Une nouvelle méthode pourrait conduire à des projections plus précises du réchauffement dans certaines régions

Publié par Isabelle le 20/05/2018 à 12:00
Source: Université McGill
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Les modèles informatiques peuvent surestimer ou sous-estimer le réchauffement à l'échelle régionale


Une nouvelle méthode pourrait conduire à des projections plus précises du réchauffement dans certaines régions. Illustration McGill

Une nouvelle méthode de projection des répercussions de l'activité (Le terme d'activité peut désigner une profession.) humaine sur la température (La température est une grandeur physique mesurée à l'aide d'un thermomètre et...) laisse entrevoir un réchauffement considérable de la planète (Une planète est un corps céleste orbitant autour du Soleil ou d'une autre étoile de...) d'ici la fin du siècle. Il n'y a là rien de nouveau. Toutefois, dans de nombreuses régions, les schémas du réchauffement pourraient différer notablement de ceux qui ressortent des modèles informatiques d'emploi courant.

La nouvelle méthode, décrite dans la revue Geophysical Research Letters par des chercheurs de l'Université McGill (L’Université McGill, située à Montréal au Québec, est une des...), repose sur la prise en compte des hausses de température historiques provoquées par l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre (L'effet de serre est un processus naturel qui, pour une absorption donnée d'énergie...) et d'autres influences climatiques. La démarche proposée pourrait venir s'ajouter aux modèles climatiques complexes à titre d'outil complémentaire permettant d'effectuer des projections plus fiables à l'échelle régionale, avancent les chercheurs.

"En établissant un lien entre les données historiques et actuelles, cette nouvelle méthode modélise l'ensemble (En théorie des ensembles, un ensemble désigne intuitivement une collection...) des réactions atmosphériques provoquées par la quantité (La quantité est un terme générique de la métrologie (compte, montant) ; un scalaire,...) astronomique de forces et de structures en interaction (Une interaction est un échange d'information, d'affects ou d'énergie entre deux agents au sein...), des nuages aux courants océaniques, en passant par les systèmes météorologiques", explique Shaun Lovejoy, auteur principal de l'étude et professeur de physique (La physique (du grec φυσις, la nature) est étymologiquement la...) à l'Université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...) McGill.

"Notre méthode corrobore la conclusion du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), à savoir que l'humanité doit diminuer de façon draconienne ses émissions de gaz à effet de serre pour éviter un réchauffement catastrophique", ajoute-t-il. "Mais elle fait également ressortir certaines nuances importantes et met en lumière la nécessité de tenir compte des données historiques pour faire des projections climatiques régionales précises, évaluer les répercussions des changements climatiques et prendre des décisions éclairées."

Selon cette nouvelle méthode, les modèles informatiques surestimeraient ou sous-estimeraient notablement le rythme du réchauffement climatique sur des territoires couvrant plus de 39 % de la planète, considèrent Shaun Lovejoy et son coauteur, le doctorant (Un doctorant est un chercheur débutant s'engageant, sous la supervision d'un directeur de...) Raphaël Hébert (aujourd'hui chercheur (Un chercheur (fem. chercheuse) désigne une personne dont le métier consiste à faire de la...) à l'Institut Alfred-Wegener, à Potsdam).

Les régions où les écarts sont notables sont marquées d'un "x" sur la carte ci-dessus. Ainsi, dans ses projections, le GIEC aurait surestimé le réchauffement (rouge) dans de vastes zones du Pacifique, de l'Atlantique Nord et de l'océan Indien, et l'aurait sous-estimé (bleu) dans l'Atlantique Sud et la partie de l'océan Indien baignant le sud de l'Australie (L’Australie (officiellement Commonwealth d’Australie) est un pays de...). De plus, le réchauffement prévu aurait été sous-estimé dans le nord-ouest (Le nord-ouest est la direction entre les points cardinaux nord et ouest. Le nord-ouest est...) du Canada et en Asie centrale; selon une analyse en fonction des saisons, cet écart s'explique principalement par une sous-évaluation du réchauffement pendant l'hiver. (Le rouge foncé indique une surestimation de 3 degrés et le bleu foncé, une sous-estimation de 3 degrés, si la concentration de CO2 est multipliée par deux.)

"Les modèles climatiques sont de précieux outils de recherche, mais les projections régionales qui en découlent ne sont pas encore assez fiables et doivent donc être considérées avec prudence", affirment les chercheurs. "Il faudrait adjoindre à ces modèles classiques des méthodes de projection régionale fondées sur des données historiques. L'idéal serait de mettre au point des méthodes hybrides offrant les avantages des deux démarches, soit l'historique et la classique."

L'article "Regional Climate Sensitivity and Historical Based Projections to 2100", par R. Hébert et S. Lovejoy, a été publié dans la revue Geophysical Research Letters.
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