Boissons sucrées: la carotte et le bâton

Publié par Adrien le 05/04/2017 à 00:00
Source: Jean Hamann - Université Laval
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Aux États-Unis et au Canada, la consommation moyenne de boissons sucrées, qu'il s'agisse de boissons gazeuses, de boissons énergisantes ou de boissons aux fruits avec sucre ajouté, dépasse trois litres par semaine chez les adolescents.
Pour être efficaces, les interventions visant à réduire la consommation de boissons sucrées chez les adolescents doivent combiner l'éducation et les mesures réglementaires.

La plupart des interventions menées en milieu scolaire pour freiner la consommation de boissons sucrées portent leurs fruits, révèle une étude qui vient d'être publiée dans la revue Public Health Nutrition. Les interventions faisant appel à des mesures réglementaires sont les plus efficaces, mais celles qui misent sur l'éducation et les modifications de comportement demeurent tout de même essentielles, estiment les auteures de l'étude.

La consommation de boissons sucrées, qu'il s'agisse de boissons gazeuses, de boissons énergisantes ou de boissons aux fruits avec sucre ajouté, est devenue une préoccupation internationale en santé publique. Les statistiques (La statistique est à la fois une science formelle, une méthode et une technique. Elle...) récentes révèlent qu'aux États-Unis, les adolescents en consomment en moyenne (La moyenne est une mesure statistique caractérisant les éléments d'un ensemble de...) un peu plus de 600 ml par jour, alors qu'au Canada, la consommation des garçons et celle des filles atteignent respectivement 570 ml et 350 ml. Ces boissons, qui sont la principale source de calories ingérées sous forme liquide (La phase liquide est un état de la matière. Sous cette forme, la matière est...) par les adolescents, ont cependant une piètre valeur nutritive. De plus, la liste de leurs méfaits sur la santé ne cesse d'allonger: obésité (L'obésité est l'état d'une personne, ou d'un animal, souffrant d'une hypertrophie de...) abdominale, anomalies des lipides sanguins et risque accru de carie dentaire (La carie dentaire, maladie infectieuse de la dent, est une lésion de l'émail et de la...), de diabète de type 2 (Cet article traite du « diabète de type 2 », une forme de diabète...), de maladies cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux. La consommation de boissons sucrées ne serait pas étrangère au fait que 30% des jeunes Canadiens de 12 à 17 ans font de l'embonpoint ou souffrent d'obésité.

Au fil des ans, de nombreux programmes ont été implantés en milieu scolaire pour limiter la consommation de boissons sucrées chez les adolescents. Pour en évaluer l'efficacité, l'étudiante-chercheuse Lydi-Anne Vézina-Im et la professeure Véronique Provencher, de l'École de nutrition et de l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, et leurs collaboratrices ont passé (Le passé est d'abord un concept lié au temps : il est constitué de l'ensemble...) en revue la littérature scientifique (Un scientifique est une personne qui se consacre à l'étude d'une science ou des sciences et qui...) portant sur le sujet. Les chercheuses ont ainsi mis la main sur 36 études réalisées entre 1989 et 2016 auprès d'une population totalisant 152 000 adolescents. Vingt de ces interventions visaient un changement de comportement grâce à des activités d'éducation et de sensibilisation, dix interventions portaient sur l'interdiction de la vente de boissons sucrées à l'école et six interventions reposaient sur une combinaison (Une combinaison peut être :) de ces deux approches.

La bonne nouvelle est que 70% de ces interventions conduisent à une réduction de la consommation de boissons sucrées. "Il se peut que ce taux élevé soit dû en partie à un biais de publication - les interventions efficaces sont plus facilement publiées -, mais ces résultats suggèrent tout de même que le milieu scolaire est un excellent endroit pour mener ce genre de programmes, parce qu'on peut y joindre tous les adolescents, peu importe leur profil socioéconomique", souligne Lydi-Anne Vézina-Im.

Les interventions qui consistent à interdire la vente de boissons sucrées à la cafétéria et dans les machines distributrices de l'école sont les plus efficaces avec un taux de succès de 90%. Pour leur part, les interventions éducatives produisent des taux de succès de l'ordre de 66%, tout comme les interventions combinant mesures réglementaires et activités éducatives. Lydi-Anne Vézina-Im, qui est maintenant stagiaire postdoctorale au Baylor College of Medicine au Texas, croit néanmoins qu'il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le panier de la manière forte. "Nous sommes d'avis que la meilleure approche reste de réglementer la vente de boissons sucrées dans les écoles et aussi d'avoir une approche éducative pour sensibiliser les adolescents aux effets néfastes des boissons sucrées afin d'éviter qu'ils en consomment à l'extérieur de l'école. Il faut aussi inclure les parents dans ces démarches pour les sensibiliser aux effets néfastes des boissons sucrées, parce qu'ils sont les principaux responsables des achats à l'épicerie."

Les autres signataires de l'étude sont Dominique Beaulieu, Danielle Boucher et Caroline Sirois, de l'UQAR, Ariane Bélanger-Gravel, du Département d'information et de communication de l'Université Laval (L’Université Laval est l'une des plus grandes universités au Canada. Elle a comme...), et Marylène Dugas, du Centre de recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) du CHU de Québec - Université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...) Laval.
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