PDGFA, un facteur de croissance qui lie la maladie du soda et le diabète

Publié par Adrien le 20/05/2018 à 00:00
Source: CNRS-INSB
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La maladie du soda touche six millions de français. Liée à l'obésité et au diabète, elle entraîne une maladie hépatique souvent gravissime appelée NASH (nonalcoholic steatohepatitis) pouvant évoluer ver la greffe du foie et le cancer. Un consortium européen vient de publier un article dans le journal Diabetes, démontrant un lien épigénétique hépatique entre le diabète (Le diabète présente plusieurs formes, qui ont toutes en commun des urines abondantes...) et le NASH qui passe par la surproduction d'un facteur de croissance hépatique, toxique à haute dose, appelé PDGFA.


Figure: Le foie résistant à l'insuline des patients obèses et diabétiques est caractérisé par une hypométhylation du gène codant PDGFA et une surproduction ainsi que la sécrétion de ce facteur de croissance. Ce facteur va directement agir sur le foie en entrainant la maladie du foie gras, et en provoquant un cercle vicieux perpétuant la résistance à l'insuline du foie. © Philippe Froguel

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié le statut épigénétique (dans ce cas, la méthylation) de l'ADN du foie de 100 femmes obèses à la glycémie normale et 100 femmes obèses diabétiques. Parmi les 450 000 régions du génome (Le génome est l'ensemble du matériel génétique d'un individu ou d'une...) analysées, une seule présentait un taux de méthylation beaucoup plus bas chez les femmes diabétiques par rapport aux femmes témoins. Cette région génomique (La génomique est une discipline de la biologie moderne. Elle étudie le fonctionnement...) correspond à celle du facteur de croissance foetale clé du foie appelé PDGFA (Platelet-Derived Growth Factor-A). Les chercheurs ont montré que l'hypométhylation de ce site génomique était associée à une augmentation importante de l'expression de ce gène dans le foie des patientes diabétiques. En réalisant ensuite une analyse génétique (Une analyse génétique est une technique d'analyse du génome des cellules d'un...) chez toutes les patientes, ils ont démontré que c'est la résistance à l'insuline (et non la glycémie élevée ou le taux élevé de lipides sanguins) qui est responsable de l'hyperproduction hépatique de PDGFA.

Pour mieux comprendre ce qu'il se passe dans le foie des patientes diabétiques obèses, les chercheurs ont utilisé des modèles cellulaires et animaux de la maladie du soda liée au diabète. Ils ont pu montrer que les rongeurs prédisposés à l'obésité, au diabète et à la maladie hépatique présentaient une hyperproduction de PDGFA. Cette hyperproduction, suite à la dérégulation épigénétique provoquée par l'insulino-résistance, a deux effets dévastateurs pour le foie: d'une part elle aggrave la résistance à l'insuline des cellules hépatiques et en perturbe la fonction ; d'autre part elle exacerbe sa propre production. Enfin, ce facteur de croissance provoque une fibrose hépatique, première étape vers la cirrhose (La cirrhose est une maladie chronique du foie dans laquelle l'architecture hépatique est...) du foie.

Cette étude dirigée par le Pr. Philippe Froguel, impliquant le CNRS, l'Université de Lille, l'Institut Pasteur de Lille (L'Institut Pasteur de Lille (Pasteur-Lille) est l'un des centres de recherche du Réseau...), Imperial College London (L’Imperial College London (officiellement The Imperial College of Science, Technology and...), l'Inserm, le CHU de Lille, et des chercheurs suisses et allemands, montre l'effet pervers et précoce de la résistance à l'insuline de l'obésité et du diabète sur le développement du NASH. Elle ouvre aussi de nouvelles pistes de recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) vers des traitements contre le diabète: en effet, il existe des inhibiteurs du récepteur du PDGFA, qui utilisés dans certains cancers, ont des effets très positifs et inattendus sur le diabète de patients cancéreux qui en ont bénéficié.

Enfin, ce travail illustre l'utilité des études épigénétiques humaines pour avancer vers la nouvelle médecine de précision du 21ème siècle (Un siècle est maintenant une période de cent années. Le mot vient du latin saeculum, i, qui...).
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