Le décrochage scolaire n'a plus de sexe

Publié par Adrien le 27/06/2012 à 00:00
Source: Renée Larochelle - Université Laval
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Claire Lapointe: "Les jeunes filles à risque de décrocher présentent davantage de troubles intériorisés."
Autrefois lié aux garçons, l'abandon des études serait en progression chez les filles.

Comparativement aux filles, les garçons décrochent davantage, ont de moins bons résultats et fréquentent en moins grand nombre l'université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...). C'est du moins le discours qu'on entend généralement sur la réussite scolaire des jeunes. Mais cela correspond-il vraiment à la réalité ?

En fait, les choses tendent à changer depuis quelques années. Claire Lapointe, professeure et directrice du Département des fondements et pratiques en éducation de l'Université Laval, a présenté un portrait plus nuancé de la situation (En géographie, la situation est un concept spatial permettant la localisation relative d'un...) dans une conférence prononcée lors de la 10e Université féministe d'été qui a eu lieu récemment sur le campus (Un campus (du mot latin désignant un champ) désigne l'espace rassemblant les...).

Les garçons décrochent plus que les filles avant 20 ans, mais ils sont nombreux à reprendre leurs études après cet âge, a révélé la chercheuse. De récentes données du ministère de l'Éducation révèlent ainsi un écart de 9 % entre le taux de décrochage des filles et celui des garçons. Ces données se basent sur le pourcentage (Un pourcentage est une façon d'exprimer une proportion ou une fraction dans un ensemble. Une...) de jeunes adultes qui n'ont pas de diplôme (Le diplôme (grec ancien :δίπλωµα, diploma...) d'études secondaires à l'âge de 19 ans. Si on tient plutôt compte des adultes des deux sexes qui n'ont pas de diplôme à l'âge de 24 ans, l'écart diminue à 4 %, ce qui tend à démontrer que le phénomène n'est pas si marginal (Marginal (sous-titrée Anthologie de l'imaginaire) est une collection des éditions OPTA,...) qu'on le pense chez les filles.

Des spécialistes de la question soutiennent que les approches développées auprès des garçons pour contrer le décrochage n'ont pas atteint leur but, en plus de laisser complètement les filles de côté. Dans certaines régions du Québec, le phénomène tend à augmenter chez les filles et à diminuer chez les garçons.

Filles au salaire minimum

Le décrochage est non seulement un problème présent chez les filles, mais il a aussi des répercussions plus négatives sur leur avenir que sur celui des garçons, a souligné Claire Lapointe. Par exemple, beaucoup de jeunes femmes sans diplôme se retrouvent à travailler dans des magasins à grande surface (Une surface désigne généralement la couche superficielle d'un objet. Le terme a...) au salaire minimum, alors que les hommes, eux, occupent des emplois beaucoup mieux payés sur des chantiers de construction. "Sans nier les effets négatifs liés aux garçons, il faut continuer à se poser des questions sur les jeunes des deux sexes qui n'arrivent pas à obtenir leur diplôme d'études secondaires, dit-elle. On sait déjà que les jeunes filles à risque de décrocher présentent davantage de troubles intériorisés, le plus fréquent étant la dépression, tandis que les garçons souffrent de troubles de comportement."

Selon une étude réalisée au printemps par l'Institut (Un institut est une organisation permanente créée dans un certain but. C'est...) de recherches et d'études féministes de l'Université du Québec à Montréal (Montréal est à la fois région administrative et métropole du Québec[2]. Cette grande...) et lancée par la Fédération autonome de l'enseignement (L'enseignement (du latin "insignis", remarquable, marqué d'un signe, distingué) est une...), la violence familiale, l'inceste ou l'obligation de jouer un rôle de soutien pour la famille seraient des facteurs qui contribueraient davantage au décrochage des filles.

Du côté des résultats scolaires, il est faux de prétendre que rien ne va plus pour les garçons, selon Claire Lapointe. Oui, les femmes réussissent mieux en français et en sciences, mais les garçons obtiennent de meilleurs résultats en maths et en anglais. Oui, les femmes vont plus à l'université, mais 70 % d'entre elles choisissent d'étudier dans des disciplines menant à des emplois plus précaires et moins bien payés.

Ailleurs dans le monde

À la fin de sa conférence, Claire Lapointe a rappelé qu'il y avait maintenant plus de femmes que d'hommes dans les universités du monde, sauf en Afrique (D’une superficie de 30 221 532 km2 en incluant les îles,...) subsaharienne et en Asie de l'Ouest et du Sud. Si elles dominent dans les domaines liés à la santé (La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste...), à l'éducation, aux services sociaux, aux arts et aux sciences humaines, elles ne sont que 25 % à travailler dans le domaine scientifique (Un scientifique est une personne qui se consacre à l'étude d'une science ou des sciences et qui...) comme chercheuses. Enfin, les deux tiers des personnes analphabètes dans le monde sont de sexe féminin.

"Les écarts de fréquentation scolaire diminuent, mais la parité est loin d'être atteinte, surtout au secondaire, soutient Claire Lapointe. Et c'est en milieu rural que la situation des femmes est la moins enviable."
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