La magnétosphère de Jupiter bientôt dévoilée

Publié par Redbran le 29/06/2016 à 12:00
Source:CNRS
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C'est l'autre but de la mission Juno: comprendre comment se comportent le champ magnétique jovien et le plasma à l'origine des gigantesques aurores de Jupiter.


Vue d'artiste des lignes du champ magnétique de Jupiter. © NASA/JPL-CALTECH
La sonde de la Nasa qui, au terme d'un voyage de cinq ans, va se placer en orbite autour de Jupiter, n'a pas pour seul objectif d'établir l'origine, la structure interne et la composition de l'atmosphère (Le mot atmosphère peut avoir plusieurs significations :) de la plus grande des planètes du système solaire (Le système solaire est un système planétaire composé d'une étoile, le...). Elle précisera aussi les caractéristiques de sa magnétosphère (La magnétosphère est la région entourant un objet céleste dans lequel les phénomènes...).

De quoi s'agit-il ? Comme la Terre (mais à la différence de Vénus et de Mars), Jupiter est dotée d'un champ magnétique vingt fois plus intense au niveau de la surface que celui de notre planète. Ce champ est à l'origine d'un phénomène spectaculaire: la magnétosphère jovienne. Celle-ci apparaît comme une "bulle" résistant au vent solaire (Le vent solaire est un flux de plasma constitué essentiellement d'ions et d'électrons qui sont...) – ce flux de particules chargées émis en permanence par le Soleil –, et c'est la plus vaste structure de ce type dans le système solaire. Fortement dissymétrique, elle avance jusqu'à 5 millions de kilomètres (Le mètre (symbole m, du grec metron, mesure) est l'unité de base de longueur du Système...) de Jupiter en direction de notre étoile et forme de l'autre côté une longue queue de 700 millions de kilomètres qui... dépasse l'orbite de Saturne !

Une planète peu explorée

Bien que de nombreuses missions, de Pionner 1 et 2 à Cassini en passant par Voyager 1 et 2, Ulysses et Galileo, aient visité Jupiter, les informations sur cette région du système solaire manquent cruellement. "Comme la magnétosphère terrestre, celle-ci n'est pas tout à fait vide, explique Philippe Zarka, directeur de recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) au Lésia et à l'USN et co-investigateur de la mission Juno. Elle est occupée par des "plasmas" – gaz électriquement chargés, faits d'électrons, de protons et d'ions – peu denses". Dans le cas de la Terre, ces particules sont apportées par le vent solaire ou arrachées à l'atmosphère, au niveau de l'ionosphère (L’ionosphère est une région de l'atmosphère située entre la mésosphère et la...). Mais, sur Jupiter, le satellite (Satellite peut faire référence à :) Io en constitue une source importante.

Très proche de la géante gazeuse, ce monde glacé en proie à un volcanisme permanent, entretenu par de gigantesques effets de marée, dégage de grandes quantités de gaz par les panaches des volcans qui constellent sa surface. Ce gaz, déversé dans l'espace au rythme d'une tonne par seconde, est ensuite ionisé puis accéléré par la combinaison (Une combinaison peut être :) du champ magnétique jovien et des forces centrifuges issues de la rotation de Jupiter – la planète tourne sur elle-même en moins de 10 heures. C'est lui qui constitue la majeure partie du plasma de la magnétosphère jovienne.

"Jupiter est un laboratoire pour l'étude de la physique des plasmas et des planètes géantes".

Cette situation fait du proche environnement (L'environnement est tout ce qui nous entoure. C'est l'ensemble des éléments naturels et...) de Jupiter une zone où surviennent des phénomènes inédits, du moins inconnus sur Terre: disque de plasma équatorial portant des courants de millions d'ampères, distorsion des lignes de champs magnétiques, aurores de Io, énormes ceintures de radiations ou encore aurores polaires, permanentes ou intermittentes... Autant de structures originales qui, estime Philippe Zarka "font de Jupiter un laboratoire pour l'étude de la physique (La physique (du grec φυσις, la nature) est étymologiquement la...) des plasmas et des planètes géantes, dont nombre ont déjà été détectés autour d'autres étoiles que le Soleil".

Cartographier le champ magnétique jovien

La mission Juno va permettre d'approfondir considérablement leur connaissance. Premier vaisseau spatial à survoler Jupiter hors de son plan équatorial, si l'on excepte le bref passage d'Ulysses en 1992, la sonde décrira une série d'orbites qui, la faisant passer à basse altitude (L'altitude est l'élévation verticale d'un lieu ou d'un objet par rapport à un niveau...) au-dessus des pôles et de l'équateur, lui permettront d'observer la planète dans sa totalité. Grâce à ses instruments, elle sera en mesure d'établir une carte détaillée du champ magnétique. Une information qui, combinée aux données (Dans les technologies de l'information (TI), une donnée est une description élémentaire, souvent...) sur les plasmas obtenues dans les régions traversées, fournira aux astrophysiciens les pièces manquantes à l'établissement d'un modèle précis de la magnétosphère jovienne.


Aurores jovienne vues dans le spectre rayons X. © NASA/CXC/SwRI/R.Gladstone et al. and NASA/ESA/Hubble Heritage (AURA/STScl)

Juno s'intéressera également aux intenses aurores de Jupiter. Visibles essentiellement dans le domaine de l'ultraviolet, celles-ci forment de vastes structures autour des pôles magnétiques, permanentes par endroits, intermittentes ailleurs. Elles sont accompagnées de puissantes émissions radio. Leur rôle dans la dynamique (Le mot dynamique est souvent employé désigner ou qualifier ce qui est relatif au mouvement. Il...) de l'atmosphère de la planète, tout comme celui joué par le vent solaire, reste à préciser. Enfin, la mission de la Nasa pourrait apporter des informations sur la manière dont le champ magnétique de Jupiter est créé. Celui-ci est généré par les courants électriques produits par les mouvements de l'hydrogène (L'hydrogène est un élément chimique de symbole H et de numéro atomique 1.) et de l'hélium liquides métalliques qui occupent le cœur de la planète. Comment ? Juno pourrait, là aussi, apporter des réponses.
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