utilisation des rails (voir plus bas), la nouvelle génération de la fin des années 1980 montre également son niveau sur des gaps : des sauts d'espaces, de marches, etc.
Parallèlement, la pratique sur des rampes a de plus en plus de succès, devenant très vite à la mode.
Apparaissent Mike Carroll, Colin McKay, Salman Agah, des skateurs aujourd'hui moins médiatisés mais toujours en activité (Le terme d'activité peut désigner une profession.).
Entre 1992 et 1995, le skate met l'accent sur la technique, abandonnant quelque peu le côté esthétique. Cette époque verra l'émergence de centaines de nouveaux tricks : des flips (voir tricks), se créent et s'améliorent, on invente le switch (le fait de pratiquer avec la jambe opposée à celle d'appel, à l'envers en quelque sorte).
L'apparence du skateboard a elle aussi évolué. Celui-ci présente dorénavant des roues minuscules et des planches dites " allumettes ". D'un autre côté, peut-être dans une recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) implicite d'unité, les skateurs commencent à adopter un style propre, plus ou moins inspiré de la mode des surfeurs. Cette époque est appelée big pants, small wheels (" grands pantalons, petites roues ").
Après ces quelques années passées à parfaire leurs tricks, les skateurs —imitant des stars comme Pépé Martinez— reviennent à leurs premiers amours, s'emparant plus que jamais de la rue. Une nouvelle fois, les " gros " gaps et les rails sont mis à l'honneur, couplés cette fois-ci à la toute nouvelle technique.
Si la rampe, très à la mode dans les années 1980, semble se marginaliser au début des années 1990, celle-ci se voit finalement dessiner un ciel (Le ciel est l'atmosphère de la Terre telle qu'elle est vue depuis le sol de la planète.) radieux. C'est l'époque, de Danny Way (considéré par certains comme le " plus grand ramprider de l'Histoire " ou encore le " maître de la vert (Le vert est une couleur complémentaire correspondant à la lumière qui a une longueur d'onde...)' "), mais aussi de Rune Glifberg, Bucky Lasek, Tony Hawk, John Cardiel, Tony Trujillo, des célébrités ayant donné le goût (Pour la faculté de juger les belles choses, voir Goût (esthétique)) de la " courbe " à des centaines de skateurs.
L'année (Une année est une unité de temps exprimant la durée entre deux occurrences d'un évènement lié...) 1998 verra le début du festival Jamie Thomas —du nom de son créateur, un skateur qui créa également la marque Zero Skateboards- toujours en vogue aujourd'hui.
A partir de cette époque, et toujours aujourd'hui, plusieurs styles différents se sont dégagés : skateurs techniques, fonceurs, etc. Aujourd'hui, la question qui se pose est de savoir ce qui compte le plus dans la discipline : le style ou la performance ? Cette question est encore moins évidente qu'il n'y paraît. En effet, si certains considèrent la pratique technique comme peu esthétique, d'autres au contraire ne peuvent concevoir technique et style séparément. Heureusement, aujourd'hui, cette question est plus source de diversification que de discorde.
Pour le moment, le skate, récupéré par la publicité (Bien que le terme (Werbung en allemand, Publicity et Advertising en anglais) désignât d'abord le...) et la mode pour son image " rebelle ", se voit surexposé. Mais il est difficile de prévoir l'avenir. Le skateboard retombera-t-il dans l'oubli ou, au contraire, prendra-t-il tellement d'importance qu'il en deviendra un jour (Le jour ou la journée est l'intervalle qui sépare le lever du coucher du Soleil ; c'est la...) un sport comme un autre ? Est-il envisageable qu'on aille un jour au skatepark comme au stade (Un stade (du grec ancien στ?διον stadion, du verbe...), pour s'entraîner ?
En tout cas, rien ne nous empêche de le croire. En effet, le skate sera présent pour la première fois aux Jeux Olympiques en 2008, en catégorie " Rampe " (uniquement).
Le skateboard est-il un sport ou un art ? La question se pose dès que l'on désire aborder le style et la philosophie de la discipline. Un sport est une discipline mettant l'accent sur la performance, tandis qu'un art vise à atteindre un idéal (En mathématiques, un idéal est une structure algébrique définie dans un anneau....) esthétique, par une technique, un style propre. En tant qu'art, le skateboard se rapprocherait de la danse, en ce que la recherche de beauté se fasse à travers le mouvement.
Les systèmes d'évaluation des skateurs lors des compétitions montre l'ambivalence de la discipline. Ainsi, à l'issue de son run (passage, prestation), le skateboarder sera jugé non seulement sur la technique et la performance, mais aussi sur la créativité et le style (l'esthétisme). Limité en temps (Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le...), un run peut être comparé à un programme de patinage artistique, avec toutefois des règles moins strictes et l'absence de dichotomie entre programme libre et programme imposé.
Si la plupart des adeptes de skate ne considèrent pas leur discipline comme un sport à part entière — d'où les nombreuses critiques vis-à-vis de Tony Hawk, qui semble ne rechercher que la hauteur (La hauteur a plusieurs significations suivant le domaine abordé.) et la difficulté — il semblerait que l'évolution actuelle tende à modifier cette idée, tendance que les JO de 2008 accentueront peut-être. Deux voies parallèles se dessinent donc. Si le skateboard ne saurait devenir un sport à 100% — tous les aspects de la discipline n'étant pas quantifiable en terme de performance — la pratique de la discipline comme objet (De manière générale, le mot objet (du latin objectum, 1361) désigne une entité définie dans...) esthétique visuel (en photographie notamment) se répand.
La récupération par les médias (On nomme média un moyen impersonnel de diffusion d'informations (comme la presse, la radio, la...) de l'image de la planche à roulettes et la profusion des marques de skate (Black label,Blind, DC, DVS, Element, éS, etnies, Flip, Girl, Globe, Independent, Matix, Osiris, Spitfire, Venture, Volcom, WESC, World Industries, Zero, et tant d'autres) a également fait du " style skateur " une mode à part entière. En effet, les habitudes stylistiques des adeptes, issues des cultures populaire californienne et urbaine américaine, se voient reproduites par une multitude de jeunes, la plupart n'étant même pas intéressé par la pratique du skate. Cette nouvelle génération est vue (La vue est le sens qui permet d'observer et d'analyser l'environnement par la réception et...) d'un drôle d'oeil par certains " véritables " skateurs, qui les qualifient alors de " frimeurs " (" poseurs " ou " pseudos "). Ce style s'étant développé en mode, l'attirail vestimentaire des skateurs coûte cher, ce qui mène quelquefois à des situations où seuls les " poseurs " portent réellement des habits de skate, tandis que les pratiquants n'en voient pas forcément l'intérêt. Mais il ne faut pas voir là-derrière une imitation désœuvrée ou une reproduction ridicule. La récupération de cette mode est une façon de montrer son adhésion (En physique, l'adhésion est l'ensemble des phénomènes physico-chimiques qui se...) à une philosophie, plus encore qu'à une discipline en soi. L'esprit du skateboard a donc beaucoup inspiré la nouvelle génération, devenant un phénomène de société, et une référence parmi les jeunes.
Concrètement, et depuis une dizaine d'années, le style skateur est caractérisé par des vêtements amples. La préférence est ainsi donnée (Dans les technologies de l'information, une donnée est une description élémentaire,...) aux t-shirts longs et aux pantalons " baggy " (descendant sous les fesses et laissant apparaitre le caleçon). Les chaussures de skate, quant à elle, sont très particulières. Conceptualisée pour tenir au mieux sur un skateboard et s'abîmer le moins possible, elle sont grosses et présentent des lacets épais. Toutefois, les marques de chaussures de skate font aujourd'hui des modèles plus discrets ou plus classiques, symptomatiques de l'adoption du style skateur par des gens ne pratiquant pas. Toutefois les pantalons serres style " Punk " reviennent à la mode ainsi que les blousons en cuir. Le skateur Corey Duffel en donne l'exemple.
D'un point (Graphie) de vue musical, il n'est pas possible de stéréotyper l'univers (L'Univers est l'ensemble de tout ce qui existe et les lois qui le régissent.) du skateboard. Si certains prétendront que les skateurs apprécient surtout les musiques de la " street culture " américaine (hip-hop, rap), d'autres ne pourront que s'insurger devant cette affirmation. La culture (La Culture est une civilisation pan-galactique inventée par Iain M. Banks au travers de ses...) musicale qui se trouve derrière le skateboard est le résultat d'une longue évolution, et est ainsi très diversifiée.
Issu du surf, discipline à la culture (La définition que donne l'UNESCO de la culture est la suivante [1] :) profondément Rock'n'Roll, le skateboard s'est ensuite développé dans la rue, sur des rythmes de hip-hop ou de rap. Il n'y a donc pas de généralité absolue (L'absolue est un extrait obtenu à partir d’une concrète ou d’un...) à faire. Le hip-hop est récupéré pour son appartenance à la street culture américaine, tandis que le rock rappelle l'euphorie (L'euphorie (du grec euphoria) est un terme médical désignant une impression...) des débuts. Toutefois, en Europe (L’Europe est une région terrestre qui peut être considérée comme un...) particulièrement, le rock et ses dérivés — punk, metal — semblent supplanter le hip-hop dans le monde (Le mot monde peut désigner :) du skateboard, ce genre de musique étant associé au " style skateur " (voir point précédent).
La musique (dans les vidéos) a souvent une influence sur les jeunes skaters, qui parfois découvrent et s'ouvrent vers un nouveau genre musical. La musique de chaque part (section de vidéo), étroitement liée à l'image du skater et de la marque, influencent certains jeunes qui se mettent à s'habiller comme le skater qu'il aime bien et à écouter la même musique.
Les vidéos qui ont marqué, à chaque génération, l'histoire du skateboard, témoignent du lien entre skateboard et images. Même si l'innovation dans les figures et leurs enchaînements est devenue la mesure de référence d'une bonne vidéo (La vidéo regroupe l'ensemble des techniques, technologie, permettant l'enregistrement ainsi que la...), l'aspect esthétique de cet enchaînement, l'impression générale rendue, et le style demeurent indispensables pour que celle-ci entre dans l'histoire. Elle est, en général, associée à une bande-son qui " colle " aux séquences de chaque skateboarder.
On note la sortie du film Les Seigneurs de Dogtown, de Catherine Hardwicke, qui retrace l'évolution du skateboard à partir des années 1970 et des trois fondateurs de la discipline : Jay Adams, Stacy Peralta (qui est d'ailleurs scénariste du film, et dont le rôle est joué par le jeune John Robinson, acteur (Un acteur est un artiste qui incarne un personnage dans un film, dans une pièce de théâtre, à...) principal de Elephant de Gus Van Sant) et Tony Alva.
De par son origine américaine, le vocabulaire lié à la discipline est truffé de néologismes directement inspirés de l'anglais. Même au niveau de son nom, le skateboard revendique ses origines anglophones. En effet, ce terme est aujourd'hui largement plus utilisée que l'appellation originale et officielle : planche à roulettes.
Il en est de même en ce qui concerne les noms des tricks (astuce, en anglais) : du varial kickflip au boardslide, toutes les figures sont nommées à l'anglaise. Il n'est même pas rare d'entendre un skateur qualifier une simple rotation de 360° de " three-sixty " (trois (cent) soixante, en anglais).
Certains éléments ont aussi une appellation double. Ainsi, dans un skatepark, on hésitera pas à parler de rampes (français), mais on précisera de quel type il s'agit en parlant de half-pipe (anglais) et de quarter-pipe (anglais). Dans d'autres cas, l'appellation anglaise côtoie l'appellation française sans préférence pour l'une ou l'autre forme (ex: truck (anglais) et axe (français)).
On remarque également que certains mots ont changé de sens (SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) est un projet scientifique qui a pour but...) en passant de l'anglais au français. Ainsi, pour nommer les différents modules qui parsèment les skateparks, certains skateurs utilisent le terme générique deck (voir ci-dessous). Or, en anglais, celui-ci désigne tout simplement la planche (la partie en bois du skateboard).
Le skateboard est généralement considéré comme un sport extrême, même s'il peut être pratiqué à des niveaux bien différents. En tant que discipline, il reste proche de ses voisins de " glisse " tels que le BMX, le X-board, le surf et ses variantes : windsurf, kitesurf, etc. Ou même le snowboard.
Un skateboard se compose de plusieurs pièces distinctes, généralement choisies séparément et ensuite assemblées.
Citons :
Il y a, à l'heure (L’heure est une unité de mesure du temps. Le mot désigne aussi la grandeur...) actuelle, un nombre (La notion de nombre en linguistique est traitée à l’article « Nombre...) impressionnant de figures, ou tricks. Le plus simple –mais certainement pas le plus facile- est le ollie (le saut). C'est le premier trick qu'un débutant doit apprendre s'il veut pouvoir évoluer. Avant son invention, les premiers skateurs s'élevaient dans les airs en faisant un boneless, consistant à élever la planche en l'attrappant avec une main (La main est l’organe préhensile effecteur situé à...) et en tapant du pied sur le sol. À présent, le ollie permet de sauter sans qu'il soit question de toucher (Le toucher, aussi appelé tact ou taction, est l'un des cinq sens de l'homme ou de l'animal,...) la planche avec les mains ni de mettre le pied au sol.
Les autres figures sont divisés en différentes catégories, selon certains critères. Pour une explication plus détaillée, vous pouvez consulter l'article sur les tricks.
L'esprit de la discipline veut que l'on puisse pratiquer le skateboard sur n'importe quel mobilier urbain (Le mobilier urbain est, selon une expression contemporaine, une notion englobant tous les objets...). Toutefois, l'apparition des skateparks a fait l'apanage d'un nouvel éventail de modules - ou decks, inspirés du mobilier urbain traditionnel mais transformés pour servir spécifiquement à la pratique du skateboard et d'autres sports extrêmes s'y prêtant. Ces différents modules se distinguent par leur forme, leur taille, leur matière, ou encore par les tricks qu'ils permettent d'effectuer.