© NASA Une équipe de chercheurs du Laboratoire d'électrochimie moléculaire (Université Paris Diderot/CNRS) vient de développer un procédé capable de transformer le dioxyde de carbone (CO2) en méthane (CH4) à l'aide de lumière solaire et d'un
catalyseur (En chimie, un catalyseur est une substance qui augmente la vitesse d'une réaction chimique ;...) moléculaire à base de fer. Cette découverte représente une avancée car le CO2 est une molécule particulièrement inerte, rejetée en
quantité (La quantité est un terme générique de la métrologie (compte, montant) ; un scalaire,...) massive par les activités humaines et dont l'impact sur le changement climatique est connu. Ces résultats ouvrent une nouvelle voie vers la production de "
carburant (Un carburant est un combustible qui alimente un moteur thermique. Celui-ci transforme...) solaire" et le
recyclage (Le recyclage est un procédé de traitement des déchets industriels et des déchets ménagers qui...) du CO2. Ces travaux sont publiés dans la revue Nature le 17 juillet 2017.
Une photosynthèse "artificielle" pour recycler le CO2
Aujourd'hui considéré comme un déchet, le recyclage du CO2, utilisé en tant que matière première, est un défi majeur pour la
recherche scientifique (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) et un enjeu politique de premier plan. Marc Robert et Julien Bonin ont mis au point un procédé capable de le convertir en méthane, principal composant du
gaz naturel (Le gaz naturel est un combustible fossile, il s'agit d'un mélange d'hydrocarbures présent...) qui est la troisième source d'énergie la plus utilisée au monde après le pétrole et le charbon.
Au cours de ce processus, la molécule de CO2 perd progressivement ses atomes d'oxygène qui sont remplacés par des atomes d'hydrogène, stockant au passage de l'énergie sous forme de liaisons chimiques. Cette transformation, dite "réaction de réduction", permet d'obtenir une variété de composés allant du
monoxyde de carbone (Le monoxyde de carbone est un des oxydes du carbone. Sa formule brute s'écrit CO et sa formule...) et de l'acide formique (des matières premières clés pour l'industrie chimique) au
méthanol (Le méthanol, également connu sous le nom d’alcool méthylique, de carbinol,...) (un carburant liquide), jusqu'au méthane, forme la plus réduite ayant concentré le plus d'énergie.
Si la plupart des processus connus utilisent des catalyseurs basés sur des métaux rares et précieux, les deux chercheurs ont développé un catalyseur à base de fer, un métal abondant, accessible et peu coûteux sur Terre. Aucun autre catalyseur moléculaire n'avait permis à ce jour de réaliser la réduction complète du CO2 en CH4. Ce processus catalytique fonctionne à pression et
température (La température est une grandeur physique mesurée à l'aide d'un thermomètre et...) ambiantes, en utilisant la lumière solaire comme seule source d'énergie, et ouvre la voie à une utilisation circulaire du CO2.
Un nouveau pas vers une transition énergétique
En démontrant que la
combinaison (Une combinaison peut être :) de la lumière solaire et d'un catalyseur à base de fer est capable de transformer le CO2 en une molécule à fort contenu énergétique, le Laboratoire d'électrochimie moléculaire montre qu'il est possible de stocker l'
énergie solaire (L'énergie solaire est l'énergie que dispense le soleil par son rayonnement, directement ou de...) renouvelable en une forme de carburant compatible avec les infrastructures industrielles et les réseaux d'énergie existants.
Référence publication:
Visible-light driven methane formation from CO2 with a molecular iron catalyst. Nature, le 17 juillet 2017 Heng Rao, Luciana C. Schmidt, Julien Bonin, Marc Robert
Contacts chercheurs:
Marc ROBERT - Université Paris Diderot/CNRS
Julien BONIN - Université Paris Diderot/CNRS