L'effet du jus de tomate sur l'alcoolémie

A l'occasion d'un séminaire organisé par la Japan Society of Nutrition and Food Science, les équipes de recherche des entreprises agroalimentaires Asahi Group Holdings et Kagome ont présenté les résultats d'une étude conjointe mettant en lumière l'effet catalyseur du jus de tomate sur le métabolisme de l'alcool.

L'alcool consommé est absorbé au niveau de l'estomac (20%) et de l'intestin grêle (80%). Il est par la suite éliminé progressivement grâce à l'action d'un système enzymatique du foie. Ce système étant facilement saturé, la vitesse d'élimination demeure constante et propre à chaque individu. Bien que cette vitesse diffère selon le sexe, le poids ou encore la musculature, on l'évalue généralement à 0,15g/L de sang /heure.

Depuis 2009, les scientifiques des deux entreprises ont concentré leur effort sur l'étude des effets de la consommation de légumes, notamment de tomates, sur le métabolisme de l'alcool. Une des expériences réalisées sur l'homme a notamment consisté à mesurer l'évolution de l'alcoolémie d'un groupe de volontaires ayant consommé un volume de 480 mL d'eau et de 100 mL de Shochu, eau-de-vie japonaise originaire de l'île de Kyushu. Quelques jours plus tard, les chercheurs ont demandé aux mêmes participants de boire à nouveau 100 mL de cet alcool et 480 mL de jus de tomate. Une étude comparative et statistique des données récoltées a alors montré que la consommation de jus de tomate entraînait une diminution de l'alcoolémie beaucoup plus importante (environ 30%) une heure après le début de l'expérience. Avant que la totalité de l'alcool ne soit éliminée de l'organisme, environ 5 heures auront été nécessaires avec l'eau et 4,2 heures avec le jus de tomate, soit une réduction de 50 minutes.

Dans le but d'en apprendre davantage sur les mécanismes moléculaires à l'origine de cette différence, les scientifiques ont injecté à un groupe de rongeurs les molécules solubles présentes dans ce fruit ainsi qu'un petit volume d'alcool. L'activité métabolique du foie a ensuite été mesurée. La lactate déshydrogénase ainsi que certaines enzymes clés catalysant la transformation de l'éthanol et de l'éthanal ont ainsi vu leur activité renforcée en raison notamment de l'augmentation de la production d'acide pyruvique déclenchée par l'absorption des molécules contenues dans la tomate.

Après la découverte des effets anti-graisse du jus de tomate (voir notre news), c'est donc une autre qualité nutritionnelle de ce fruit qui a été démontrée grâce à ces nouveaux travaux. Ces résultats ont conduit les chercheurs d'Asahi Group Holdings et de Kagome à poursuivre leurs travaux conjoints afin de formuler des alicaments à base de tomate.