George Church, un généticien de la Harvard Medical School, pionnier dans la biologie synthétique, considère comme théoriquement possible mais n'envisage pas cette éventualité, de cloner un homme de Néandertal grâce à de l'ADN artificiellement recréé. Dans une interview accordée au magazine allemand
Der Spiegel publiée le 18 janvier, il explique comment théoriquement cela pourrait se concrétiser, sans pour autant se déclarer favorable à sa mise en œuvre.
Grâce aux moyens technologiques mis à disposition de la science, l'
Homme de Néandertal, disparu il y a environ 30 000 ans, pourrait aujourd'hui être artificiellement recréé. Première étape pour cela: séquencer le
génome de Néandertal. Cette
phase a déjà été effectuée, car notre
chercheur a réussi à récolter assez d'ADN à partir d'os fossiles pour reconstituer l'intégralité du génome de l'
espèce disparue.
Reconstitution d'un Néandertalien
L'étape suivante consisterait à fractionner ce génome en environ 10 000 fragments, les synthétiser et introduire chacun de ces fragments dans des cellules souches. En reproduisant ce processus suffisamment de fois, nous obtiendrions une ligne de cellules souches de plus en plus proches de celle de Néandertal. Enfin, dernière étape: les utiliser pour fabriquer un embryon qui serait implanté dans l'
utérus d'une mère
porteuse, où le
bébé Néandertal se développerait tranquillement, ce qui sous entend qu'il faudrait commencer par créer une femme de Néandertal.
Pourquoi faire renaître une espèce disparue demanderez-vous ? Nous savons que cette espèce pensait différemment que nous, elle était d'ailleurs peut-être plus intelligente. Cette avancée pourrait fournir des informations nécessaires pour améliorer nos recherches sur les traitements de certaines maladies comme le sida ou le
cancer, et ainsi augmenter l'
espérance de vie de notre espèce.
Quant au fait de profiter de leurs capacités intellectuelles, le chemin serait encore long à parcourir... Il faudrait cloner un grand nombre d'individus afin qu'ils aient un sentiment d'identité et peut être même aboutir à une nouvelle
culture politique. C'est à dire contrer les lois et ignorer les questions éthiques, afin que cette nouvelle diversité d'individus nous soit utile pour nous aider à gérer certaines crises comme la gestion d'une éventuelle épidémie.
Auteur de l'article: Cédric DEPOND