Mon assiette, mon miroir

Publié par Adrien le 14/10/2015 à 00:00
Source: Jean Hamann - Université Laval
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La culture de la minceur qui existe dans des sports comme la gymnastique ou la nage synchronisée peut amplifier les préoccupations des jeunes athlètes sur leur apparence physique.
La pratique du sport met-elle les jeunes à l'abri de comportements alimentaires à risque pouvant conduire à des désordres alimentaires ? Pas si on en juge par les résultats d'une étude qu'une équipe de l'Université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...) vient de publier dans la revue Health Behavior and Policy Review et dont les conclusions ont inspiré un programme d'intervention destiné aux jeunes sportives.

Pour jeter un nouvel éclairage sur la question de l'effet du sport sur les comportements alimentaires, des chercheurs de l'École de nutrition et de la Faculté des sciences de l'éducation ont mené une enquête auprès de 346 jeunes filles de 12 à 17 ans. Du nombre (La notion de nombre en linguistique est traitée à l’article « Nombre...), 255 pratiquaient un sport de compétition; les 91 autres, qui formaient le groupe témoin, ne s'adonnaient à aucun sport organisé.

Les données recueillies par cette équipe révèlent l'étendue du problème entourant les questions de poids (Le poids est la force de pesanteur, d'origine gravitationnelle et inertielle, exercée par la...) et d'image corporelle chez les adolescentes. En effet, même si 80% des jeunes sportives ont un indice de masse (Le terme masse est utilisé pour désigner deux grandeurs attachées à un...) corporelle normal, 67% sont préoccupées par leur poids, 38% n'aiment pas leur silhouette et souhaiteraient être plus minces et 40% ont tenté de perdre du poids dans les 12 mois précédant l'étude. De plus, 22% des répondantes avaient l'intention d'adopter des comportements alimentaires restrictifs dans les trois mois suivants. Les restrictions les plus répandues se résument à couper le sucre et le gras, diminuer les portions et éviter les restaurants. Les réponses fournies par les jeunes filles du groupe témoin sont comparables en tous points. "La question du poids touche toutes les tranches de la société, constate le responsable de l'étude, Benoît Lamarche. Elle est omniprésente chez les adolescentes, même celles qui sont actives, qui ont un indice de masse corporelle normal et qui sont en bonne santé (La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste...)."

Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, ce n'est pas le désir d'avoir de meilleures performances qui motive les jeunes sportives à vouloir perdre du poids. Leur motivation première pour adopter des comportements alimentaires restrictifs est la même que chez les autres adolescentes: avoir une belle apparence physique (La physique (du grec φυσις, la nature) est étymologiquement la...). De plus, les participantes estimaient que la perte de poids ne pouvait pas avoir d'effets néfastes sur leur santé; elles jugeaient même que les restrictions alimentaires pouvaient leur apporter des bienfaits. "Les jeunes athlètes ont une mauvaise compréhension des questions entourant le poids et elles mesurent mal les conséquences d'une mauvaise gestion du poids, notamment les désordres alimentaires qui peuvent s'ensuivre", estime le professeur Lamarche.

À la lumière de cette étude, les chercheurs ont développé un programme d'intervention pour corriger les perceptions et les attitudes par rapport à l'alimentation et à l'apparence chez les jeunes athlètes. S'il est possible de faire appel à des arguments rationnels pour démontrer qu'être trop maigre a des répercussions négatives sur la santé, il en va autrement lorsqu'il est question de définir les normes en matière (La matière est la substance qui compose tout corps ayant une réalité tangible. Ses...) de beauté. "Les jeunes filles sont très exposées aux images de minceur (La minceur est l'état d'une personne présentant une corpulence considérée comme...) qu'on voit partout. Les réseaux sociaux n'aident pas. Dès qu'une jeune fille s'éloigne de la norme (Une norme, du latin norma (« équerre, règle ») désigne un...), les commentaires affluent (On appelle affluent un cours d'eau qui va se jeter dans un cours d'eau au débit plus important, au...)", commente le professeur Lamarche.

L'intervention mise au point par les chercheurs vise en priorité l'apparence physique. Elle montre, par l'intermédiaire d'images d'athlètes de haut niveau qui ne sont pas des "piquets", que la beauté se décline sous différentes formes et qu'elle dépend de la génétique (La génétique (du grec genno γεννώ = donner naissance) est...) de chacun. "Ce n'est pas simple de "déprogrammer" leur conception de la beauté, admet Benoît Lamarche, mais il faut intervenir pendant qu'elles sont encore jeunes, avant que des comportements alimentaires néfastes conduisent à des problèmes plus graves." L'intervention a été testée auprès d'un groupe de jeunes athlètes et les résultats seront divulgués d'ici quelques mois.

L'étude publiée dans Health Behavior and Policy Review est signée par Éliane Morissette, Catherine Laramée, Steven Couture, Véronique Provencher et Benoît Lamarche, de l'École de nutrition et de l'INAF, Vicky Drapeau et Claude Goulet, du Département d'éducation physique, et Pierre Valois, du Département des fondements et pratiques en éducation.
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