Personnaliser la chirurgie bariatrique

Publié par Adrien le 15/06/2015 à 12:00
Source: Jean Hamann - Université Laval
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Plus de 600 chirurgies bariatriques sont pratiquées chaque année à l'IUCPQ. L'expertise des médecins et des chercheurs de l'établissement sera mise à contribution dans l'étude REMISSION.
Au Canada, environ 5% de la population souffrent d'obésité sévère. Une grande majorité de ces personnes ont essayé, à répétition et sans succès, de modifier leurs habitudes de vie pour perdre du poids. La seule option qui leur reste pour réduire les risques que cet embonpoint fait peser sur leur santé est une intervention chirurgicale. Mais, parmi les différentes chirurgies bariatriques existantes, laquelle est la mieux adaptée à leurs besoins particuliers ?

C'est ce que tentera de déterminer une équipe de chercheurs de l'Université Laval et de l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ). Ces chercheurs viennent de décrocher une subvention de 3,2 M$ provenant de Johnson & Johnson Medical Companies (1,7 M$), des Instituts de recherche en santé du Canada (1,25 M$) et du Fonds de recherche du Québec - Santé (250 000$) pour réaliser le projet REMISSION (Reaching Enduring Metabolic Improvements by Selecting Surgical Interventions in Obese iNdividuals).

"Même si 350 000 opérations bariatriques sont effectuées annuellement dans le monde, aucune étude à long terme n'a comparé les taux de rémission de maladies métaboliques comme le diabète en fonction du type de chirurgie pratiquée. Nous allons le faire pour trois chirurgies bariatriques courantes, ce qui nous permettra ensuite d'établir laquelle est la plus appropriée pour chaque patient, compte tenu de ses caractéristiques propres", explique le responsable du projet, André Tchernof, professeur à l'École de nutrition, chercheur à l'IUCPQ et titulaire de la Chaire de recherche en chirurgie bariatrique et métabolique de l'Université Laval.

Au cours des prochaines années, les chercheurs vont recruter 300 personnes souffrant d'obésité sévère (dont l'indice de masse corporelle est plus grand que 40). Ces patients seront soumis soit à une gastrectomie pariétale, à une dérivation gastrique Roux-en-Y ou à une combinaison gastrectomie et dérivation biliopancréatique. Les effets de ces chirurgies sur la perte de poids, le diabète, les maladies cardiovasculaires et l'insuffisance rénale seront mesurés. Dans un volet plus fondamental de l'étude, les chercheurs examineront comment la perte de poids induite par la chirurgie bariatrique transforme le métabolisme, le microbiote intestinal ainsi que l'appétit et les comportements qui affectent le bilan calorique. À des fins de comparaison, un groupe témoin de 100 patients recevant un traitement non chirurgical du diabète sera aussi testé.

En favorisant une meilleure adéquation entre le patient et le type de chirurgie bariatrique, le projet REMISSION pourrait augmenter la rentabilité économique déjà probante de cette intervention. En effet, les coûts de la chirurgie sont couverts en moins de cinq ans, étant donné que les personnes opérées requièrent moins de soins de santé. "La connaissance scientifique clinique et fondamentale de nos chercheurs spécialisés en obésité procure des bénéfices autant pour les patients que pour la société québécoise, signale Sophie D'Amours, vice-rectrice à la recherche et à la création.

La participation financière de Johnson & Johnson Medical Companies dans ce projet constitue une reconnaissance de l'importance que l'entreprise accorde à la recherche dans le domaine de l'obésité et du diabète pour l'amélioration de la vie des patients, souligne son directeur général, Rollie Cameron. "Notre investissement se veut un pas de plus dans la quête de solutions pour ces enjeux complexes en santé et il fera en sorte que les patients recevront le bon traitement au bon moment."

L'IUCPQ traite les personnes souffrant d'obésité sévère depuis trois décennies. On y pratique maintenant plus de 600 chirurgies bariatriques par année. "C'est grâce à la compétence et à la détermination de notre équipe médicale et de nos chercheurs que nous sommes devenus un chef de file dans le traitement de l'obésité sévère, souligne Denis Bouchard, pdg de l'IUCPQ. La subvention au projet REMISSION vient d'ailleurs confirmer notre expertise dans ce domaine."

L'équipe du projet REMISSION compte 16 chercheurs, dont Laurent Biertho et Denis Richard, de la Faculté de médecine, qui agissent comme cochercheurs principaux. Les autres chercheurs de l'Université sont Marie-Claude Vohl, de l'École de nutrition, Frédéric Picard, de la Faculté de pharmacie, et André Marette, de la Faculté de médecine.
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