L'habileté des chiens à utiliser les signaux humains

Publié par Isabelle le 15/12/2013 à 12:00
Source: Université de Laval - Jean Hamann
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Vickie Plourde pointe l'index vers le contenant dans lequel est cachée une friandise. Le chien peut apprendre à associer ce geste à la position spatiale d'un objet dissimulé, même si les contenants ont été déplacés par rotation.
Pas si bête que ça. L'habileté des chiens à utiliser les signaux humains surpasse parfois leur propension naturelle à chercher un objet là où ils l'ont vu disparaître

Lorsque le sage pointe la lune, l'idiot regarde le doigt, dit l'adage. Étonnamment, ce comportement à courte vue ne s'appliquerait pas aux chiens, du moins pas aux chiens bien entraînés, démontrent deux chercheurs en psychologie dans un récent numéro de la revue Learning and Motivation.

Vickie Plourde, doctorante à l'École de psychologie, et Sylvain Fiset, de l'Université de Moncton, ont fait la preuve que le meilleur ami de l'homme peut surmonter sa propension naturelle à chercher un objet là où il se trouvait avant de disparaître de son champ de vision grâce à un code bien humain. En effet, le chien peut apprendre à associer la situation géographique d'un objet, déplacé de façon invisible, avec le geste qui consiste à pointer un doigt dans la direction du contenant dissimulant cet objet. La chose paraît d'une simplicité désarmante pour nous, mais elle va à l'encontre de la nature canine.

Pour faire cette démonstration, les chercheurs ont eu recours au montage suivant. Ils ont placé trois contenants opaques, distants d'un mètre, sur une planche fixée à un pivot. Alors que le chien était retenu par une personne placée à deux mètres de l'installation, Vickie Plourde plaçait une friandise dans le contenant de gauche ou de droite. Chaque chien du premier groupe était libéré sans consigne particulière et les chercheurs notaient vers quel contenant il se dirigeait spontanément. Pour les chiens du second groupe, l'étudiante-chercheuse plaçait la friandise dans un contenant, puis elle pointait un doigt dans sa direction pendant deux secondes à deux reprises. Elle plaçait ensuite ses mains de façon neutre et détournait le regard vers le ciel pour ne pas influencer le choix de l'animal, à la suite de quoi le chien était libéré. Résultat? Sans surprise, les chiens de deux groupes ont trouvé la friandise dans la presque totalité des 24 essais.

Dans la deuxième expérience, les chercheurs ont corsé les choses. Après avoir placé la friandise dans un contenant, l'expérimentatrice faisait pivoter la planche de 180 degrés; le contenant de gauche se retrouvait maintenant à droite et vice versa. "Les enfants parviennent à résoudre ces problèmes de déplacement invisible d'un objet dans une tâche de rotation vers l'âge de 4 ans", précise Vickie Plourde. Et les chiens? Ceux qui devaient se débrouiller sans indice ont fait piètre figure ne trouvant la friandise qu'à deux reprises en 24 essais. Fidèles à leur instinct, ils se sont dirigés là où ils avaient vu la friandise disparaître. Par contre, les chiens qui avaient eu droit à l'indice fourni par le pointage du doigt après rotation des contenants ont fait le bon choix 19 fois sur 24.

"Nos résultats suggèrent que la propension des chiens à utiliser des signaux produits par les humains est si forte qu'elle surpasse leur penchant naturel à chercher un objet là où ils l'ont vu disparaître, conclut Vickie Plourde. Si on les entraîne bien, les chiens peuvent apprendre à se fier davantage à l'humain qu'à leur instinct pour les questions spatiales."
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