Les physiciens des quarks, des photons ou des gluons comprennent les caractéristiques des particules qu'ils étudient, mais n'ont jamais pu savoir ce à quoi elles peuvent ressembler. Ceci jusqu'à ce que Jan-Henrik Andersen, professeur à l'
Université des Arts et du
Design du Michigan, eut traduit les propriétés physiques des particules subatomiques par des images sur
papier et sur des toiles. Andersen expose la "Perception de l'Invisible Extrême" jusqu'en août au Laboratoire de l'accélérateur de Fermi à Batavia, dans l'Illinois.
“Top/Muon event”
L'exposition propose 25 images de grandes tailles générées par ordinateur, vivement colorées, ainsi que des sculptures, qui donnent à voir les particules subatomiques. Andersen a résolu la tâche impossible d'observer visuellement ces particules en traduisant leurs classification et propriétés d'après le Modèle Standard de la
physique subatomique, dans un langage visuel cohérent. Les propriétés de
vitesse, de
couleur, de
masse et de
spin sont représentées en tant qu'éléments visuels.
"Personne n'a jamais vu, et personne ne verra jamais quoi que ce soit d'aussi petit ou d'aussi véloce qu'un quark ou un
neutrino", indique Andersen. "On pourrait prétendre qu'ils ressemblent à n'importe quoi, si tant est qu'ils aient une apparence".
Andersen a travaillé avec des physiciens Gordon Kane et David Gerdes de l'Université du Michigan pour associer l'art et la science. "Nous avons travaillé
ensemble pendant de nombreux
mois, en confrontant nos différentes façons de comprendre et de décrire le
monde", précise Kane. "Nous avons réussi à produire un ensemble d'images qui sont signicatives et belles. Andersen a généré les images tandis que nous l'aidions à rester focaliser sur leur validation
scientifique".
"Tandis que la science propose et explique notre monde avec des moyens mesurables, l'art et le design en offrent une appréciation intellectuelle et émotionnelle qui ne peut être expliquée par aucun autre moyen, mesurable ou pas", conclut Andersen.