Trop de stress augmenterait le risque de maladies auto-immunes

Publié par Adrien le 31/08/2013 à 12:00
Source: BE Israël numéro 89 (23/08/2013) - Ambassade de France en Israël / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /73756.htm
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L'exposition chronique au stress a des effets délétères tant sur le plan émotionnel que physique. C'est en étudiant ces effets sur une population de souris que le Dr Harpaz, le Pr Monsonego et le Pr Cohen de l'Université Ben Gurion à Beer Sheva ont pu mettre en évidence une conséquence jusqu'alors inconnue de cette pression psychologique: d'après leur article publié dans l'European Journal of Immunology, elle serait un facteur favorisant l'apparition de maladies auto-immunes.

Définition des maladies auto-immunes

Une maladie auto-immune est caractérisée par une hyperréactivité du système immunitaire face à des éléments (cellules, molécules) ordinairement présents dans l'organisme. Par exemple, le lupus érythémateux disséminé résulte de la création d'anticorps dirigés contre les cellules du tissu conjonctif présent dans tout le corps. Ces maladies peuvent avoir des mécanismes très divers et des facteurs favorisants tout aussi nombreux.

Quel est le mécanisme en jeu ici ?

Dans des situations stressantes (fuite, combat, etc.), l'hypophyse, glande endocrine présente sur la face ventrale du cerveau, transmet un signal hormonal à l'hypothalamus. Celui-ci est un organe nerveux situé au dos du tronc cérébral. Suite à ce stimulus endocrinien, il active la création de corticostérone - un glucocorticoïde présent chez les rongeurs, dont l'équivalent chez les humains est le cortisol - par les glandes surrénales. Ainsi, en cas de stress chronique, cet axe hypothalamo-hypophysairo-surrénalien conduit à la synthèse de quantités trop importantes de corticostérone.

Normalement, un taux trop élevé de cette hormone conduit à une immunosuppression (suppression du système immunitaire). Or, dans le cas présent, chez une population de souris soumise à un stress chronique, les cellules causant les réactions inflammatoires pathogènes sont peu sensibles aux effets des glucocorticoïdes. Pire encore, la corticostéronémie (taux sanguin de corticostérone) importante provoquerait une sélection des populations cellulaires immunitaires, en ayant un rôle immunosuppresseur sur les cellules sans pouvoir pathogène.

Quelle implication pratique ?

Alors qu'une dose importante de glucocorticoïdes peut s'avérer nécessaire pour traiter des patients atteints de maladies auto-immunes de part leur action immunosuppressive, elle peut aussi conduire à l'aggravation des symptômes chez ceux soumis à un ou plusieurs stress chroniques. Il devient alors nécessaire de bien peser le pour et le contre en ce qui concerne l'administration d'un tel traitement chez ces patients.

Les glucocorticoïdes physiologiques jouent donc un rôle clé dans la régulation du système immunitaire. Les auteurs de cet article pensent qu'ils peuvent également avoir un lien avec des maladies neurodégénératives, comme la maladie d'Alzheimer. Le lien entre ces hormones, leur effet sur le système immunitaire et le vieillissement est actuellement étudié par les auteurs cités plus haut.
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