Une équipe internationale, menée par Shilong Piao du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE / CEA, CNRS, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), a montré que le réchauffement climatique en automne cause une perte plus importante de CO2 par les forêts. Ce résultat suggère que, dans le futur, si le
climat se réchauffe plus en
automne qu'au
printemps, les puits de
carbone dans la
végétation seront affaiblis.
Sous-bois dans le département du Puy-de-Dôme - juillet 2004
Le réchauffement climatique est dû à l'augmentation de l'
effet de serre provoqué par les rejets de gaz à effet de
serre, principalement les émissions de
dioxyde de carbone (CO2). Dans le milieu naturel, il existe des "puits" qui séquestrent le carbone permettant ainsi de limiter le réchauffement. En automne, la
respiration, qui correspond à la dégradation des tissus des plantes, notamment dans les sols, l'emporte sur la
photosynthèse qui fixe le carbone. Au printemps, c'est l'
inverse, la photosynthèse domine la respiration et les puits de carbone sont plus efficaces.
Pour étudier l'effet du réchauffement au printemps et en automne sur le bilan de carbone des écosystèmes de l'hémisphère nord, Shilong Piao, du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement, s'est entouré d'une équipe internationale. Il a analysé de longues séries de mesure du cycle saisonnier du CO2 atmosphérique et des mesures de
flux de CO2 sur les forêts boréales. Il a également utilisé un modèle
numérique de la végétation nommé ORCHIDEE pour simuler la manière dont différents écosystèmes répondent aux variations du climat. Ces tendances n'auraient pu être obtenues sans des mesures effectuées sur le long terme.
L'ensemble de ces
données suggère que, dans le futur, si le climat se réchauffe plus en automne qu'au printemps, les puits de carbone dans la végétation seront affaiblis. En effet, si des températures plus chaudes en automne augmentent la capacité des plantes à fixer du carbone par la photosynthèse, permettant ainsi à la végétation de rester verte plus longtemps dans la
saison, elles augmentent encore davantage leur respiration et celle des sols, ce qui entraîne une perte plus importante de CO2, réduisant ainsi les puits de carbone.
Ce résultat a été publié dans la revue
Nature du 3 janvier 2008