L'érosion de la biodiversité pourrait engendrer une "dette évolutive"

Publié par Adrien le 26/07/2016 à 00:00
Source: CNRS-INEE
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Depuis plusieurs décennies, les activités humaines sont à l'origine d'extinctions massives d'espèces dans le monde entier qui soulèvent la question de l'impact de la perte de la biodiversité pour le fonctionnement des écosystèmes. Dans une étude publiée en juin dernier dans Science Advances, des scientifiques de l'Université de Göttingen (L’université de Göttingen (la graphie en français Gottingue est possible,...), du Centre allemand de recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) intégrative en biodiversité (La biodiversité est la diversité naturelle des organismes vivants. Elle s'apprécie...) et du laboratoire d'étude de la Biodiversité marine de Montpellier (MARBEC, CNRS (Le Centre national de la recherche scientifique, plus connu sous son sigle CNRS, est le plus grand...) / Université de Montpellier (L’université de Montpellier était un établissement d’enseignement...) / IRD / IFREMER) apportent un nouvel éclairage à ce sujet. Les chercheurs ont assemblé en laboratoire des communautés bactériennes de diversités différentes et ont montré que, paradoxalement, une forte diversité pouvait entraîner une plus forte diversification évolutive. En suggérant qu'une diminution de la diversité risque aussi de limiter l'apparition de nouvelles espèces, ces résultats laissent entendre que la crise actuelle de la biodiversité aura des effets beaucoup plus durables que ceux déjà envisagés.

Par la destruction des habitats naturels ou l'uniformisation des territoires qu'elles engendrent, les activités humaines sont directement responsables de la chute à grande échelle de la biodiversité. Les conséquences de cette disparition d'espèces sans précédent, que certains scientifiques n'hésitent pas à qualifier de sixième extinction (D'une manière générale, le mot extinction désigne une action consistant à éteindre quelque...), sont toutefois encore largement méconnues. Une étude initiée par une équipe franco-allemande dans le but de déterminer les conditions de diversification adaptative de la bactérie (Les bactéries (Bacteria) sont des organismes vivants unicellulaires procaryotes, caractérisées...) Pseudomonas fluorescens F113 fournit à ce propos de nouvelles pistes de réflexion.

Dans un premier temps, les chercheurs ont constitué, en laboratoire, des groupes de microorganismes de diversité plus ou moins importante en utilisant différentes lignées de Pseudomonas fluorescens. En outre, deux types de ressources étaient mises à disposition de chaque communauté: une ressource principale très attractive et un ensemble (En théorie des ensembles, un ensemble désigne intuitivement une collection...) de ressources satellites (Satellite peut faire référence à :) qui l'étaient beaucoup moins. Les scientifiques ont ensuite étudié la diversification de la bactérie Pseudomonas fluorescens F113 dans ces différents groupes de bactéries. "A raison de nombreuses générations par jour, les microorganismes permettent d'observer l'évolution en direct, ce qui serait impossible dans des communautés de macroorganismes constituées par exemple de mammifères, d'oiseaux ou de reptiles ", précise Nicolas Mouquet, chercheur (Un chercheur (fem. chercheuse) désigne une personne dont le métier consiste à faire de la...) CNRS à Montpellier et cosignataire de l'étude.

Au sein des groupes les plus riches en lignées bactériennes, l'équipe a pu constater que la forte compétition qui y règne amène peu à peu les bactéries à utiliser les ressources satellites. Au fil des générations, ces microorganismes finissent ainsi par évoluer vers de nouvelles stratégies axées sur l'exploitation préférentielle des ressources les moins attractives. Cette réorientation semble par ailleurs d'autant plus forte que la communauté compte de lignées bactériennes différentes. De manière assez paradoxale, les bactéries confrontées à davantage de compétition s'adaptent donc en se diversifiant encore plus. Pour les scientifiques, ces résultats suggèrent que l'extinction actuelle des espèces risque non seulement de réduire le fonctionnement des écosystèmes mais aussi de limiter, à l'avenir, l'émergence de nouvelles espèces. "En homogénéisant toujours plus les écosystèmes, comme nous sommes actuellement en train de le faire, nous provoquons déjà la disparition de nombreuses espèces mais nous hypothéquons également les capacités de diversifications futures du vivant", souligne Nicolas Mouquet.
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