Pollinisation: quand les mouches prennent le relais des abeilles

Publié par Adrien le 21/11/2014 à 14:20
Source: CNRS
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Dans les milieux d'altitude des zones tempérées, les abeilles laissent la place aux diptères en tant que principaux visiteurs de fleurs. Parmi eux, les Empidinae sont les plus actifs: plus de la moitié des plantes échantillonnées sont principalement visitées par ces insectes (Insectes est une revue francophone d'écologie et d'entomologie destinée à un large...), qui s'avèrent donc être un élément-clé du fonctionnement des écosystèmes alpins. C'est ce que montre une équipe du Muséum (Salle d'exposition du Muséum Provincial (1908) à Toronto (Ontario, Canada) ...) national d'Histoire naturelle (La démarche d'observation et de description systématique de la nature commence dès...), composée de chercheurs de l'Institut (Un institut est une organisation permanente créée dans un certain but. C'est...) de systématique (En sciences de la vie et en histoire naturelle, la systématique est la science qui a pour...), évolution, biodiversité (La biodiversité est la diversité naturelle des organismes vivants. Elle s'apprécie...) (Muséum/ CNRS/ EPHE/ UPMC/ IRD) et du Centre des sciences de la conservation (Muséum/ CNRS/ UPMC), dans une étude qui vient d'être publiée dans la revue Biology Letters.


Abeille butinant une fleur (La fleur est constituée par l’ensemble des organes de la reproduction et des enveloppes...)

Abeilles et bourdons (hyménoptères) sont les principaux pollinisateurs des plantes à fleurs, aussi bien cultivées que sauvages. Cependant ils sont très souvent accompagnés, voire remplacés, par une cohorte de pollinisateurs dits secondaires tels que des diptères, coléoptères et lépidoptères. Dans les milieux tempérés à froids, où les abeilles sont naturellement moins abondantes, la reproduction des plantes dépendrait donc principalement de ces pollinisateurs secondaires, mais leur identité et leur impact réel ne sont pas encore précisément connus.

Les chercheurs ont mené une étude dans une prairie subalpine du parc national du Mercantour, dans le but de détecter ces pollinisateurs secondaires potentiels. La fréquence des visites de 19 plantes à fleurs par les différents groupes d'insectes a été évaluée pour construire le réseau (Un réseau informatique est un ensemble d'équipements reliés entre eux pour échanger des...) plantes – visiteurs et déterminer les principaux visiteurs pour chacune d'elles.

Conformément aux attentes, d'autres groupes que les hyménoptères se révèlent d'importants visiteurs de fleurs à cette altitude mais les proportions obtenues sont surprenantes: 23 % seulement de ces visiteurs sont des hyménoptères contre 62 % pour les diptères. Plus étonnant encore: plus de la moitié des visites de diptères sont dues à un seul et même groupe, celui des Empidinae. Lorsqu'ils sont comparés aux seuls abeilles et bourdons, ils sont les principaux visiteurs de 10 des 19 plantes étudiées contre seulement quatre pour ces derniers.

Les Empidinae comptent environ 2000 espèces et ont colonisé toutes les zones tempérées ou froides de la planète (hémisphère Nord, Patagonie (La Patagonie (en espagnol et en anglais : Patagonia), également appelée Le Grand...), Afrique (D’une superficie de 30 221 532 km2 en incluant les îles,...) du Sud, Australie (L’Australie (officiellement Commonwealth d’Australie) est un pays de...) du Sud-Ouest (Le sud-ouest est la direction à mi-chemin entre les points cardinaux sud et ouest. Le...) et du Sud-Est (Le sud-est est la direction à mi-chemin entre les points cardinaux sud et est. Le sud-est est...), Tasmanie (La Tasmanie est une île d'Océanie et un État australien, située à...) comprise, Nouvelle-Zélande) et la plupart des massifs montagneux, y compris ceux des zones tropicales. Quelques espèces ont même été identifiées dans le bassin arctique (L’Arctique est la région entourant le pôle nord de la Terre, à l’intérieur et aux...). La plupart sont des nectarivores obligatoires passant activement d'une fleur à l'autre, dont ils prélèvent le nectar à l'aide de leur trompe souvent allongée. Ce comportement de butinage s'interrompt seulement en période d'accouplement: les mâles se mettent alors en quête de proies (petits insectes), qui sont offertes aux femelles, leur apportant les protéines nécessaires à la maturation des œufs.

Vingt-deux espèces ont été observées butinant sur le site d'étude, mais pas loin d'une centaine d'espèces a été répertoriée durant l'Inventaire Biologique Généralisé réalisé dans le parc national du Mercantour. Par leur diversité et leur abondance, les Empidinae sont donc une composante majeure de l'entomofaune d'altitude. Si leur impact pollinisateur est aussi important que le suggère cette étude, ils seraient alors aussi un élément-clé du fonctionnement des écosystèmes alpins.
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