Jusqu'où les androïdes peuvent-ils ressembler aux humains ?

Publié par Adrien le 12/04/2007 à 00:00
Source: internetactu.net sous Licence Creative Commons by-nc
Illustrations: Karl MacDorman / digitaldj.jp
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Plus les robots s'approcheront de l'apparence humaine, plus ils copieront notre comportement, mieux ils seront adoptés par la société. C'est l'hypothèse de base de nombreux roboticiens, notamment japonais, qui insistent sur l'importance de la création de robots “androïdes”.

Mais les choses ne sont peut être pas aussi simples. A la récente Conférence sur l'Interaction entre Humains et Robots (là où fut également présenté l'écran “affectif” RoCo), le professeur Hiroshi Ishiguro, père de l'androïde nommé Geminoid HI-1, a fait mention du concept de “vallée de l'étrange”.


Courbe représentant le potentiel de sympathie en fonction
de l'humanité de l'objet ou de la personne observée.
Une zone “vallée de l'étrange” représente un effondrement de la sympathie
pour des "choses" non humaines mais presque humaines

En effet selon les recherches assez anciennes de Masahiro Mori (1970), il est effectivement exact qu'une réaction de plus en plus positive se développe au fur et à mesure qu'un objet adopte des traits humains: un jouet en peluche suscitera plus de sympathie qu'un robot industriel, par exemple. Mais cela n'est vrai que jusqu'à un certain point. Lorsque l'objet se met à ressembler trop à l'un d'entre nous, la tendance s'inverse: il devient alors bizarre, effrayant. Si l'on distribue le potentiel de sympathie sur une courbe, on verra celle-ci s'élever au fur et à mesure que l'”humanité” augmente. Jusqu'au point, où brusquement la courbe s'effondre, pour ne remonter qu'avec les véritables humains. C'est ce trou dans le graphe qui constitue la “vallée de l'étrange”. Comme on le voit sur le schéma, les formes les plus terrifiantes sont aussi celles qui s'approchent le plus de notre apparence: les cadavres et les zombies.

Mais pour Hiroshi Ishiguro, l'âge de l'observateur joue également un rôle dans cette variation de la sympathie. Ishiguro a ainsi construit un clone robotique de sa fille qui de l'avis général, dégagerait plutôt une impression de malaise. Selon lui, les bébés n'hésitaient pas à jouer avec la machine, tandis que les enfants de trois ou cinq ans préféraient l'éviter.


A gauche: le robot Geminoid
A droite: Hiroshi Ishiguro

Selon le chercheur, “Tant que le modèle mental capable de reconnaître les autres personnes n'est pas encore bien développé, le bébé considère l'androïde comme un humain”. Une affirmation qui suscite le doute chez d'autres scientifiques, comme Brian Scassellati, de Yale, qui préfère souligner les insuffisances de la vue des bébés: la confusion ne serait due qu'à des yeux encore imparfaits, et non aux limitations des capacités cognitives des bébés.

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