Dans le ventre de l'abeille

Publié par Adrien le 21/05/2018 à 00:00
Source: Jean Hamann - Université Laval
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Photo: Muhammad Mahdi Karim
Deux des quatre probiotiques testés par les chercheurs proviennent de bactéries présentes naturellement dans le microbiote intestinal de l'abeille. L'étude montre que ces bactéries ont un effet protecteur intéressant contre un champignon pathogène de l'abeille (Abeille est un nom vernaculaire ambigu désignant en français certains insectes...).
Des probiotiques provenant de l'intestin de cet insecte (Les insectes (Insecta) font partie du sous-embranchement des hexapodes, elle-même incluse dans...) le protègent contre une infection fongique

Il n'y a pas que les humains qui gagnent à avoir un microbiote en santé. Des chercheurs du Département de biologie (La biologie, appelée couramment la « bio », est la science du vivant....) et de l'Institut (Un institut est une organisation permanente créée dans un certain but. C'est...) de biologie intégrative et des systèmes viennent de démontrer que l'ajout de probiotiques à la nourriture des abeilles leur permet de mieux résister au champignon microscopique responsable d'une maladie (La maladie est une altération des fonctions ou de la santé d'un organisme vivant, animal...) appelée nosémose. La diminution de la mortalité due à cette maladie chez les abeilles recevant des probiotiques peut aller jusqu'à 40%, rapportent les chercheurs dans la revue Frontiers in Ecology and Evolution.

La nosémose est principalement causée par Nosema ceranae, un champignon unicellulaire d'origine asiatique que les abeilles ingèrent avec leur nourriture et qui se développe dans les cellules de leur paroi intestinale. "Dans des conditions normales, N. ceranae ne cause pas de problème aux abeilles, mais lorsque celles-ci sont soumises à des stress, le microorganisme échappe au contrôle (Le mot contrôle peut avoir plusieurs sens. Il peut être employé comme synonyme d'examen, de...) du système immunitaire (Le système immunitaire d'un organisme est un ensemble coordonné d'éléments de...) et l'infection entraîne des diarrhées ainsi que des perturbations du butinage, une réduction du soin aux larves, des problèmes d'orientation (Au sens littéral, l'orientation désigne ou matérialise la direction de l'Orient (lever du soleil...) et une hausse du taux de mortalité (La mortalité, ou taux de mortalité est le nombre de décès annuels rapporté au nombre...)", explique le responsable de l'étude, Nicolas Derome.

Présentement, la nosémose est traitée à l'aide d'antibiotiques, mais leur efficacité est en baisse en raison de l'émergence de souches résistantes du champignon. "De plus, ces produits peuvent détruire des bactéries bénéfiques présentes dans le microbiote des abeilles, précise le professeur Derome. Il faut trouver d'autres solutions contre cette maladie et c'est ce qui nous a donné l'idée de tester des probiotiques."

Les chercheurs ont mesuré l'efficacité de quatre probiotiques sur la prévention et le traitement de la nosémose chez des abeilles placées dans des cages en laboratoire. Deux de ces probiotiques, le Bactocell et le Levucell, sont des produits commerciaux utilisés dans les élevages de porcs, de poulets, de crevettes et de salmonidés. Les deux autres probiotiques contiennent des bactéries - P. apium et Bacillus sp. - que les chercheurs ont isolées du microbiote intestinal d'abeilles. Ces probiotiques ont été administrés aux abeilles en les mêlant à des sirops de sucre.

Résultats ? Après deux semaines de tests, les chercheurs ont constaté que le taux de mortalité d'abeilles infectées par N. ceranae était entre 20% et 40% plus bas chez celles recevant des probiotiques que dans le groupe témoin. Les quatre probiotiques testés ont affiché une efficacité similaire. "Nos résultats suggèrent que des bactéries du microbiote des abeilles peuvent être aussi efficaces que des probiotiques commerciaux pour traiter la nosémose, constate le professeur Derome. Fait à signaler, les probiotiques testés ne réduisent pas le nombre de N. ceranae présents chez les abeilles, mais ils leur permettent de mieux les tolérer."

Le chercheur et ses collaborateurs entendent profiter des propriétés protectrices des microorganismes présents dans le microbiote de l'abeille pour développer de nouveaux moyens de lutte contre la nosémose. "Des tests que nous avons effectués dans des colonies d'abeilles suggèrent que P. apium est notre meilleur candidat comme probiotique. Nous avons aussi repéré d'autres souches microbiennes intéressantes et nous espérons maintenant développer une combinaison (Une combinaison peut être :) de probiotiques pour lutter contre la nosémose chez l'abeille. La véritable solution à cette maladie consiste toutefois à trouver et à corriger la source des stress qui perturbent les abeilles", insiste Nicolas Derome.

L'étude parue dans Frontiers in Ecology and Evolution est signée par Sarah El Khoury, Pierre-Luc Mercier, Bachar Cheaib, Sidki Bouslama, Pierre Giovenazzo et Nicolas Derome, du Département de biologie, Andrée Rousseau, du Centre de recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) en sciences animales de Deschambault, Alexandre Lecoeur, de l'Université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...) Paris-Diderot, et Vanessa (Le genre Vanessa regroupe des papillons de la famille des Nymphalidae. Cette espèce...) Demey et Mathieu Castex, de Lallemand inc.

Deux des quatre probiotiques testés par les chercheurs proviennent de bactéries présentes naturellement dans le microbiote intestinal de l'abeille. L'étude montre que ces bactéries ont un effet protecteur intéressant contre un champignon pathogène de l'abeille.
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