Si 3 est plus grand que 2, alors 1/3 doit être supérieur à 1/2, n'est-ce pas ? Faux. Tandis que des milliers d'élèves reprendront le chemin de l'école, nombreux sont ceux qui auront précisément recours à ce type de raisonnement lorsqu'ils se heurteront pour la première fois aux fractions. Une nouvelle étude de l'Université Concordia démontre que pour favoriser la compréhension des
mathématiques (Les mathématiques constituent un domaine de connaissances abstraites construites à l'aide...) chez les enfants, les enseignants doivent continuellement établir un lien entre nombres abstraits et exemples concrets.
Helena Osana, professeure agrégée au Département des sciences de l'éducation de l'Université Concordia, et la doctorante Nicole Pitsolantis ont mis cette
théorie (Le mot théorie vient du mot grec theorein, qui signifie « contempler, observer,...) à l'essai dans une classe d'élèves de cinquième et sixième
année (Une année est une unité de temps exprimant la durée entre deux occurrences d'un évènement lié...). Les résultats obtenus – publiés dans la très réputée revue professionnelle
Teaching Children Mathematics, ainsi que dans le
British Journal of Educational Psychology – indiquent que les élèves comprennent beaucoup mieux les mathématiques lorsque les enseignants utilisent des images et des exemples concrets pour illustrer ce que signifient vraiment les fractions.
L'établissement de ces liens est encore plus marqué lorsque l'exemple présenté comporte une résonance personnelle pour les élèves. Ainsi, si vous écrivez "3/4" au
tableau (Tableau peut avoir plusieurs sens suivant le contexte employé :), le concept ne sera pas forcément très clair. En revanche, si vous montrez aux enfants les 3/4 d'un lacet ou que vous leur parlez de courir 1/3 du chemin jusqu'à l'école, ils saisiront beaucoup mieux la valeur de la fraction.
Si l'usage d'exemples pour expliquer les fractions est déjà implanté dans les méthodes d'
enseignement (L'enseignement (du latin "insignis", remarquable, marqué d'un signe, distingué) est une...) – en montrant, par exemple, les parts restantes d'une tarte –, ceux-ci sont souvent mis de côté trop rapidement. Pour prouver que l'utilisation continue d'exemples avait un impact plus percutant chez les élèves, les chercheuses ont dispensé l'enseignement à l'aide d'exemples d'abord pour une partie de la
leçon (La leçon est un terme qui revêt diverses significations dans le domaine de l'enseignement.) seulement, puis durant toute la leçon.
Elles ont ainsi découvert que les élèves affichaient une bien meilleure compréhension lorsque les exemples étaient continuellement présentés. "Notre étude démontre que les enseignants devraient non seulement inclure des images et des exemples au moment d'enseigner les fractions, mais également les maintenir côte à côte jusqu'à la fin du cours tout en continuant à faire ressortir les liens tangibles entre les concepts et les exemples", affirme la Pre Osana.
Les conclusions tirées de cette recherche auront des répercussions probables au-delà de la
salle de classe (Une salle de classe (appelée Salle de cours dans les collèges et lycées) est une...). "Il s'agit de constatations utiles non seulement pour les enseignants, mais également pour les parents", affirme la Pre Osana. "Souvent, lorsque les enfants en sont à étudier les fractions, les parents s'imaginent qu'ils ne peuvent pas aider. Au contraire, les parents peuvent eux aussi influencer positivement l'
apprentissage (L’apprentissage est l'acquisition de savoir-faire, c'est-à-dire le processus...). Des gestes aussi simples que de griffonner “3/4” sur un bout de
papier (Le papier (du latin papyrus) est une matière fabriquée à partir de fibres...), puis de démontrer ce que cela veut dire d'utiliser 3/4 de tasse de sucre, ou encore de remplir le réservoir d'essence jusqu'à ce que la marque du 2/3 soit atteinte, puis d'écrire la fraction “2/3” sur une
feuille (La feuille est l'organe spécialisé dans la photosynthèse chez les végétaux...), peuvent contribuer sensiblement à démystifier les mathématiques", ajoute-t-elle.
Nicole Pitsolantis, qui enseigne également les mathématiques en quatrième et cinquième année au Lower Canada College à Montréal, se dit étonnée du
degré (Le mot degré a plusieurs significations, il est notamment employé dans les domaines...) d'incompréhension qui peut s'installer lorsque les exemples sont abandonnés en cours d'enseignement. Avec la Pre Osana, elle cherche maintenant à déterminer comment les exemples concrets peuvent être incorporés avec succès aux autres niveaux d'enseignement.