Les sites Internet à risques reçoivent un milliard de visites par mois

Selon une étude robotisée développée par des chercheurs du MIT, les internautes effectuent un milliard de visites chaque mois sur des sites Web au caractère douteux. L'étude, qui s'est déroulée au cours des 11 derniers mois, a constaté que 5% de tout le trafic Internet concerne des sites qui téléchargent des logiciels non désirés sur les PC, émettent des spams ou essayent de tromper les utilisateurs afin de récupérer des informations sensibles.


Le logiciel de "web-crawling" utilisé pour cette étude était piloté par SiteAdvisor, une société créée par des chercheurs en sécurité informatique du MIT. Il a contrôlé de façon autonome des millions de pages Web, de fichiers téléchargés, et de formulaires d'enregistrement d'email. Au cours de l'étude, les robots ont visité 95% des sites sur l'Internet.

Le programme était capable de détecter si un fichier téléchargé allait essayer d'installer un logiciel indésirable générant des publicités intempestives ou "détournant" le navigateur client de sorte qu'il favorise certains sites. Il pouvait également déterminer si un formulaire d'email serait utilisé pour engranger des adresses pour les spammeurs, ou si un site essayait de tromper ses visiteurs afin de récupérer des informations confidentielles, telles que les détails d'une carte de crédit.

Rouge = danger

SiteAdvisor publie par ailleurs une extension pour les navigateurs permettant un contrôle automatique de la réputation d'un site et qui peut être téléchargé librement en version de démonstration. Cette barre d'outil fournit un avertissement sur la fiabilité des sites sous forme d'icône de couleurs vert-jaune-rouge qui peuvent s'appliquer aux résultats fournis par les moteurs de recherche populaires, tels que Google. Le logiciel révèle également que certains types de sites sont indignes de confiance. Par exemple, 10 des 18 sites principaux retournés par une recherche sur Google avec le mot-clé "screensavers" sont marqués en rouge par la toolbar de SiteAdvisor.

Selon les chercheurs, les outils de sécurité existants, tels que les logiciels d'anti-virus, sont limités parce qu'ils se concentrent sur la désinfection après coup. "Cela laisse un grand trou dans l'armure de sécurité de l'internaute", indique Chris Dixon, co-fondateur et président de SiteAdvisor, "puisqu'il ne sait pas où cliquer sans danger".

Une étude réalisée par National Cyber Security Alliance et America Online en décembre 2005, avait conclu que 61% de tous les ordinateurs personnels étaient infectés sous une forme ou sous une autre d'adware ou de spyware.