Des chercheurs du Centre d'études spatiales de la biosphère (CESBIO/OMP, CNRS / IRD / CNES / UPS), de l'Institut pyrénéen d'écologie (CSIC, Espagne) et du CNRS Liban ont réalisé une synthèse des études portant sur la ressource nivale dans les zones de montagnes soumises à l'influence du
climat Méditerranéen.
Carte des études considérées (rond rouge). Le fond de carte montre les classes climatiques de Koeppen.
La fonte de la neige alimente les rivières dans de nombreux bassins versants de
montagne soumis à l'influence du
climat méditerranéen, c'est-à-dire
autour de la
mer Méditerranée, par exemple en France, en Espagne, au Liban, au Maroc mais aussi à l'
ouest des États-Unis et au Chili. Ces régions ont pour
point commun de devoir faire face à une
pression accrue sur la ressource en eau, à cause de multiples facteurs comme la croissance démographique, le développement économique et le changement climatique.
Une synthèse basée sur plus de 600 articles montre qu'il existe de fortes disparités du point de vue des réseaux de mesure in situ et des moyens consacrés à l'étude du manteau neigeux. Il ressort également que les processus qui régissent l'évolution du manteau neigeux sont relativement bien connus mais que la variabilité spatio-temporelle de ses propriétés physiques reste difficile à caractériser y compris dans les régions les mieux instrumentées.
Les satellites tels que
Landsat et plus récemment Sentinel-2 permettent de cartographier la
surface enneigée à une résolution décamétrique, qui est pertinente dans ce
contexte, mais ne fournissent qu'une information incomplète puisque les hydrologues et les personnes en
charge de la gestion de l'eau sont surtout intéressés par l'équivalent en eau stocké dans le manteau neigeux. L'assimilation de ces
données de
télédétection dans des modèles d'évolution du manteau neigeux, qui a beaucoup progressé récemment, s'impose comme une solution performante pour évaluer la ressource nivale à l'échelle des bassins versants dans les zones de montagne méditerranéennes. Les mesures in situ obtenues par les observatoires au sol restent néanmoins indispensables pour tester et développer ces approches. Enfin, il est important d'amplifier l'effort de mise à disposition des données issues de ces observatoires, ainsi que des codes de calcul développés sur ces différents sites, afin de faciliter le transfert de connaissances et les progrès dans ce domaine étroitement lié à celui de la gestion de la ressource en eau en zone Méditerranéenne.