La surconsommation de boissons sucrées est associée à l'obésité abdominale, à des taux anormaux de lipides sanguins et à un risque accru de diabète de type 2. Dans quel pays consomme-t-on le plus de boissons sucrées ? Quel est le pays le plus raisonnable à ce chapitre ? Voilà le genre de questions auxquelles répond le
Baromètre (Le baromètre est un instrument de mesure, utilisé en physique et en...) mondial des ventes de boissons sucrées (PDF), un outil conçu par des chercheurs associés à la Chaire internationale sur le risque cardiométabolique (CIRM). Ce baromètre, révélateur d'une
nutrition (La nutrition (du latin nutrire : nourrir) désigne les processus par lesquels un être...) de mauvaise qualité, a été présenté par Benoit Arsenault, professeur à la Faculté de
médecine (La médecine (du latin medicus, « qui guérit ») est la science et la...) et
chercheur (Un chercheur (fem. chercheuse) désigne une personne dont le métier consiste à faire de la...) au Centre de
recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) de l'
Institut (Un institut est une organisation permanente créée dans un certain but. C'est...) universitaire de
cardiologie (La cardiologie est la spécialité médicale qui étudie le cœur et ses...) et de
pneumologie (En médecine, la pneumologie est la branche qui s'occupe de maladies des poumons et du tractus...) de Québec-Université Laval (CRIUCPQ-UL), au congrès de la Société européenne d'athérosclérose, qui se déroulait cette semaine à Innsbruck, en Autriche.
Le professeur Arsenault, son collègue de la Faculté de médecine et du CRIUCPQ-UL, Jean-Pierre Després, également directeur scientifique de la CIRM et directeur de la science et de l'innovation d'Alliance santé Québec, et Marja-Riitta Taskinen, de l'
Université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...) d'Helsinki, ont estimé la consommation
moyenne (La moyenne est une mesure statistique caractérisant les éléments d'un ensemble de...) de boissons sucrées en litres par habitant à partir de bases de
données (Dans les technologies de l'information (TI), une donnée est une description élémentaire, souvent...) constituées par la firme Euromonitor International. Ces
statistiques (La statistique est à la fois une science formelle, une méthode et une technique. Elle...) incluent les ventes de boissons gazeuses, de jus contenant du sucre ajouté et de boissons énergisantes dans 80 pays, regroupant la majorité de la
population mondiale (La population mondiale désigne le nombre d'êtres humains vivant sur Terre à un...).
En 2015, le Mexique (147 l), le Chili (144 l) et les États-Unis (126 l) occupaient le sommet de la liste, alors que le Pakistan (8 l), le Kenya (7 l) et l'Inde (5 l) fermaient la marche. Il faut toutefois souligner qu'au cours des cinq dernières années, la consommation moyenne de boissons sucrées a diminué de 10 litres par habitant au pays. Au chapitre du pourcentage d'amélioration, cette performance vaut une 7e place aux Canadiens. Cette baisse de consommation des boissons gazeuses et des jus sucrés cache toutefois une augmentation de 38% des ventes de boissons énergisantes.
L'augmentation de la consommation de boissons sucrées est particulièrement marquée dans les pays en développement, constatent les chercheurs. "Cette hausse spectaculaire est préoccupante et elle devrait être sur l'écran radar des autorités de santé publique", estime Benoit Arsenault. La science est formelle, ajoute-t-il. La surconsommation de boissons sucrées est associée à plusieurs problèmes de santé:
obésité (L'obésité est l'état d'une personne, ou d'un animal, souffrant d'une hypertrophie de...) abdominale, taux anormaux de lipides sanguins et risque accru de
diabète de type 2 (Cet article traite du « diabète de type 2 », une forme de diabète...). Il s'agit, en plus, d'un excellent marqueur de nutrition de mauvaise qualité. "Nous avions deux objectifs en tête lorsque nous avons créé ce baromètre, précise le chercheur. D'une part, il s'agit d'un outil qui permet aux scientifiques et aux agences de santé de suivre l'évolution de la consommation de boissons sucrées. D'autre part, il s'agit d'un outil intéressant pour sensibiliser les gens aux effets de la surconsommation de boissons sucrées."
De son côté, Jean-Pierre Després s'attriste du fait "que nous exportons certains comportements comme la surconsommation de boissons sucrées dans les marchés émergents". "Certaines tendances sont encourageantes, mais nous devons rester vigilants, en particulier en ce qui concerne les boissons énergisantes et les consommateurs chroniques de boissons sucrées."
Les grandes lignes de cette étude sont présentées dans un billet que Benoit Arsenault vient de publier dans le blogue de la Chaire. Les trois chercheurs espèrent également publier une analyse complète et rigoureuse de leurs résultats dans une revue scientifique.