Soutenu par l'ANR (Agence Nationale de la Recherche), le projet SHAMASH de l'INRIA a pour objectif de produire à l'horizon 2010, à partir de microalgues non OGM, 50 litres d'un biocarburant au rendement 30 fois supérieur à celui du colza. Il s'agit donc d'évaluer la viabilité à la fois technique et économique d'une telle
filière de production pour un marché potentiel évalué à 17 millions de m3 en
Europe d'ici 3 à 4 ans. SHAMASH est à ce
jour le seul
projet français consacré à ce sujet. Il rassemble des chercheurs issus de différents établissements de
recherche, dont le
CNRS, le CIRAD, le CEA et l'IFREMER, au sein d'une équipe coordonnée par Olivier Bernard, chargé de recherche à l'INRIA.
"Nous devons déterminer, entre plusieurs millions, une espèce spécifique d'algues très productrice de lipides, qu'elle soit d'
eau de mer ou d'
eau douce", explique le coordinateur de cette équipe qui précise: "en construisant des modèles qui reproduisent le comportement des différentes espèces, nous pouvons faire en 15 secondes des expériences qui auraient pris deux
mois, et identifier rapidement les conditions optimales pour stimuler la biosynthèse d'huiles". Il souligne que ce type de collaborations entre
informatique et
biologie contribuent à former de véritables spécialistes.
C'est une des conditions pour tenir sa place dans une compétition peu propice aux alliances internationales et soumise à la pression d'un marché en forte expansion. Pour autant, les promesses du secteur économique des biocarburants ne doivent pas faire oublier les principes de précaution. "
Maîtrise des cultures, limitations des apports phytosanitaires, de solvants et autres produits d'extraction, valorisation des sous-produits, nous étudions tous les paramètres de ces cultures", précise Olivier Bernard.