Sibérie: le réchauffement climatique accélère l'érosion fluviale

Publié par Michel le 19/07/2007 à 00:00
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En Sibérie, les berges du fleuve Lena reculent de plus en plus lors des crues "de débâcle printanière", menaçant les installations urbaines et industrielles. Les îles se déplacent de 27 mètres par an en moyenne, rendant périlleuse la navigation (La navigation est la science et l'ensemble des techniques qui permettent de :) fluviale (l'axe de transport (Le transport est le fait de porter quelque chose, ou quelqu'un, d'un lieu à un autre, le plus...) principal).

Des chercheurs du Laboratoire Interactions et dynamique des environnements de surface (CNRS/Université Paris XI) et du Laboratoire de géographie physique (La géographie physique est la branche de la géographie qui décrit la surface de la Terre et qui...) "Pierre BIROT" (CNRS/Universités Paris I et Paris XII), en collaboration avec l'Institut du pergélisol de Yakutsk (Sibérie) et l'Université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...) d'Alaska, ont montré que cette accélération (L'accélération désigne couramment une augmentation de la vitesse ; en physique,...) de l'érosion est directement liée au réchauffement climatique (Le réchauffement climatique, également appelé réchauffement planétaire, ou...).


La berge effondrée par l'action thermique et mécanique (Dans le langage courant, la mécanique est le domaine des machines, moteurs, véhicules, organes...)
des débâcles de la Lena

Dans le cadre de l'année polaire internationale, les scientifiques ont alerté la société sur la grande sensibilité des régions froides au réchauffement climatique. Celles où le sol est gelé en permanence (pergélisol) subissent de plein fouet les conséquences de l'augmentation des températures.

En Yakoutie (Sibérie centrale), où les températures de l'air descendent jusqu'à -70°C et où le pergélisol atteint une épaisseur d'un kilomètre et demi, les chercheurs ont étudié les conséquences du changement climatique sur le fonctionnement de l'un des plus grands fleuves du globe: la Lena. Long de 4 400 kilomètres, il coule du sud vers le nord.

Les chercheurs ont relevé une augmentation de la température de l'air en hiver (4°C sur les 40 dernières années), du sol gelé (de 1°C) et surtout de l'eau du fleuve au printemps (Le printemps (du latin primus, premier, et tempus, temps, cette saison marquant autrefois le...) et en été (de 2°C) depuis les années 1980. La Lena apparaît ainsi comme un fleuve très réactif aux changements climatiques.

Résultat: au printemps, la couche supérieure du pergélisol fond davantage dans le bassin versant de la Lena, entraînant une augmentation du débit du fleuve. Les crues dites de "débâcle (La débâcle, en météorologie, caractérise la fonte des glaces d'un fleuve...)" provoquent une forte érosion mécanique et thermique des berges gelées. L'analyse de photographies et d'images satellites (Satellite peut faire référence à :), de la fin des années 1960 à nos jours, complétée par des relevés de terrain dans la région de Yakoutsk, a mis en évidence un accroissement du recul des berges gelées. Ce phénomène menace les installations urbaines et industrielles majoritairement installées en bordure du fleuve.

Les îles fluviales sont les plus sensibles à l'érosion qui s'accélère depuis la fin des années 1980. Boisées et longues de plusieurs kilomètres, elles sont constituées de sable et de limon. Les têtes des îles, en contact avec l'eau lors des crues, ont vu leur érosion moyenne augmenter de 25 pour cent. De plus, les îles les plus mobiles, qui migraient de 18 mètres par an vers l'aval, se déplacent aujourd'hui de 23 mètres par an. À cause de cette érosion, de grandes quantités de sédiments sont injectées dans le fleuve, formant des bancs de sables. Les nombreux chenaux, qui s'étalent dans une plaine d'inondation de 25 kilomètres de large, évoluent d'une année sur l'autre, avec pour conséquence de rendre les cartes de navigation fluviales obsolètes, dans un contexte où la voie fluviale est, été comme hiver, celle principalement utilisée pour l'exportation des matières premières et des produits finis de Sibérie.

En outre, en hiver, la couche de glace de deux à trois mètres d'épaisseur qui recouvre le fleuve a tendance à s'amincir. Les camions, qui y circulent comme sur une autoroute, pourront-ils continuer encore longtemps ?

En France, ces travaux ont été notamment financés par l'Institut national des sciences de l'Univers (INSU) du CNRS, dans le cadre du programme Relief.


La Lena est l'un des plus grands fleuves du monde.
Il prend sa source au nord du lac Baïkal et parcourt 4400 kilomètres
avant de se jeter dans la mer des Laptev, non loin du Cercle arctique.
Dans l'encadré, la zone étudiée par les chercheurs

Source: CNRS / INSU
Source: © F. Costard - CNRS 2007 IDES
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