Véga, Ariane 5 et d'autres lanceurs pourraient être séduits par le niveau de performance de Vinci, le nouveau moteur européen à ergols cryotechniques. Les récents tests réalisés confirment sa grande fiabilité. Fruit d'une conception nouvelle, Vinci fonctionne selon un cycle dit "expander", c'est-à-dire sans recours à un générateur de gaz pour faire tourner les turbopompes. Minimisant le risque d'
explosion, ce procédé assure une meilleure
fiabilité, et concilie ainsi
puissance et sécurité.
Moteur Vinci. Premiers essais de mise à feu
Vinci est ainsi équipé d'une turbopompe à Hydrogène, qui délivre à elle seule une puissance de 2,5 MW dans un
volume équivalent... à un petit sac à dos ! Vinci avait déjà fonctionné une
minute à mi-régime lors d'une récente
campagne de tests, réalisant une première mondiale pour un cycle expander. Depuis, le
moteur a été testé au cours d'une nouvelle série de six essais. Le 13 janvier 2006, Vinci a ainsi réussi son premier essai à feu de longue durée, soit 350 s. Le sixième et dernier essai en date, celui du 22 février dernier, était destiné à caractériser le comportement technique et
mécanique de la partie fixe du divergent.
Ces deux derniers succès, qui ont permis de faire tourner ce moteur à plein régime pour la première fois, renforcent les espoirs placés sur ce moteur fusée nouvelle génération. Une
seconde partie de campagne est prévue fin 2006, et une
phase de
démonstration de trois ans a été décidée pour confirmer la viabilité de ce moteur.
Le moteur Vinci offre une poussée d'environ 18 tonnes et peut, de surcroît, se rallumer plusieurs fois de suite. Il pourrait équiper un troisième étage cryotechnique de
lanceur, comme
Ariane 5, pour améliorer encore le service de lancement. Il pourrait aussi être adapté pour optimiser la performance de lanceurs plus légers comme Véga ou sur les lanceurs européens de prochaine génération.
Vinci a été développé par Snecma Moteurs sous la
maîtrise d'ouvrage de l'ESA, assistée par l'équipe
projet de la Direction des lanceurs du CNES.