HyMeX: prévoir les évènements extrêmes du pourtour méditerranéen

Publié par Michel le 31/08/2012 à 00:00
Source: CNRS
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Coordonné par Météo-France et le CNRS, le programme international de recherche HyMeX vise à améliorer la compréhension du cycle de l'eau en Méditerranée afin notamment d'améliorer la prévision des risques hydrométéorologiques (pluies intenses et crues rapides, vents violents, sécheresses), qui provoquent de façon récurrente d'importants dégâts sur tout le pourtour méditerranéen. Il rassemble près de 400 scientifiques d'une vingtaine de pays. La première campagne de mesures intensives débutera le 5 septembre 2012. Jusqu'au 6 novembre, près de 200 moyens d'observation (avions, bateaux, radars...) seront déployés dans les airs, la mer et sur terre pour collecter le maximum de données sur toute la Méditerranée nord-occidentale, en France, en Italie et en Espagne.


Le Gardon de Saint Jean au pont d'Arenas lors de la crue du 3 novembre 2011
© Jean-François Didon-Lescot (UMR ESPACE)

Les pays du pourtour méditerranéen sont régulièrement confrontés en automne à des épisodes de fortes pluies et à des crues rapides qui mettent en danger les populations et peuvent occasionner de très importants dommages matériels. Le Midi de la France est fréquemment affecté par ces crues: on se souvient notamment des inondations qui avaient touché Vaison-la-Romaine (Vaucluse) en septembre 1992, le Gard en septembre 2002, ou encore le Var en juin 2010. L'Italie, l'Espagne et les pays d'Afrique du Nord connaissent le même phénomène. Le bassin méditerranéen est de plus une région clé sur le plan climatique. Dans son dernier rapport (2007), le GIEC (1) indique qu'il pourrait connaître une recrudescence des épisodes de sécheresses dans les décennies à venir. La fréquence des phénomènes hydrométéorologiques violents pourrait aussi augmenter. Du fait de la forte urbanisation et de la rareté en eau potable (2), ces changements pourraient avoir des conséquences environnementales, sociétales, économiques et politiques considérables.

Dans ce contexte, une bonne anticipation des évènements hydrométéorologiques extrêmes apparaît cruciale. A ce jour, la simulation de leur évolution à différentes échelles de temps (de la journée au siècle) reste limitée. Les scientifiques manquent en effet de données d'observation et leur compréhension des processus et interactions entre l'atmosphère, la mer et les surfaces continentales demeure partielle.

En associant un très vaste programme d'observation à des travaux de modélisation, le programme HyMeX a pour ambition de progresser dans ces domaines. Pour décrypter le cycle de l'eau en Méditerranée, près de 400 scientifiques issus d'une vingtaine de pays (3) et spécialisés dans les domaines des sciences de l'atmosphère, de l'océanographie, de l'hydrologie continentale et des sciences humaines et sociales ainsi que des acteurs opérationnels comme les services météorologiques et hydrologiques participent au programme HyMeX.

Lancé en 2010, HyMeX va se poursuivre jusqu'en 2020. La première campagne de mesures intensives se déroulera du 5 septembre au 6 novembre 2012. Une vaste panoplie de moyens d'observation sera déployée en Méditerranée nord-occidentale: mesures aéroportées, radiosondages, ballons dérivants, mesures océaniques à partir de bateaux, gliders et bouées dérivantes. En parallèle les mesures depuis le sol seront renforcées sur huit sites en France, en Italie et en Espagne grâce à la mise en place d'instruments de mesures atmosphériques et hydrologiques (radars, lidars, profileurs de vent, radiomètres, détecteurs de foudre...).


Un glider est un appareil autonome sous-marin qui réalise des mesures de température et de salinité
sur les premiers 1000 mètres de la mer. Selon les capteurs installés, des mesures biogéochimiques
ou de vitesses sont aussi possibles.
© CNRS Photothèque / John PUSCEDDU

D'une envergure sans précédent en Méditerranée nord-occidentale, la campagne de l'automne 2012 permettra d'engranger des données, notamment sur les zones encore peu couvertes. Ces nouvelles données contribueront à affiner la représentation des processus dans les modèles climatiques et de prévision mais aussi à améliorer l'utilisation des données observées dans ces modèles. Cette première campagne sera également un banc d'essai pour tester de nouveaux systèmes de prévision météorologique.

Une deuxième campagne, prévue du 1er février au 15 mars 2013 dans le Golfe du Lion, sera axée sur la formation des eaux denses en mer Méditerranée.

HyMeX s'inscrit dans le programme interdisciplinaire MISTRALS (4), dédié à la compréhension du fonctionnement du bassin Méditerranéen. Le programme HyMeX est financé en France par le CNRS, Météo-France, le CNES, Irstea, l'Inra, le programme blanc de l'ANR et la collectivité territoriale de Corse. Il bénéficie également de soutiens européens et internationaux.


Notes:

(1) Groupe d'expert intergouvernemental sur l'évolution du climat.

(2) La moitié de la population mondiale pauvre souffrant de pénurie en eau habite sur le pourtour du bassin Méditerranéen.

(3) Notamment la France, l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, l'Algérie, l'Autriche, la Croatie, la Grèce, la Hongrie, le Maroc, les Etats-Unis, Israël, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Serbie, la Suisse, la Tunisie, la Turquie.

(4) MISTRALS rassemble actuellement 13 partenaires: CNRS, IRD, Météo-France, Ademe, BRGM, CEA, Cirad, Irstea, CNES, Ifremer, IFP, Inra, IRSN.
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