L'iPad n'améliore pas la vitesse de lecture des malvoyants

Publié par Adrien le 09/04/2015 à 00:00
Source: Dominique Nancy - Université de Montréal
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La majorité des participants à l'étude ont dit préférer l'iPad pour la luminosité de son écran, sa facilité de transport et son coût plus abordable.
La lecture représente l'une des principales difficultés que vivent les personnes avec une basse vision. Des outils destinés à grossir les caractères d'un texte imprimé comme la télévisionneuse ou la tablette électronique sont à leur disposition. Mais quelle technologie est la plus efficace ?

C'est la question que se sont posée Kar-Mei Alice Quach et Shelton Régis Marianayagam, qui en ont fait l'objet d'une étude clinique dans le cadre de leur projet de fin d'études en optométrie. Les futurs optométristes ont comparé les vitesses de lecture sur l'iPad et la télévisionneuse auprès de huit individus âgés de 24 à 84 ans atteints d'une déficience visuelle.

Les sujets ont été recrutés par l'entremise de la Clinique de la basse vision de l'Université de Montréal. Le groupe était composé de quatre femmes et quatre hommes qui ne souffraient d'aucun problème cognitif ni d'aucune difficulté sur le plan de la dextérité manuelle. Les participants ont lu à haute voix l'un des quatre textes standardisés de 180 mots chacun. Ils ont été enregistrés pour permettre le décompte des mots mal lus et déterminer leur rapidité. Un questionnaire a par la suite permis d'évaluer leur compréhension du texte et leur préférence technologique.

Les résultats sont "assez étonnants", affirment les deux étudiants, qui ont présenté leur recherche le 27 mars à l'occasion de la Journée scientifique de l'École d'optométrie. Kar-Mei Alice Quach et Shelton Régis Marianayagam, sous la direction de la professeure Julie-Andrée Marinier, ont constaté qu'il n'y a pas de différence significative entre les vitesses de lecture selon que celle-ci se fait sur la tablette électronique ou sur la télévisionneuse, un appareil qui permet de grossir jusqu'à 200 % les caractères d'un texte.

"Les sujets performent aussi bien avec l'une qu'avec l'autre des technologies, dit Shelton Régis Marianayagam. En moyenne, ils lisent 96 mots à la minute avec la tablette comparativement à 93 avec la télévisionneuse." Or, lorsque les étudiants ont demandé aux participants quelle technologie ils préféraient, la majorité d'entre eux ont répondu l'iPad. Cette préférence serait liée chez 63 % des sujets à la "luminosité de l'écran qui permet de voir le texte en contraste et avec une très grande précision ainsi qu'au fait que la tablette est facilement transportable et coûte moins cher", signale Kar-Mei Alice Quach.

Parmi les participants aînés de l'étude, deux seulement ont préféré la télévisionneuse, un outil qui vaut environ 3000 $ mais avec lequel ils étaient habitués de lire depuis plusieurs années. Tous les autres ont manifesté une nette préférence pour la tablette électronique même s'ils parvenaient à la même efficacité de lecture avec la télévisionneuse. Ils avaient rapidement compris comment glisser leur doigt sur l'écran tactile.

Une autre tablette ferait aussi bien l'affaire

Le projet clinique des étudiants ne répond pas à toutes les questions, mais il a permis de confirmer les résultats d'une recherche de plus grande envergure réalisée par Julie-Andrée Marinier, Olga Overbury et Walter Wittich, tous professeurs à l'École d'optométrie de l'UdeM, ainsi qu'Aaron Johnson, de l'Université Concordia. Menée auprès de 73 patients aux prises avec une vision réduite, cette étude, financée par le Réseau Vision du Fonds de recherche du Québec - Santé, avait révélé qu'il n'y a pas de différence entre les deux outils de lecture.

"On ne sait pas encore à qui exactement la tablette électronique pourrait être davantage utile en comparaison de la télévisionneuse", admet Shelton Régis Marianayagam. "Mais, compte tenu de la différence de prix, il en coûterait beaucoup moins cher à la Régie de l'assurance maladie du Québec de financer une tablette plutôt qu'une télévisionneuse", renchérit sa collègue Kar-Mei Alice Quach.

Pourquoi avoir eu recours à l'iPad plutôt qu'à d'autres tablettes électroniques ? "Un choix méthodologique, répondent les étudiants, mais n'importe quelle autre tablette aurait fait l'affaire !"
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