Les légumineuses regroupent des plantes herbacées, des arbustes, des arbres ou des lianes qui donnent des fruits en forme de gousses utilisées depuis longtemps dans l'alimentation humaine. Photo: Thinkstock. Annea afzelii et Annea laxiflora. Ces deux légumineuses arbustives ont été nommées "Annea" en l'honneur de la botaniste Anne Bruneau qui les a découvertes en
Afrique (D’une superficie de 30 221 532 km2 en incluant les îles,...) en 1996. Elle nous explique pourquoi l'
Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a fait de 2016 l'Année internationale des légumineuses. "Il y a deux bonnes raisons: leurs propriétés nutritionnelles et leurs effets bénéfiques sur la
fertilité (Pour le sens commun, la fertilité désigne à la fin du XXe siècle la...) des sols", affirme la fondatrice du Centre sur la
biodiversité (La biodiversité est la diversité naturelle des organismes vivants. Elle s'apprécie...) et professeure au Département de sciences biologiques de l'
Université de Montréal (L’Université de Montréal est l'un des quatre établissements d'enseignement...).
Si, pour la plupart d'entre nous, les légumineuses sont ces haricots aux riches propriétés nutritives qu'on sert en chili ou en salade, elles forment pour les taxinomistes comme Anne Bruneau l'une des trois familles de plantes les plus diversifiées. En Afrique et en Amérique du Sud, elles sont extrêmement abondantes avec plus de 20 000 espèces répertoriées. "Sur le plan écologique, le groupe des légumineuses est prépondérant, indique Mme Bruneau. Mais toutes les variétés ne sont pas comestibles. Plusieurs sont même hautement toxiques. Une douzaine d'espèces sont reconnues par la FAO pour leur importance dans la consommation humaine et animale."
Anne Bruneau. Photo: Christian Fleury. Pourquoi sont-elles aussi significatives ? Les lentilles, haricots, fèves, gourganes, lupins (ou
lupini), soya, pois et pois chiches constituent une large part du panier alimentaire de base de nombreuses populations, répond Anne Bruneau. "Les légumineuses sont une source essentielle de protéines et d'acides aminés d'origine végétale pour tous les habitants de la
planète (Une planète est un corps céleste orbitant autour du Soleil ou d'une autre étoile de...)."
Selon la FAO, la production d'un kilo de protéines animales demande 13 fois plus d'eau que celle d'un kilo de protéines végétales. Chaque kilo de protéines animales nécessite de fournir au bétail environ six kilos de protéines végétales.
Dans un contexte où les spécialistes s'accordent sur la nécessité de réduire les impacts environnementaux en
matière (La matière est la substance qui compose tout corps ayant une réalité tangible. Ses...) d'alimentation, l'Année internationale des légumineuses prend tout son sens. D'autant plus que les légumineuses aident à lutter contre l'
obésité (L'obésité est l'état d'une personne, ou d'un animal, souffrant d'une hypertrophie de...) et à prévenir les maladies chroniques telles que le
diabète (Le diabète présente plusieurs formes, qui ont toutes en commun des urines abondantes...) et les problèmes cardiovasculaires. Leur
culture (La définition que donne l'UNESCO de la culture est la suivante [1] :) a également des effets bénéfiques sur la fertilité des sols en fixant l'azote de l'
atmosphère (Le mot atmosphère peut avoir plusieurs significations :). Contrairement au maïs, dont
la culture (La Culture est une civilisation pan-galactique inventée par Iain M. Banks au travers de ses...) est exigeante en eau et en nutriments. Traitée à grand renfort de pesticides, sensible à l'érosion, cette culture ne laisse pas les sols indemnes.
En Amérique du Sud, les paysans cultivent légumineuses et céréales en rotation: ils plantent du maïs une année, puis du soya l'année suivante. Cette approche aide à contrer la perte de matière organique causée par un usage agricole intensif. Mais l'extension de la monoculture depuis 20 ans épuise rapidement les ressources minérales. Autre problème ? "Un excès de production d'une gamme cultivée est associé à une perte de la diversité", déclare Anne Bruneau. Les scientifiques en ont la preuve irréfutable. Lorsque la diversité des végétaux diminue, leur productivité décroît. Autrement dit, pour que la
végétation (La végétation est l'ensemble des plantes (la flore) sauvages ou cultivées qui...) s'épanouisse, il faut que des espèces différentes se côtoient.
Alors qu'il faudra nourrir neuf milliards de personnes en 2050 et que les rendements du blé, du riz et du maïs s'essoufflent, on a avantage à trouver des solutions. L'avenir de notre alimentation ne passera pas forcément par l'intensification de l'agriculture, selon certains spécialistes, mais par des changements agricoles et alimentaires. Dans les deux cas, les légumineuses y ont une place de choix.