Les personnes qui portent un appareil cardiaque devraient limiter leur exposition aux lignes à haute tension, affirme la Dre Katia Dyrda. Photo: Thinkstock. Les personnes qui portent un appareil cardiaque devraient limiter leur exposition aux lignes à haute
tension (La tension est une force d'extension.), affirme la Dre Katia Dyrda, de l'
Institut (Un institut est une organisation permanente créée dans un certain but. C'est...) de
cardiologie (La cardiologie est la spécialité médicale qui étudie le cœur et ses...) de
Montréal (Montréal est à la fois région administrative et métropole du Québec[2]. Cette grande...) et de l'
Université de Montréal (L’Université de Montréal est l'un des quatre établissements d'enseignement...), qui a présenté son étude à la conférence EHRA EUROPACE - CARDIOSTIM 2015.
Sa recherche sur les interférences électromagnétiques (IEM) donne suite à des préoccupations du public quant au passage de pistes cyclables et de sentiers pédestres sous des lignes à haute tension (230 kV et plus). Son but était de déterminer si la
situation (En géographie, la situation est un concept spatial permettant la localisation relative d'un...) représente un danger pour les personnes portant un appareil cardiaque. On trouve des champs électriques semblables dans les sous-stations de
transport (Le transport est le fait de porter quelque chose, ou quelqu'un, d'un lieu à un autre, le plus...) d'
électricité (L’électricité est un phénomène physique dû aux différentes charges électriques de la...). Les employés qui montent les lignes à haute tension, qui effectuent des travaux d'entretien ou qui travaillent à l'intérieur de ces bâtiments (les préposés au ménage, par exemple) peuvent y être exposés.
"Les champs électriques intenses peuvent interférer avec le fonctionnement des appareils cardiaques, ce qui peut compromettre la thérapie (la
stimulation (Une stimulation est un événement physique ou chimique qui active une ou plusieurs...) anti-bradycardie, par exemple) ou provoquer des stimulations inappropriées. Selon l'
Organisation (Une organisation est) internationale de normalisation, les stimulateurs cardiaques et les défibrillateurs cardioverteurs implantables (DCI) doivent posséder une résistance aux champs électriques d'une intensité allant jusqu'à 5,4 kV/m (pour les champs 60 Hz), mais ceux-ci peuvent atteindre 8,5 kV/m sous les lignes à haute tension et 15 kV/m dans les sous-stations", signale la Dre Dyrda, qui note "un intérêt grandissant pour faire passer des pistes cyclables et des sentiers pédestres sous les lignes à haute tension, car ce sont des espaces essentiellement inutilisés. Mais les patients et le monde médical veulent connaître les risques. Les fabricants d'appareils cardiaques ne font aucune
recommandation (Les industries ne fonctionnent pas correctement sans normes garantissant...) sur les lignes à haute tension et les champs électriques intenses."
Dans le cadre de l'étude, 40 appareils cardiaques (21 stimulateurs cardiaques et 19 DCI) de cinq fabricants ont été exposés en laboratoire à des champs électriques allant jusqu'à 20 kV/m. Les appareils ont été installés dans un réservoir de solution saline à la hauteur d'un torse humain, de manière à simuler des implants pectoraux gauche et droit. Il s'est avéré que les simulateurs cardiaques, lorsque programmés aux paramètres nominaux et en mode bipolaire, résistaient aux IEM jusqu'à 8,6 kV/m. Par contre, le seuil de résistance de ces appareils, lorsque programmés à une sensibilité plus élevée ou en mode unipolaire, diminuait considérablement, jusqu'à 1,5 kV/m pour certains modèles. Les DCI, pour leur part, résistaient tous aux IEM jusqu'à 2,9 kV/m lorsque programmés aux paramètres nominaux. Il n'y avait aucune différence dans les seuils de résistance aux IEM entre les implants placés du côté gauche ou du côté droit.
"Il n'y a pas de préoccupation notable pour les patients portant un stimulateur cardiaque programmé dans la configuration habituelle (paramètres nominaux et mode bipolaire). Par contre, la minorité de patients dont l'appareil est en mode unipolaire ou réglé à une haute sensibilité devrait être informée au moment de l'
implantation (Le mot implantation peut avoir plusieurs significations :) ou lors du suivi médical, explique la Dre Dyrda. Il n'est pas nécessaire que les patients portant un stimulateur cardiaque ou un DCI évitent de passer sous les lignes à haute tension (230 kV et plus), mais ils devraient éviter de s'y attarder. Passer près des pylônes plutôt qu'entre eux réduit l'exposition au
champ électrique (En physique, on désigne par champ électrique un champ créé par des particules...), car les fils pendent entre deux pylônes; comme ils sont plus proches du sol à cet endroit, le champ est plus intense."
La Dre Dyrda souligne que ces conseils ne concernent pas les lignes de distribution (celles qui acheminent l'électricité aux habitations), car le champ électrique de 60 Hz qu'elles génèrent est très faible. Elle précise : "Des patients nous demandent s'ils doivent éviter de circuler sur des routes qui sont traversées par des lignes à haute tension. La réponse est non. La personne est toujours protégée dans un véhicule, car celui-ci agit comme une
cage de Faraday (Une cage de Faraday est une enceinte utilisée pour protéger des nuisances...) qui bloque automatiquement le champ électrique."
Les employés qui portent un stimulateur ou un défibrillateur cardiaque devraient le déclarer à leur employeur, afin que la sécurité de leurs conditions de travail soit minutieusement évaluée, insiste Katia Dyrda. "Notre étude a testé les effets des champs électriques d'une intensité allant jusqu'à 20 kV/m; nos résultats peuvent servir à évaluer les risques pour la personne en fonction du degré d'exposition durant une tâche spécifique et selon le type et le modèle d'appareil cardiaque. Cela peut aboutir à une réorganisation des tâches et, plus rarement, à un changement d'emploi."