Le bilan environnemental de la voiture électrique dépend surtout du mode de production de l'électricité qui l'alimente. Illustration: Benoît Gougeon. Renault Zoé, Lumeneo Neoma, BMW i3, Courb C-Zen, Tesla Model S... Ces derniers-nés de l'industrie
automobile (Une automobile, ou voiture, est un véhicule terrestre se propulsant lui-même à l'aide d'un...) sont tout électriques. Batteries,
moteurs (Un moteur est un dispositif transformant une énergie non-mécanique (éolienne, chimique,...), dispositifs de recharge, design, équipements : chacun de ces composants technologiques essentiels au succès de la
voiture électrique (Une voiture électrique est une automobile mue par la force électromotrice de moteurs...) lui permet de se faire une place sur le bitume. Mais son bilan environnemental est-il aussi écologique qu'il en a l'air ?
"Plusieurs croient que la voiture électrique présente l'avantage de n'émettre ni CO2 ni polluants. Mais la question est beaucoup plus complexe. Cela dépend surtout du mode de production de l'
électricité (L’électricité est un phénomène physique dû aux différentes charges électriques de la...) qui l'alimente. Sur le plan écologique, si l'électricité est produite par une centrale au charbon, c'est pire qu'une voiture qui roule au
pétrole (Le pétrole est une roche liquide carbonée, ou huile minérale. L'exploitation de...) !" affirme Michel Gendreau, professeur à Polytechnique
Montréal (Montréal est à la fois région administrative et métropole du Québec[2]. Cette grande...).
Au Québec, précise ce spécialiste du transport et de l'
énergie (Dans le sens commun l'énergie désigne tout ce qui permet d'effectuer un travail, fabriquer de la...), l'électricité est fournie à 97 % par des sources renouvelables comme l'hydroélectricité et l'éolien. "Chez nous, il y a un gain en termes d'empreintes environnementales quand on conduit un
véhicule électrique (Un véhicule électrique est un véhicule dont la propulsion est assurée par un...), dit-il. Mais ce n'est pas le cas dans tous les pays."
Une voiture alimentée par de l'électricité provenant d'une centrale nucléaire, comme c'est souvent le cas en France, émet en
moyenne (La moyenne est une mesure statistique caractérisant les éléments d'un ensemble de...) un gramme par kilomètre d'équivalent CO2. Quand l'électricité d'un
véhicule (Un véhicule est un engin mobile, qui permet de déplacer des personnes ou des charges d'un...) vient d'une centrale au charbon, c'est 150 fois plus ! Le taux est alors supérieur à la moyenne actuelle des émissions de CO2 des voitures à essence en France. La
situation (En géographie, la situation est un concept spatial permettant la localisation relative d'un...) est particulièrement problématique dans des pays comme la Chine, dont la production électrique est assurée à 70 % par des centrales au charbon et qui prévoit en 2020 un parc de cinq millions de véhicules rechargeables.
Dans le cas de la Chine, le professeur Gendreau apporte une nuance. "Pour avoir visité Pékin, je dirais que la voiture électrique est bénéfique en milieu urbain densément peuplé même si l'électricité qui l'alimente est produite avec du charbon. Car le taux de pollution au
centre-ville (Le centre-ville est le cœur de la ville. Il est également appelé hypercentre dans...) est extrêmement élevé." Selon lui, le bilan environnemental du véhicule électrique dépend non seulement du mode de production de l'électricité, mais aussi de son lieu de fabrication. "Par exemple, si la centrale au charbon se trouve dans un endroit perdu très lointain et qu'on laisse juste les voitures électriques se déplacer au centre-ville, il y a là tout de même un avantage", estime-t-il.
Autrement dit, la voiture électrique ne règle pas le problème de l'émission globale des gaz à effet de serre, mais contribue à purifier l'air des villes...