La couche d'ozone en voie de reconstitution

Publié par Isabelle le 16/09/2014 à 00:00
Source: OMM
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Illustration: OMN
La reconstitution d'ici à quelques décennies de la couche d'ozone protégeant la Terre est en bonne voie, grâce à l'action internationale concertée engagée contre les substances appauvrissant l'ozone, selon un nouveau bilan de 300scientifiques.

L'Évaluation à l'intention des décideurs, qui résume l'Évaluation scientifique de l'appauvrissement de la couche d'ozone 2014, est publiée par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (L'environnement est tout ce qui nous entoure. C'est l'ensemble des éléments naturels et...) (PNUE) et l'Organisation météorologique mondiale (L'Organisation météorologique mondiale (OMM, en anglais World Meteorological Organization...) (OMM). Il s'agit de la première mise à jour (Une mise à jour, souvent abrégé en MAJ ou MàJ, est l'action qui consiste à...) complète de la situation réalisée depuis quatre ans.

La couche d'ozone stratosphérique, fragile bouclier de gaz, protège la Terre des rayons ultraviolets nocifs émis par le soleil. Sans le Protocole de Montréal et les accords connexes, les niveaux atmosphériques de substances appauvrissant l'ozone auraient pu décupler d'ici à 2050. Selon des modèles mondiaux, le Protocole aura permis d'empêcher 2millions de cas de cancer de la peau chaque année d'ici à 2030, d'éviter des dommages aux yeux et aux systèmes immunitaires humains et de protéger les espèces sauvages et l'agriculture, selon le PNUE.

L'élimination progressive des substances appauvrissant l'ozone a eu des retombées positives pour le climat mondial car beaucoup de ces substances sont également de puissants gaz à effet de serre. Mais le rapport d'évaluation met en garde contre l'augmentation rapide de certains produits de remplacement, eux aussi de puissants gaz à effet de serre, qui risque de compromettre ces gains. Il note également que des possibilités existent d'éviter les effets climatiques dommageables de ces substituts.

"Au vu de certaines indications positives, la couche d'ozone devrait se reconstituer d'ici au milieu du siècle. Le Protocole de Montréal - l'un des traités relatifs à l'environnement les plus efficaces au monde - a protégé la couche d'ozone stratosphérique et évité l'intensification du rayonnement ultraviolet (Le rayonnement ultraviolet (UV) est un rayonnement électromagnétique d'une longueur...) atteignant la surface de la terre", a souligné le Secrétaire général adjoint de l'ONU et Directeur exécutif du PNUE, M.Achim Steiner.

"Cependant, les enjeux auxquels nous sommes confrontés sont encore énormes. Le succès du Protocole de Montréal devrait encourager la poursuite de l'action, non seulement pour la protection et la reconstitution de la couche d'ozone, mais aussi pour le climat. Le 23septembre, le Secrétaire général de l'ONU accueillera les chefs d'État à New York afin de tenter de mobiliser les énergies en faveur du climat. La communauté du Protocole de Montréal, forte de ses réalisations concrètes, dispose de preuves solides de l'importance critique de la coopération et de la concertation au niveau mondial pour assurer la protection de notre patrimoine commun", a-t-il ajouté.

"L'action internationale en faveur de la couche d'ozone constitue une avancée majeure dans le domaine de l'environnement", a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, M. Michel Jarraud. "Ces résultats devraient nous encourager à faire montre du même niveau d'urgence et d'unité pour s'attaquer au défi encore plus grand du changement climatique. Cette dernière évaluation fournit aux décideurs des données scientifiques robustes sur la relation complexe entre l'ozone et le climat et la nécessité de mesures qui se renforcent mutuellement pour protéger la vie sur terre dans l'intérêt des générations futures".

"Les activités humaines vont continuer de modifier la composition de l'atmosphère. Le programme de veille de l'atmosphère globale de l'OMM poursuivra donc ses activités cruciales de surveillance, de recherche et d'évaluation afin de fournir les données scientifiques nécessaires pour comprendre et, en fin de compte, prévoir les changements environnementaux, comme il l'a fait ces 25 dernières années", a indiqué M.Jarraud.

Principales conclusions

Les mesures prises dans le cadre du Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone permettent le retour de la couche d'ozone aux niveaux de référence de 1980.

En pleine conformité avec le Protocole de Montréal, la couche d'ozone devrait revenir aux niveaux de référence de 1980 – époque précédant tout appauvrissement significatif de la couche d'ozone - avant le milieu du siècle aux latitudes moyennes et dans l'Arctique, et un peu plus tard dans l'Antarctique.

Le Protocole de Montréal et les accords connexes ont conduit à la diminution des concertations atmosphériques des gaz, comme les CFC (chlorofluorocarbones) et les halons, autrefois utilisés dans des produits comme les réfrigérateurs, les aérosols, les mousses d'isolation et la lutte contre les incendies.

La colonne totale d'ozone a diminué presque partout sur la planète dans les années 80 et au début des années 90. Elle est demeurée relativement stable depuis 2000, mais, d'après des indications récentes, elle devrait se reconstituer à l'avenir.

Le trou d'ozone de l'Antarctique continue de se former chaque année au printemps et il est prévu qu'il continue d'en être ainsi pendant la majeure partie de ce siècle, étant donné que des substances appauvrissant l'ozone perdurent dans l'atmosphère, même si leurs émissions ont cessé.

La stratosphère arctique a été particulièrement froide en hiver/au printemps 2011, ce qui a conduit à un important appauvrissement de l'ozone comme on peut s'y attendre dans ces conditions.

Les avantages pour le climat du Protocole de Montréal pourraient être sensiblement compromis par les émissions prévues d'hydrofluorocarbones (HFC) utilisés pour remplacer les substances appauvrissant l'ozone.

Le Protocole de Montréal a beaucoup contribué à la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En 1987, les substances appauvrissant l'ozone représentaient environ 10gigatonnes d'émissions équivalent CO2 par an. Le Protocole de Montréal a désormais permis de réduire ces émissions de plus de 90%. Cette baisse est de près de cinq fois supérieure à l'objectif annuel de réduction des émissions pour la première période d'engagement (2008-2012) du Protocole de Kyoto sur les changements climatiques.

Les hydrofluorocarbones (HFC) ne nuisent pas à la couche d'ozone, mais beaucoup d'entre eux sont de puissants gaz à effet de serre. Ils représentent actuellement environ 0,5 gigatonne d'émissions équivalent CO2 par an, lesquelles progressent à un rythme d'environ 7% par an. Si elles ne sont pas maîtrisées, ces émissions devraient contribuer très sensiblement aux changements climatiques dans les prochaines décennies.

Le remplacement de la combinaison actuelle de HFC à fort potentiel de réchauffement de la planète (PRG) par des composés de remplacement à faible PRG ou des technologies de conception nouvelle permettrait de limiter ce risque.

Le trou d'ozone se formant tous les ans dans l'Antarctique a provoqué des changements importants dans le climat de surface de l'hémisphère Sud en été.

L'appauvrissement de l'ozone a contribué au refroidissement de la stratosphère inférieure, qui est très probablement la cause principale des changements observés dans la circulation atmosphérique d'été dans l'hémisphère Sud au cours des dernières décennies, avec leurs répercussions sur la température (La température est une grandeur physique mesurée à l'aide d'un thermomètre et...) de surface, les précipitations et les océans.

Dans l'hémisphère Nord, où l'appauvrissement de l'ozone est moindre, il n'existe pas de lien étroit entre l'appauvrissement de l'ozone stratosphérique et le climat troposphérique.

Le CO2, l'oxyde nitreux et le méthane auront une incidence grandissante sur la couche d'ozone

Le devenir de la couche d'ozone dans la seconde moitié du XXIesiècle dépendra en grande partie des concentrations de CO2, de méthane et d'oxyde nitreux – lestroisprincipaux gaz à effet de serre à longue durée de vie présents dans l'atmosphère. Globalement, le CO2 et le méthane tendent à accroître les niveaux mondiaux d'ozone. En revanche, l'oxyde nitreux, sous-produit de la production alimentaire, est à la fois un puissant gaz à effet de serre et un gaz destructeur d'ozone et jouera vraisemblablement un plus grand rôle dans l'appauvrissement de l'ozone à l'avenir.

Le Groupe de l'évaluation scientifique devrait présenter les principales conclusions du nouveau rapport à la réunion annuelle des Parties au Protocole de Montréal, qui se tiendra à Paris en novembre 2014. Le texte intégral du rapport sera publié au début de 2015.

Note:
L'Évaluation scientifique de l'appauvrissement de l'ozone 2014 a été établie et revue par 282 scientifiques de 36 pays (Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Botswana, Brésil, Canada, Comores, Corée, Costa Rica, Cuba, Danemark, Espagne, États-Unis d'Amérique, Finlande, France, Grèce, Inde, Israël, Italie, Japon, Malaisie, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pologne, Russie, République populaire de Chine, République tchèque, Royaume-Uni, Suède, Suisse, Togo et Zimbabwe.
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Pour plus d'information voir:
http://www.wmo.int/pages/prog/arep/gaw/ozone/index.html
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