Une équipe de l'Institut des géosciences de l'environnement (IGE/OSUG, CNRS / IRD / UGA / INPG) a mesuré le potentiel oxydant, métrique de l'exposition aux particules atmosphériques qui sont responsables de pathologies cardio-pulmonaires, après que celles-ci aient été extraites de fluides pulmonaires artificiels. Leurs résultats indiquent que l'extraction dans l'
eau (L’eau est un composé chimique ubiquitaire sur la Terre, essentiel pour tous les...) des particules, technique largement utilisée jusqu'à présent pour mesurer ce pouvoir oxydant, tend à le surestimer.
La pollution atmosphérique particulaire est une préoccupation majeure pour la
santé publique (La santé publique peut être définie de diverses manières. On peut en effet la...). Les particules (PM) induisent un
stress (Le stress (« contrainte » en anglais), ou syndrome général...) oxydatif
pulmonaire (Les pulmonaires sont des plantes de la famille des Boraginacées appartenant au genre...) qui
joue (La joue est la partie du visage qui recouvre la cavité buccale, fermée par les...) un rôle clé dans les affections cardio-respiratoires causant plusieurs millions de décès prématurés dans le
monde (Le mot monde peut désigner :) chaque
année (Une année est une unité de temps exprimant la durée entre deux occurrences d'un évènement lié...). Le potentiel oxydant (PO), une propriété des particules qui intègre leur taille, composition et
surface (Une surface désigne généralement la couche superficielle d'un objet. Le terme a...) spécifique est une métrique récente et prometteuse de l'exposition à la pollution particulaire, en complément des simples mesures de concentrations massiques actuellement réglementées.
Cinétique de consommation du DTT (substitut d'anti-oxydant permettant de mesurer le potentiel oxydant) en fonction de la concentration molaire de 1, 4 Naphtoquinone (un composé redox-actif contribuant significativement au PO des aérosols sous nos latitudes) dans 4 milieux d'extractions (ALF, Gamble et Gamble +DPPC sont des fluides pulmonaires reconstitués et sont comparés avec une extraction à l'eau). Les barres d'erreurs correspondent aux déviations standards des triplicats. Le PO peut être déterminé par plusieurs tests biochimiques acellulaires et diverses autres méthodologies, mais à ce
jour (Le jour ou la journée est l'intervalle qui sépare le lever du coucher du Soleil ; c'est la...) aucun consensus n'existe et les protocoles ne sont pas standardisés. La plupart des études extraient les particules dans des fluides peu représentatifs des conditions physiologiques rencontrées par les PM dans les poumons. Une équipe de l'IGE a étudié l'impact sur le potentiel oxydant des PM avec le test DTT, une des méthodologies de PO les plus répandues, après une extraction dans plusieurs fluides pulmonaires simulés, en tenant compte de la bio-accessibilité. Ceci est très important, car de récentes études toxicologiques suggèrent que seule la fraction biodisponible des PM est susceptible d'atteindre la
circulation sanguine (La circulation sanguine est un type de système circulatoire en circuit fermé qui assure...) où surviennent les réactions inflammatoires.
La principale constatation de cette étude est que tous les extraits de fluides pulmonaires simulés induisent des résultats de PO différents pour les PM par rapport à une simple extraction dans l'eau. Nos conclusions montrent que l'extraction dans l'eau, largement utilisée pour les mesures PO, tend à surestimer le PO des PM ambiantes.
Ces résultats devraient intéresser les disciplines de la santé. Des études très récentes ont combiné des
données (Dans les technologies de l'information (TI), une donnée est une description élémentaire, souvent...) épidémiologiques et plusieurs mesures de PO pour évaluer les liens entre la mesure PO et les pathologies observées, avec des résultats contradictoires. De tels résultats divergents suggèrent un lien manquant, que la bioaccessibilité pulmonaire pourrait expliquer. Ces résultats sont à prendre en compte dans le cadre d'une future standardisation des tests de PO nécessaire avant son éventuelle
implémentation (Le mot implantation peut avoir plusieurs significations :) en routine dans les mesures de la qualité de l'
air (L'air est le mélange de gaz constituant l'atmosphère de la Terre. Il est inodore et...).