Grâce à des mesures de longs termes menées sur 1 245 forêts européennes, une collaboration scientifique internationale, dont des chercheurs du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE/OVSQ, CEA / CNRS / UVSQ), démontre que l'émergence des premières feuilles au
printemps (Le printemps (du latin primus, premier, et tempus, temps, cette saison marquant autrefois le...) est moins sensible au
réchauffement climatique (Le réchauffement climatique, également appelé réchauffement planétaire, ou...) depuis une quinzaine d'années. Le verdissement des forêts s'observe de plus en plus tôt, mais la tendance à la précocité semble désormais ralentir, modérant l'idée d'un fort allongement de la
saison (La saison est une période de l'année qui observe une relative constance du climat et de...) de croissance de la
végétation (La végétation est l'ensemble des plantes (la flore) sauvages ou cultivées qui...) sous l'effet du réchauffement à venir. Ces résultats sont publiés dans l'édition de la revue
Nature du 1er octobre.
Beaucoup d'espèces d'arbres à feuilles exigent des températures froides pour sortir de leur état de dormance hivernale. Les hivers plus doux associés au réchauffement climatique pourraient donc neutraliser ce "choc
thermique (La thermique est la science qui traite de la production d'énergie, de l'utilisation de...)", contrecarrant partiellement la tendance à l'apparition de plus en plus précoce des premières feuilles. Ce phénomène n'avait cependant pu être démontré clairement.
Souhaitant étudier ce phénomène, les scientifiques ont observé pendant près de 30 ans l'apparition des premières feuilles de la végétation de 1 245 sites en Europe centrale.
Entre 1980 et 1994, la sortie des feuilles a été avancée de 4 jours par
degré (Le mot degré a plusieurs significations, il est notamment employé dans les domaines...) supplémentaire de
température (La température est une grandeur physique mesurée à l'aide d'un thermomètre et...) printanière. Cette avance tombe à 2-3 jours pour la période de 1999 à 2013, soit une diminution de plus de 40 %. Cette baisse de la sensibilité de l'apparition des premières feuilles au réchauffement climatique pourrait provenir des températures hivernales, moins froides pour la période de 1999 à 2013 que pour la période antérieure, ce qui décalerait la période de dormance des arbres.
Cette étude est la première démonstration empirique d'une baisse de sensibilité du reverdissement des forêts d'Europe au réchauffement climatique.