Une nouvelle cible moléculaire pour la dépression identifiée

Publié par Isabelle le 23/05/2018 à 12:00
Source: Université McGill
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Une nouvelle approche thérapeutique pourrait permettre de soigner les patients plus rapidement

La découverte d'un nouveau mécanisme impliqué dans la dépression et son blocage par une molécule dotée d'effets antidépresseurs aussi forts que les traitements classiques offre une nouvelle compréhension de cette maladie et des pistes inédites pour développer de meilleurs traitements avec moins d'effets secondaires.

Dans une étude publiée dans Nature Medicine, une équipe de scientifiques de l'Université McGill (L’Université McGill, située à Montréal au Québec, est une des...) et de l'Institut (Un institut est une organisation permanente créée dans un certain but. C'est...) national de la santé et de la recherche médicale (La recherche médicale se divise en recherche fondamentale et clinique.) (INSERM), en France, s'est intéressée aux mécanismes biologiques et moléculaires mis en jeu dans les neurones à la suite d'un traitement antidépresseur (Les antidépresseurs sont des substances chimiques qui corrigent et relèvent l'humeur...) classique.

Menés en parallèle chez l'homme et chez la souris, les travaux dirigés par Bruno Giros, professeur titulaire au département de psychiatrie de l'Université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...) McGill, et Eléni Tzavara, Directeur de Recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) à l'INSERM, se sont intéressés au fonctionnement des antidépresseurs classiques qui agissent sur deux neurotransmetteurs connus pour avoir un effet sur l'humeur, soit la sérotonine (La sérotonine, encore appelée 5-hydroxy-tryptamine (5-HT), est une molécule issue du...) et la noradrénaline (La noradrénaline (ou norépinéphrine) est un composé organique...).

Lorsque ces neurotransmetteurs entrent en contact avec des récepteurs situés à la surface des neurones du cerveau (Le cerveau est le principal organe du système nerveux central des animaux. Le cerveau traite...), ils déclenchent une série de cascades de signalisation à l'intérieur de la cellule. Ainsi, telle une course à relais, diverses molécules vont se transmettre des instructions devant être livrées jusqu'au noyau, lui indiquant d'activer ou inactiver l'expression de gènes impliqués dans diverses fonctions biologiques. Puisque les antidépresseurs agissent directement sur deux neurotransmetteurs ayant plusieurs fonctions, ces traitements s'accompagnent de plusieurs effets secondaires.

Dans cette étude, les chercheurs démontrent toutefois que chez la souris, il est possible de cibler un seul coureur de cette course à relais, Elk-1, une molécule qui intervient en fin de piste et qui semble être directement impliquée dans les troubles dépressifs.

"Ce qui est intéressant et assez nouveau c'est que nous avons démontré l'intérêt d'aller cibler des modules de signalisation (un coureur) et non pas la voie entière, explique M. Giros, qui est aussi chercheur à l'Institut universitaire en santé mentale (La santé mentale est un terme relativement récent et polysémique. Habituellement...) Douglas (CIUSSS de l'Ouest-de-l 'Île-de-Montréal). Cette approche chirurgicale devrait nous permettre d'éviter les effets secondaires des traitements antidépresseurs classiques."

Vers un traitement plus efficace et plus rapide ?

Pour plusieurs patients souffrant de troubles dépressifs majeurs, la voie vers la guérison (La guérison est un processus biologique par lequel les cellules du corps se...) peut s'avérer longue. Les médecins d'environ le tiers d'entre eux doivent trouver, par essai-erreur, le médicament (Un médicament est une substance ou une composition présentée comme possédant...) et la posologie (La posologie est l'étude des modalités d'administration des médicaments. Elle...) adéquate afin de les soigner. Pire, l'ensemble (En théorie des ensembles, un ensemble désigne intuitivement une collection...) des médicaments existants sont sans effet pour environ 33 % des malades.

"La molécule que nous avons testée pourrait aussi permettre un traitement avec potentiellement moins d'échecs thérapeutiques, précise M. Giros. Le temps de réponse thérapeutique avec des antidépresseurs classiques étant de 3 semaines cette approche pourrait permettre d'être plus rapide."

Ce potentiel médicament, développé par Melkin Pharmaceuticals, une biotech dont M. Giros est le cofondateur, est protégé par un brevet.

Les travaux de M. Giros ont aussi permis de montrer que la molécule qu'ils ont identifiée, Elk-1, a également le potentiel d'être utilisée comme biomarqueur thérapeutique afin de déterminer les patients susceptibles de répondre aux traitements.

Ces travaux ont été financés par ERA-NET-Neuron, LABEX-Biopsy, la Fondation pour la Recherche sur le Cerveau, Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille, le Conseil Régional d'Aquitaine et les Instituts de recherche en santé du Canada.

Référence publication:
Antidepressive effects of targeting Elk-1 signal transduction,” par K. Apazoglou et coll., Nature Medicine
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