Eclairage sur un des mystères du Parkinson

Publié par Adrien le 01/09/2015 à 00:00
Source: Université de Montréal
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C'est une surchauffe de neurones ayant un rôle très précis à jouer dans le contrôle du mouvement par le cerveau qui causerait les symptômes du Parkinson, cette maladie neurodégénérative. Photo: Jeronimo Sanz CC BY 2.0
C'est une surchauffe (La surchauffe est une opération physique qui a lieu dans un moteur à vapeur.) de neurones ayant un rôle très précis à jouer dans le contrôle (Le mot contrôle peut avoir plusieurs sens. Il peut être employé comme synonyme d'examen, de...) du mouvement par le cerveau qui causerait les symptômes du Parkinson, cette maladie neurodégénérative. "Comme un moteur qui tournerait trop vite pour propulser un véhicule (Un véhicule est un engin mobile, qui permet de déplacer des personnes ou des charges d'un...), ces neurones doivent produire beaucoup d'énergie (Dans le sens commun l'énergie désigne tout ce qui permet d'effectuer un travail, fabriquer de la...) pour fonctionner. Elles s'épuisent et meurent prématurément" dit Louis-Éric Trudeau, professeur à l'Université de Montréal (L’Université de Montréal est l'un des quatre établissements d'enseignement...), joint à Amsterdam quelques jours avant la publication de ses résultats dans la revue Current Biology.

Sommet dans les travaux du chercheur du Département de pharmacologie (La pharmacologie est une discipline scientifique du vivant, subdivision de la biologie, qui...) qui s'intéresse depuis 17 ans au fonctionnement d'une région du cerveau en cause dans la maladie de Parkinson (La maladie de Parkinson est une maladie neurologique chronique affectant le système nerveux...), la schizophrénie (Le terme de schizophrénie regroupe de manière générique un ensemble...) et la dépendance aux drogues, l'article pourrait ouvrir la voie à la création de modèles animaux et pour l'identification de nouvelles stratégies de traitement. "Pour une raison obscure, les laboratoires spécialisés ne parviennent pas à reproduire chez la souris les symptômes de la maladie de Parkinson, même en recourant à la transgénèse pour mimer les mutations retrouvées chez l'humain dans les formes familiales de cette maladie. Notre découverte pourrait permettre à court terme de proposer des lignées mieux adaptés à la recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...)", explique l'auteur de l'article cosigné par ses collègues du Département de pharmacologie Consiglia Pacelli, Nicolas Giguère et Marie-Josée Bourque et deux chercheurs des universités Laval et d'Ottawa, Martin Lévesque et Ruth Slack.

Avec de meilleurs modèles animaux, on peut envisager la mise au point de médicaments qui pourraient, par exemple, "aider les neurones en cause à diminuer leur consommation d'énergie, ou alors à produire leur énergie plus efficacement, ce qui diminuerait l'accumulation de dommages au fil des années", illustre le chercheur en neuropharmacologie de 46 ans. Son équipe explore déjà de nouvelles pistes de ce côté en collaboration avec les laboratoires des professeurs Slack (déjà mentionnée) et David Park, de l'Université d'Ottawa.

Cibler la substance noire

À la différence de la maladie d'Alzheimer, qui touche de façon plus large les milliards de neurones du cerveau, les symptômes principaux de la maladie de Parkinson sont causés par la mort de quelques dizaines ou centaines de milliers de neurones dans quelques régions plutôt circonscrites du cerveau incluant la substance noire compacte, le locus ceruleus et le noyau dorsal du nerf vague.

La clé: les mitochondries, ces usines à énergie microscopiques qui permettent aux cellules de croître et aux neurones de libérer leurs messagers chimiques tels que la dopamine, la noradrénaline (La noradrénaline (ou norépinéphrine) est un composé organique...) et l'acétylcholine (L'acétylcholine, abrégée en Ach, est le premier neurotransmetteur découvert. Il...). Depuis trois ans, l'équipe du laboratoire lié au Groupe de recherche sur le système nerveux (Le système nerveux est un système en réseau formé des organes des sens, des...) central et aux départements de pharmacologie et de neurosciences (Les neurosciences correspondent à l'ensemble de toutes les disciplines biologiques et...) de l'Université de Montréal (Montréal est à la fois région administrative et métropole du Québec[2]. Cette grande...) a multiplié les expériences pour parvenir à identifier les mécanismes en cause et confirmer l'hypothèse de la "surchauffe" des neurones.

Ils ont découvert que cette surchauffe pourrait être causée par des cellules très complexes comptant un nombre élevé de prolongements et de sites de libération des neurotransmetteurs ; un peu comme un arbre avec de très nombreuses branches. Ces neurones seraient vulnérables et leur dysfonctionnement déclencherait la maladie de Parkinson, dont les premiers symptômes apparaissent dans la soixantaine. "Nos travaux appuient l'hypothèse selon laquelle les neurones très complexes comme ceux de la substance noire forcent les mitochondries à travailler très fort pour produire de l'énergie. Cela expliquerait l'usure cellulaire accélérée."

Pour reprendre l'analogie du moteur, une auto qui surchauffe brûle forcément plus d'essence ; pas étonnant qu'elle se retrouve au garage plus souvent...

Défis particuliers

Le professeur Trudeau précise que les maladies neurodégénératives les plus communes de nos jours représentent des défis particuliers pour les chercheurs car elles découlent d'une certaine façon de l'allongement de l'espérance de vie (L'espérance de vie est une donnée statistique. Elle est censée permettre de connaître la durée...). "D'un point de vue évolutif, certain de nos neurones ne sont pas programmées pour durer 80, 90 et même 100 ans comme on le voit de plus en plus. Il faut s'attendre à ce qu'une partie du système subissent plus difficilement les outrages du temps."

Mais à cause de la nature de la maladie de Parkinson, plus ciblée que d'autre, on peut envisager un traitement dans un avenir pas trop éloigné. Le chercheur précise toutefois que son objectif premier est de développer la connaissance fondamentale des mécanismes du cerveau afin de jeter une lumière (La lumière est l'ensemble des ondes électromagnétiques visibles par l'œil...) nouvelle sur les maladies neurologiques.

L'équipe a pu compter sur le soutien de la Fondation Brain Canada en partenariat avec la Fondation Krembil. Un appui a aussi été obtenu de la part de la Société Parkinson Canada.
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