Certaines fonctions cognitives du cerveau humain semblent varier en fonction de la saison, selon une étude publiée dans la revue américaine PNAS par une équipe de chercheurs de l'Université de Liège. Si les sautes d'humeur ont été corrélées aux saisons, on sait par contre peu de choses sur la façon dont d'autres fonctions cérébrales varient selon les saisons. C'était le but de l'étude originale menée par Pierre Maquet, Gilles Vandewalle et Christelle Meyer à l'ULg, au sein du Centre de recherches du
Cyclotron.
Illustration: Université de Liège
L'équipe de chercheurs a mesuré l'
activité des fonctions cérébrales de 28 volontaires à différents moments de l'
année. Pour chaque période d'essai, les volontaires, tous âgés d'une vingtaine d'année, ont passé cinq jours dans le laboratoire dépourvu de tout repère saisonnier, comme la
lumière du jour, et privé d'accès
internet.
A la fin de ces 5 jours, les chercheurs ont mesuré l'activité cognitive alors qu'ils réalisaient deux tests différents en imagerie par
résonance magnétique (IRM)
fonctionnelle: l'un mettant en jeu surtout l'attention (tâche attentionnelle) et l'autre impliquant surtout la
mémoire à court terme (tâche exécutive). Les performances aux deux tâches sont restées bonnes et constantes pour tous les sujets, quel que soit le moment de l'année.
Les résultats montrent cependant que les ressources cérébrales utilisées pour réaliser les tests changeaient en fonction de la saison. Pour la tâche attentionnelle, l'activité cérébrale maximale est atteinte en juin, près du
solstice d'été, alors que le niveau est à son plus bas près du solstice d'hiver. De façon assez inattendue, l'activité cérébrale de la tâche exécutive (mémoire à court terme) ne suivait pas le même profil et était à son maximum à l'
automne et à son minimum à proximité de l'
équinoxe de
printemps.
Des analyses supplémentaires montrent que ces résultats ne sont pas liés à des variations dans des mesures neurophysiologiques du niveau d'éveil, de la qualité du sommeil ou des variations endocrines du niveau de
mélatonine. Ces résultats démontrent qu'en plus de leur rythmicité circadienne, certaines fonctions cognitives cérébrale varient également au gré des saisons.
Pour plus d'information voir:
"Seasonality in human cognitive brain responses", Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).