Protéger les communautés littorales de l'UE des inondations

Publié par Isabelle le 29/09/2014 à 00:00
Source: Europa
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Une chambre avec vue sur la mer est un luxe dont beaucoup rêvent. Mais lorsque la tempête fait rage et que le niveau des eaux monte, cette même vue sur la mer peut devenir terrifiante. Deux projets financés par l'UE permettent d'assurer la sécurité des populations et de leurs maisons dans les zones côtières grâce à un système d'alerte précoce contre les tempêtes et à un système destiné à aider les autorités locales, les constructeurs et les promoteurs à mieux planifier.


Projet MICORE, plage du Lido à Sete. Illustration: Europa
Les zones côtières sont particulièrement menacées par les inondations, dont l'impact est accru par les fortes densités de population, l'érosion et la montée du niveau de la mer provoqué par le changement climatique.

Les dommages peuvent cependant être réduits si les communautés sont en mesure de se préparer à l'avance à des conditions météorologiques extrêmes et à d'éventuelles inondations et si le risque d'inondation est pris en considération dès la conception et la construction des infrastructures et des habitations. C'est là l'objectif des projets MICORE et THESEUS, financés par l'UE.

Dans le cadre de MICORE, un système d'alerte précoce a été créé en simulant les dangers liés à l'érosion côtière provoquée par les houles de tempête. Ce logiciel a vocation à améliorer les méthodes de prévision et de réaction aux catastrophes, ce qui permettra d'accroître la sécurité publique.

Il s'agit d'un système à code source ouvert. Il fournit des informations sur la houle et les marées, ainsi que des informations morphologiques plus détaillées sur certains sites, depuis Ravenne, en mer Méditerranée, jusqu'à Varna, en mer Noire, et depuis les côtes polonaises de la mer Baltique jusqu'au littoral belge de la mer du Nord.

La côte atlantique, au sud de l'Espagne (Cadix) et au Portugal (Algarve), est également incluse, de même que le littoral de la mer d'Irlande. Pendant ce projet, qui s'est terminé en septembre 2011, des prototypes fournissant des informations en temps réel ont été gratuitement mis à disposition en ligne.

Le coordonnateur du projet, M. Paolo Ciavola de l'université de Ferrare en Italie, a expliqué que le système d'alerte précoce était suffisamment souple pour pouvoir être utilisé pour de nombreuses zones côtières différentes. "Nous pensons que l'approche que nous avons mise au point est exportable", a-t-il affirmé. "Par exemple, en Italie, nous l'avons d'abord testée sur une plage, mais nous l'appliquons à présent aux 130 km de côtes de la région d'Émilie-Romagne, où les autorités locales nous ont aidés à la mettre en place, ce qui en fait l'un des exemples les plus réussis de transfert de connaissances du monde scientifique vers les utilisateurs finaux. Nous avons coopéré avec l'USGS (United States Geological Survey), qui applique une approche similaire en Californie. Le format est donc largement applicable."

Certains des anciens partenaires du projet collaborent à présent au projet européen RISC-KIT pour améliorer le logiciel.

Des orientations et des conseils

Les zones côtières d'Europe sont exposées de diverses manières à des risques d'inondations. L'étude des aspects scientifiques, sociaux, économiques et environnementaux de ces inondations a permis d'élaborer, dans le cadre du projet THESEUS financé par l'UE, des orientations et des conseils destinés à aider les constructeurs et les autorités locales à assurer la sécurité des logements et des infrastructures, quelles que soient les caractéristiques géographiques ou physiques de la région où ils se trouvent.

Cet ensemble d'outils logiciels comprend un système d'aide à la décision. Les décideurs doivent simplement introduire les données relatives aux conditions auxquelles ils ont affaire. "Les effets à court, moyen et long terme des projets de construction ou d'aménagement dans les zones côtières peuvent alors être déterminés", a expliqué la coordonnatrice de THESEUS, Mme Barbara Zanuttigh, de l'université de Bologne en Italie.

Le manuel du projet vise à aider les gestionnaires des zones côtières à appliquer la méthode THESEUS et à choisir les meilleures options d'atténuation. Un ensemble de notes stratégiques permet par ailleurs d'aider les décideurs à déceler les points forts et les faiblesses des politiques en place, ainsi que les principaux défis à relever.

Mme Máire Geoghegan-Quinn, commissaire européenne à la recherche, à l'innovation et à la science, a déclaré à ce propos: "Le nombre d'Européens touchés par les inondations atteint plusieurs milliers chaque année et il pourrait encore beaucoup s'accroître en raison du changement climatique qui s'amorce. La recherche européenne, financée dans le cadre du programme Horizon 2020, contribue à protéger les citoyens et la prospérité économique de l'Europe."

Contexte

MICORE et THESEUS sont deux projets de recherche qui ont bénéficié d'un financement de l'Union européenne au titre de son septième programme-cadre pour des actions de recherche et de développement technologique (2007-2013) et qui ont mis en contact des universités et des centres de recherche. MICORE a reçu 3,5 millions d'euros de fonds européens pour ses partenaires issus de neuf pays de l'UE (la Belgique, la Bulgarie, l'Espagne, la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal et le Royaume-Uni), tandis que THESEUS a été financé à hauteur de 6,5 millions d'euros et a rassemblé des partenaires issus de 12 pays de l'UE (la Belgique, la Bulgarie, le Danemark, l'Allemagne, la Grèce, l'Espagne, la France, l'Italie, la Lettonie, les Pays-Bas, la Pologne et le Royaume-Uni) ainsi que de l'Ukraine, de la Russie, du Mexique, de la Chine, de Taïwan et des États-Unis.

Le 1er janvier 2014, l'Union européenne a lancé un nouveau programme de financement pour la recherche et l'innovation, baptisé "Horizon 2020". Au cours des sept prochaines années, près de 80 milliards d'euros seront investis dans des projets de recherche et d'innovation destinés à soutenir la compétitivité économique de l'Europe et à repousser les limites de la connaissance humaine. Le budget de recherche de l'UE vise principalement à améliorer le quotidien des citoyens européens dans des domaines tels que la santé, l'environnement, les transports, l'alimentation et l'énergie. Les partenariats avec les industries pharmaceutique, aérospatiale, automobile et électronique en matière de recherche encouragent aussi l'investissement du secteur privé à l'appui de la croissance future et de la création d'emplois hautement qualifiés. Le programme Horizon 2020 mettra davantage encore l'accent sur la transformation d'idées brillantes en produits, procédés et services commercialisables.

Pour plus d'information voir:
- https://www.micore.eu/
- http://www.risckit.eu/np4/home.html
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