L'influence de l'argument santé sur la consommation

Publié par Adrien le 11/05/2012 à 00:00
Source: Jean Hamann - Université Laval
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Les sujets à qui l'on présente des biscuits à l'avoine et aux raisins comme une nouvelle collation santé en consomment spontanément 35 % de plus que ceux à qui l'on dit qu'il s'agit de biscuits gourmets faits avec du beurre et de la cassonade, a démontré l'équipe de Véronique Provencher.
L'information sur la saine alimentation abonde, mais les bons comportements alimentaires ne suivent pas. Comment faire le lien ?

Si la diffusion d'information sur la saine alimentation n'est pas accompagnée de stratégies visant à faire évoluer les comportements, il y a de fortes chances pour que les problèmes alimentaires actuels subsistent. Voilà, en gros, le message livré le 4 mai par la professeure Véronique Provencher, du Département des sciences des aliments et de nutrition de l'Université Laval, lors de la journée de formation sur la promotion d'un mode de vie sain, organisé par l'Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF).

Invitée à se prononcer sur les effets pervers de l'éducation à la bonne alimentation, la chercheuse rattachée à l'INAF a d'abord rappelé que l'information sur la nutrition abonde. Les gouvernements, les fabricants de produits alimentaires, les professionnels de la santé et les médias diffusent ad nauseam de l'information sur les aliments. Par contre, cette information tarde à s'incarner dans de saines habitudes nutritionnelles, constate-t-elle.

"L'une des raisons est que nous ne sommes pas tous égaux devant l'information nutritionnelle, explique la chercheuse. On estime que 60 % des Canadiens d'âge adulte n'atteignent pas un niveau de littératie leur permettant de prendre adéquatement soin de leur santé. Les personnes âgées, les immigrants et les gens qui ne possèdent pas de diplôme d'études secondaires ont un niveau de littératie inférieur à celui de la moyenne canadienne, de sorte qu'ils pourraient avoir de la difficulté à comprendre des informations sur l'alimentation comme celles trouvées sur l'étiquette des produits."

Par ailleurs, l'information reçue est parfois mal interprétée, comme le démontrent les travaux sur les aliments santé qu'elle a menés avec son équipe. "Quand un aliment est perçu comme étant bon pour la santé, une surconsommation peut s'ensuivre. L'appellation "aliments santé" peut être trompeuse, créer un faux sentiment de sécurité et influencer la norme."

La chercheuse estime que la transmission d'informations, seule, ne viendra pas à bout des problèmes actuels. Il faut y adjoindre des stratégies d'éducation en nutrition pour faciliter les apprentissages et l'adoption volontaire de comportements alimentaires sains. "Par exemple, il pourrait s'agir de cours de cuisine ou d'activités visant à mieux reconnaître les signaux de faim et de satiété ou à faire prendre conscience de nos comportements alimentaires, propose-t-elle. L'important est de développer la capacité de penser à l'alimentation de façon plus globale et plus critique. Il faut éviter de diaboliser les aliments perçus comme étant moins santé ou, à l'inverse, d'encenser une seule composante d'un aliment (par exemple les oméga-3 du saumon) sous prétexte que c'est bon pour la santé."
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