Forte variabilité spatiale de l'évolution des glaciers des hautes montagnes d'Asie

Publié par Adrien le 19/08/2017 à 00:00
Source: CNRS-INSU
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À partir d'images satellitaires d'archive, une équipe de glaciologues de l'Institut des géosciences de l'environnement (IGE/OSUG, CNRS / UGA / IRD / INPG), du Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS/OMP, UPS / CNRS / CNES / IRD) et de l'université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...) d'Oslo vient de produire une nouvelle estimation des changements de masse (Le terme masse est utilisé pour désigner deux grandeurs attachées à un...) des glaciers des hautes montagnes d'Asie entre 2000 et 2016. Les chercheurs ont cartographié, avec un niveau de détail inégalé, la forte variabilité géographique des pertes et, plus surprenant, des gains de masse de certains glaciers.

Les hautes montagnes d'Asie abritent la plus vaste superficie glaciaire hors des régions polaires, environ 90 000 km² de glaciers, soit près de 50 fois la surface (Une surface désigne généralement la couche superficielle d'un objet. Le terme a...) englacée des Alpes. Certains d'entre eux sont situés dans des régions très arides et ont un rôle déterminant pour les populations qui vivent à l'aval en période de sécheresse. Ce sont aussi de potentiels contributeurs à la hausse du niveau des mers. Pourtant, ces glaciers sont difficiles d'accès car situés à haute altitude (L'altitude est l'élévation verticale d'un lieu ou d'un objet par rapport à un niveau...) et dans des pays où le contexte (Le contexte d'un évènement inclut les circonstances et conditions qui l'entourent; le...) politique est parfois compliqué. Les images satellitaires, et en particulier les cartes du relief (Le relief est la différence de hauteur entre deux points. Néanmoins, ce mot est souvent employé...) qu'elles permettent de produire, sont donc des données (Dans les technologies de l'information (TI), une donnée est une description élémentaire, souvent...) essentielles pour les étudier.

Les estimations précédentes des changements glaciaires dans cette région couvraient, soit des périodes courtes (6 ans), soit avaient une résolution spatiale trop grossière. Pour parvenir à cette nouvelle estimation plus résolue et sur une période plus longue, les chercheurs ont construit des modèles numériques de terrain à partir de plus de 50 000 images acquises par le capteur satellitaire ASTER. Ils cartographient ainsi les variations d'épaisseur puis déduisent le changement de masse des glaciers sur l'ensemble (En théorie des ensembles, un ensemble désigne intuitivement une collection...) de la zone d'étude, entre 2000 et 2016.

En moyenne, ces glaciers s'amincissent d'environ 20 cm par an, ce qui est 3 à 5 fois moins que dans les Alpes pour la même période et environ 2 fois moins que la moyenne des glaciers de l'ensemble du globe. L'étude souligne aussi la très forte hétérogénéité des réponses des glaciers, hétérogénéité qui résulte à la fois de l'hétérogénéité du changement climatique, mais aussi de la sensibilité des glaciers qui module leur réponse. L'étude confirme notamment que les glaciers gagnent de la masse dans certaines régions, ce qui n'est observé nulle part ailleurs sur Terre (La Terre est la troisième planète du Système solaire par ordre de distance...). Depuis 2005, les glaciologues savaient que les glaciers situés au Pakistan étaient stables et même certains gagnaient de la masse, une particularité nommée "l'anomalie du Karakoram". La nouvelle étude montre que cette anomalie perdure et est en fait centrée sur le massif (Le mot massif peut être employé comme :) du Kunlun, à l'ouest (L’ouest est un point cardinal, opposé à l'est. C'est la direction vers laquelle se...) du Plateau du Tibet.


Carte des changements d'épaisseur (en mètres par an) des glaciers asiatiques pour la période 2000-2016. En rouge, les zones où les glaciers s'amincissent, et en bleu (Bleu (de l'ancien haut-allemand « blao » = brillant) est une des trois couleurs...), celles où ils s'épaississent.

Les résultats de cette étude ont plusieurs implications. Tout d'abord, ils suggèrent que la contribution des glaciers des Hautes Montagnes d'Asie à la hausse du niveau des mers est trois fois moins importante que celles estimées à partir de l'extrapolation de mesures locales ou par des modèles de réponse des glaciers au forçage climatique. Ensuite, ces résultats soulignent les limites de ces modèles glaciologiques, pourtant utilisés pour faire des projections sur le futur, incapables de reproduire l'ampleur et la forte variabilité géographique des évolutions glaciaires. Ces nouvelles données satellitaires devraient aussi contribuer à l'amélioration des projections de l'avenir des glaciers.
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