Québec: la qualité du français en progression

Publié par Adrien le 16/09/2015 à 00:00
Source: Renée Larochelle - Université Laval
Restez toujours informé: suivez-nous sur Google Actualités (icone ☆)

Bonne nouvelle pour la presse écrite et, du même coup, pour le lectorat: la qualité linguistique des articles publiés dans les quotidiens québécois francophones aurait connu une nette amélioration entre 2001 et 2015. C'est ce que conclut une équipe de chercheurs de l'Université ayant mené une étude pour le compte du Conseil supérieur de la langue française. L'étude, qui a été rendue publique récemment, montre, en effet, une baisse significative du nombre de fautes par rapport à une recherche similaire effectuée en 2001 pour le même organisme. Le bilan se serait ainsi amélioré de 48% en moins de 15 ans, si on fait abstraction des signes de ponctuation, dont l'utilisation est moins maîtrisée, selon les auteurs.

"Ces résultats viennent à l'encontre de l'opinion générale selon laquelle la qualité du français écrit dans les journaux diminue", souligne le linguiste Éric Kavanagh, professeur à l'École de design et l'un des auteurs du document, avec Caroline Marcoux, chargée d'enseignement à l'École de langues, Renée-Lise Roy, linguiste et responsable de formation pratique à l'École de langues, et Isabelle Paré, professeure au Département de langues, linguistique et traduction.

Aux fins de l'Étude sur la qualité de la langue dans six quotidiens québécois publiés de 2010 à 2013, 144 articles (24 par journal) figurant à la une du Devoir, de La Presse, du Soleil, du Journal de Québec, du Nouvelliste et du Journal de Montréal ont été scrutés à la loupe. D'une longueur moyenne de 717mots, les articles comportaient en moyenne 8 fautes. On comptait en moyenne 96 mots entre ces fautes. "Pour mesurer la progression ou la diminution des écarts linguistiques, nous avons analysé le nombre de mots qu'on pouvait lire avant de rencontrer une faute, indique Éric Kavanagh. C'est un bon indicateur pour mesurer la performance linguistique. Comparativement à l'étude de 2001 où il fallait lire 63 mots avant de trouver une faute, le nombre est de 112 mots en 2015."

Comme il est souligné plus haut, c'est surtout sur le plan de la ponctuation que le bât blesse. En témoigne la hausse du pourcentage de fautes dans cette catégorie, qui est passé de 15% à 35% entre 2001 et 2015. "L'emploi de la virgule pose un problème, constate Éric Kavanagh. Il faut dire que son utilisation est relativement complexe. On se pose la question: les correcteurs informatiques seraient-ils limités dans leurs capacités de bien traiter l'utilisation de ce signe de ponctuation ?" Quant aux autres fautes inventoriées, elles concernent le vocabulaire (21%) et la syntaxe (13%).

Par ailleurs, plus de 85% des articles du corpus comptaient 4 fautes ou plus, et aucun article n'affichait un sans-faute. Cette dernière statistique illustre à quel point il est difficile de produire des textes dépourvus de fautes, rappelle Éric Kavanagh. En effet, il ne suffit pas de maîtriser la langue, les divers codes et le style, il faut aussi resserrer le processus éditorial et s'assurer d'une relecture attentive des articles. Parmi les quotidiens à l'étude, y en aurait-il un qui se distinguerait par la qualité de la langue ? Oui, il existe certaines différences, affirme le linguiste, sans vouloir entrer dans les détails et citer expressément des noms.

Pour en savoir davantage, consultez la section "Études" de la Bibliothèque virtuelle du site cslf.gouv.qc.ca.
Page générée en 0.256 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise