Les nouvelles bases du programme spatial européen à long terme

Publié par Adrien le 15/01/2007 à 00:00
Source: flashespace.com
Illustrations: ESA et NASA
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Les 8 et 9 janvier 2007 s'est tenu à Edimbourg, sous l'égide de l'Agence spatiale européenne (ESA) et du Centre spatial britannique (BNSC), le premier d'une série d'ateliers de réflexion qui doivent contribuer à la définition de sa nouvelle stratégie d'exploration du Système Solaire de l'Europe et de préparer le terrain pour les décisions à prendre en 2008 dans le cadre de la prochaine session ministérielle du Conseil de l'ESA.


Affiche symbolisant le projet Aurora européen

Face aux ambitions affichées des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine et dans une moindre mesure de celles du Japon et de la Chine, l'Europe se veut pragmatique. Consciente que seule une participation internationale mènera l'homme au-delà de la Terre, l'Europe ne veut cependant pas s'embarquer dans des projets à la va-vite et où uniquement son carnet de chèques serait vu avec intérêt.

Aujourd'hui, seule la NASA a dévoilé l'architecture de son projet d'exploration humaine de la Lune (voir notre news). L'ESA a donc commencé à définir son propre scénario en s'appuyant sur le projet américain, sans perdre de vue les ambitions des autres agences spatiales.

Coopération internationale

Il en ressort que l'Agence spatiale européenne n'est pas opposée à une participation avec la NASA dans son projet de retour de l'homme sur la Lune, mais ne veut pas revivre les affres de la construction de la Station spatiale internationale. Elle se verrait bien engagée dans des programmes complémentaires aux côtés d'autres partenaires internationaux, s'inscrivant dans une stratégie globale et réfléchie. Ses programmes où l'exploration humaine serait soutenue par une armada de missions robotiques ne devront pas dépendre les uns des autres (théorie des dominos).

Quelle que soit la nature de la participation européenne dans un projet international, elle ne ressemblera en rien à celle dans la Station spatiale internationale où ses investissements se sont retrouvés suspendus au bon vouloir de la NASA et sa stratégie du lanceur unique. Cette participation devra prendre en compte les desideratas européens, en particulier les intérêts d'ordre industriel, scientifique et sociétal exprimés par les communautés consultées lors de ces ateliers de réflexions. En filigrane l'Europe veut un programme capable de soutenir son industrie spatiale de façon à sécuriser son savoir-faire et ses effectifs pour les décennies à venir.

La Lune et Mars

D'un point de vue scientifique, la Lune et Mars ne présentent pas le même attrait. Bien que Mars soit plus "vendeur", c'est sur la Lune que souhaite s'établir de façon durable la communauté scientifique. Quant à Mars, ces mêmes scientifiques se satisferaient de postes avancés visitables tous les deux ans pour de courts séjours de quelques mois.

La Lune présente l'intérêt de s'être formée avec la Terre. On pense que notre satellite pourrait s'être constitué il y a 4,4 milliards d'années (soit une cinquantaine de millions d'années après les débuts de la formation du Système Solaire), par agrégation de débris créés par la collision d'un embryon de planète de la taille de Mars avec la Terre en cours de constitution.

Notre satellite naturel s'est refroidi très vite. Il conserve dans les cinq mètres de poussière (le régolite) de son sol toute la mémoire de cette période, le premier milliard d'années, qui sur Terre a été effacée par l'évolution géologique. Tous les indices de la vie primitive terrestre au-delà de 3,5 - 3,8 milliards d'années ont été effacés par la tectonique des plaques et les convulsions multiples de la croûte terrestre. Sur Terre, les informations contenues dans les fossiles ne vont pas au-delà de cette période ce qui est un frein à nos connaissances.

Par carottage du sol lunaire, on pourrait donc connaître l'activité météoritique et cométaire qui a touché notre planète à ses débuts et peut être mieux comprendre les étapes de l'apparition de la vie terrestre. Les astronomes pourraient également y rechercher les traces des premiers âges du Système Solaire, voire des fossiles éjectés de la Terre des origines.

Enfin, la face cachée de la Lune est idéale pour installer des observatoires, surtout radio-astronomiques, à l'abri des interférences terrestres.

Dans le cas de Mars, il existe un programme international qui vise à mieux comprendre cette planète en étudiant tous ses paramètres (atmosphère, surface et tout récemment sous-sol) de façon à retracer ainsi l'histoire complexe de son évolution depuis sa formation. L'étude de Mars peut nous faire comprendre ce à quoi nous réserve le climat terrestre si l'activité humaine continue à le malmener dans un sens ou dans un autre.

La prochaine mission martienne de l'Europe est ExoMars, en cours de développement. Son lancement est fixé en 2013. Cette première mission du programme Aurora est une étape avant une première mission de retour d'échantillons de matière martienne sur Terre, prévu lors de la décennie 2020-2030 et fermement désirée par l'ensemble de la communauté scientifique européenne.

Les scientifiques présents à Edimbourg ont également préconisé un retour d'échantillons de la surface d'un astéroïde proche de la Terre.

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