Un défi courant en ingénierie est d'arriver à faire coller entre eux deux matériaux différents. Des spécialistes des matériaux ont bien retenu une leçon de la Nature et réussi à utiliser la dopamine comme adhésif universel sur des surfaces organiques et inorganiques.
Les scientifiques ont développé en laboratoire diverses méthodes d'adhésion mais la plupart n'ont eu en pratique qu'une utilisation limitée. Haeshin Lee, de la Northwestern University à Evanston, et ses collègues sont allés chercher leur inspiration chez la moule qui emploie des protéines collantes pour adhérer à virtuellement toutes les surfaces.
Ils ont utilisé le levodopa, une petite molécule intermédiaire dans la synthèse de la
dopamine mieux connue comme molécule neurorégulatrice, pour mimer une
protéine de la moule ayant des propriétés à la fois de liaison et d'adhésion. Lee et ses collègues ont préparé des solutions diluées de dopamine tamponnées au même pH que l'
environnement marin de la moule puis immergé des substrats de
métal, de
polymère ou de
céramique. Ces derniers ont été recouverts d'un mince film de polymère adhésif qui
colle à des surfaces même complexes.
Un avantage supplémentaire de ce matériau est qu'il peut faire l'
objet de réactions secondaires telles que la métallisation ou la formation de monocouches auto-assemblées, ce qui élargit le
champ de ses applications.